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Le Parti de Gauche (PG) et le Parti Ouvrier Indépendant (POI) unis à Brest pour les départementales



Photo de groupe des candidats de la liste "République unie et indivisible" avec les remplaçants à l'issue de la conférence de presse.



Le Parti de Gauche (PG) du pays de Brest, composante du Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, et le Parti Ouvrier Indépendant (POI) s’associent pour présenter une liste commune aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains à Brest, la liste « République unie et indivisible ». Ceci dans deux cantons de la Ville.  Dans le canton du Centre-ville et Recouvrance et dans celui de Kérichen-Europe-Saint-Marc. Les candidats ont présenté leur liste lors d’une conférence de presse vendredi 13 février.

À la question “pourquoi uniquement ces deux cantons ?“ Quentin Marchand, du PG et candidat sur le canton du Centre-ville et Recouvrance, répond : « C’est une question de moyens ». Roger Calvez du POI, candidat sur le canton de Kérichen-Europe-Saint-Marc et technicien informatique à la Faculté des Lettres et Sciences sociales Victor Ségalen au centre-ville avec Katell Terrien, également du POI, argumente qu’ « on intervient plus facilement là où l’on travaille ». Ce qui les rassemble pour ces échéances : « Le refus de la politique austéritaire et de la réforme territoriale, notamment l’acte III de la loi de décentralisation, ainsi que l’austérité menée par la politique européenne actuelle », explique Roger. Mais toute la gauche trotskyste n’est pas réunie. « Nous n’avons pas contacté Lutte Ouvrière (LO) », confesse Quentin pour expliquer son absence dans cette union électorale.

Pourquoi ces deux mouvements s’unissent maintenant ? « Parce qu’il y a une opportunité sur le département et le contexte politique a évolué et a même empiré, donc il y a une urgence à réagir », répond Quentin Marchand (PG), qui se présente sur le canton du Centre-ville et Recouvrance avec Mme Françoise Sage du POI. Ce rapprochement entre le Parti de Gauche et le Parti Ouvrier Indépendant est le seul dans le département, mais pas en France. « À Laval par exemple, une union similaire a été conclue », informe Quentin. « Mais la démarche d’ouverture du Front de Gauche (dont fait partie le PG) existe ailleurs dans le département », assure-t-il.



Les candidats sans les remplaçants.

Ces deux partis ont conclu un accord sur 5 points pour ces élections : le refus de l’austérité et de la réforme territoriale, la suppression de la clause de compétence générale, le déni de démocratie par rapport aux mandats des élus, la préservation des services publics et la question de l’étalement urbain. La politique austéritaire est un des chevaux de bataille de la gauche radicale.
 
Sur l’austérité, Roger Calvez ne décolère pas d’ailleurs : « Si il y a 50 milliards d’€ à réaliser dans les services publics que sont l’école, la santé, etc., ils (le gouvernement avec les collectivités locales) sabrent dedans dont 11 milliards déjà dès cette année ! ». Il ajoute : « La victoire de Syriza, c’est important, c’est un point marquant mais malgré cela la Troïka continue de déployer une politique d’austérité sur toute l’Europe. Mais les déclarations d’Alexis Tsipras ont été ressenties comme un appel d’air pour la Grèce mais aussi pour tous les pays européens pour augmenter les salaires, pour préserver les services publics ». « On le voit avec les politiques d’austérité, on ne voit pas grand monde s’irriter contre ces politiques », déplore-t-il.

Mais des progrès sont perceptibles. « Plus de 2 000 maires et conseillers municipaux ont déjà signé contre la loi de décentralisation », se réjouit M. Calvez. Il accuse aussi l’AMF (Association des Maires de France, dirigée par M. François Baroin) qui « pose problème » dans ce contexte d’austérité.

Quentin Marchand (PG) et Françoise Sage (POI), candidats de la liste "République unie et indivisible" sur le canton du Centre-Recouvrance.

Roger Calvez (POI) et Katell Terrien (POI), candidats de la liste "République unie et indivisible" sur le canton de Kérichen-Europe-Saint-Marc.

Les candidats de la gauche radicale voient dans cette réforme territoriale aussi un déni démocratique. « On va voter pour des élus sans savoir sur quoi vont porter leurs mandats, quelles vont être leurs missions, leurs compétences ? » interroge Quentin. « Qu’est-ce que vont devenir les départements ? Il n’y a pas eu de bilan de mandats ! », râle Roger de son côté. « On milite pour la révocation des élus ». Point sur lequel ils sont en désaccord avec les élus municipaux qui se disent comme eux de la gauche radicale, du groupe Brest Nouvelle Citoyenneté (BNC) de Patrick Appére et le groupe des élus communistes et de progrès de Jacqueline Héré. Les candidats du PG et du POI leur contestent cette dénomination de gauche radicale. Ils reprochent en effet à ceux-ci, outre d’être des cumulards, de voter aussi les budgets d’austérité de la majorité socialiste au niveau local et d’accepter la baisse des dotations de l’État aux collectivités locales. « Nous sommes en totale rupture avec ces politiques menées au niveau local, national et européen », rétorque Quentin Marchand. « Il faut aller chercher l’argent là où il est », ajoute un jeune militant du POI présent à la conférence de presse. Voilà pourquoi, ils ne peuvent pas trouver de terrain d’entente avec les élus de la Ville du groupe BNC et ceux du groupe des élus communistes et de progrès, pour les élections à venir, dont les départementales des 22 et 29 mars prochains.

Les services publics sont un sanctuaire qui doit être protégé pour ces candidats. « Un point essentiel concerne la santé à travers l’hôpital public, notamment celui de Brest-Carhaix, mais aussi les EHPAD, ces établissements de santé pour les personnes âgées », précise Mme Lydie Contignon, remplaçante sur la liste dans le canton Centre-Recouvrance et membre du Parti Ouvrier Indépendant. « La quote-part de la participation du Conseil général au financement de ces établissements se réduit à peau de chagrin, ce qui provoque des surcoûts pour les résidents », tempête-t-elle. « Il faut plus d’un Smic pour payer une maison de retraite, c’est très cher », déplore-t-elle. « Environ 200 emplois sont supprimés à l’Hôpital de Brest-Carhaix sur la période 2015-2016 », divulgue-t-elle.

Roger Calvez renchérit sur la question de l’École et celle des transports scolaires qui sont intrinsèquement liées selon lui, dans la mesure où « la disparition d’écoles primaires et de collèges dans le département entraîne des trajets plus longs pour les enfants avec les coûts qui vont avec, donc ça induit de l’inégalité entre les gamins ». « Sans compter que le tarif du transport scolaire a augmenté l’an dernier », ajoute-t-il. « Le ticket de bus et de tram a augmenté de 4 % rien que sur la Métropole brestoise », dénonce encore Roger. Quentin évoque la question des collèges de Kérichen et de Kerhallet, où la décision de la sortie de ces établissements scolaires des Zones d’Éducation Prioritaires (ZEP) provoque des manifestations d’enseignants et de parents d’élèves depuis l’an dernier.

Il critique aussi l’étalement urbain. « Cette artificialisation des terres comme à Lanvian ou dans la vallée du Restic, où des terrains agricoles disparaissent au profit de routes, de commerces, etc. ». « Il faut savoir qu’1 ha de terre exploité selon des critères environnementaux produit plus d’emplois qu’1 ha d’agriculture intensive », plaide en même temps pour l’agriculture biologique Quentin. Il défend ainsi une politique de la ville éco-socialiste.

Une divergence de fond oppose tout de même les deux mouvements de gauche sur l’Union européenne, car s’ils sont opposés aux politiques économiques et sociales menées actuellement et depuis plusieurs années déjà par cette instance supranationale, ils n’en viennent pas aux mêmes solutions. Pour le POI, « il faut sortir de l’UE », alors que le PG pense au contraire qu’il faut y rester. Mais Lydie nuance que « ce n’est pas contre l’Europe que nous en avons mais contre l’institution européenne ».

Le canton de Kérichen, avant le redécoupage des cantons et la fusion avec celui de Saint-Marc était traditionnellement favorable aux partis de la gauche radicale, notamment dans le quartier de Pontanézen, quartier populaire, mais moins en revanche le canton du centre-ville. L’avenir dira si ces deux partis ont eu raison de présenter des candidats dans ces deux cantons.

Les remplaçants sur le canton de Kérichen-Saint-Marc, Dominique Ronceray (POI) et Hervé Julien (PG)

Les candidats :
  • Sur le canton du centre-Recouvrance : Quentin Marchand (PG), 29 ans, assistant d’éducation et candidat aux dernières élections municipales, et Françoise Sage (POI), 64 ans, retraitée de la Fonction publique, habitante de Landéda et candidate aux élections cantonales à Lannilis en 2008 ;
Remplaçants : Lydie Contignon (POI) et Antoine Larfaoui (PG) ;

  • Sur le canton Kérichen-Europe-Saint-Marc : Roger Calvez (POI), 61 ans, fonctionnaire, technicien informatique à l’UBO et candidat aux cantonales sur Recouvrance en 2011 et Katell Terrien (POI), 38 ans, employée de bistrot et résidente à Landerneau, c’est sa première candidature à des élections ;
      Remplaçants : Dominique Ronceray (POI) et Hervé Julien (PG)

Marc Gidrol 
 

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