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Indignations du groupe RPB au conseil de Brest métropole

Le groupe d'opposition municipale et métropolitaine de Brest, Rassemblement pour Brest (RPB), a fait part lors du dernier conseil de métropole, jeudi 9 juillet, de son indignation dans le dossier du téléphérique qui a été définitivement adopté, et dans celui de la gestion de la SEM (Société d'économie mixte) du TSCP (Transport collectif en site propre, le tram), à travers les voix de Marc Berthelot et Rémi Hervé. Voici leur intervention lors de conseil :

À propos du téléphérique :

Intervention de Marc Berthelot :

"Notre groupe du Rassemblement pour Brest a toujours considéré, dès la campagne des élections municipales de mars 2014, que l’ouverture des rives de la Penfeld, conséquence de la restructuration de la marine nationale interviendrait à moyen, voire à court terme", rappelle M. Berthelot. "D’ailleurs n’est pas comme cela que la magnifique opportunité du plateau des capucins s’est offerte à nous ?"

"Une telle évolution était inéluctable. Nous l’avions dit et écrit", rappelle-t-il avec insistance.
"Cette évidence rendait par avance caduc un téléphérique comme moyen de liaison entre les deux rives de la Penfeld". (…)

"On ne peut que s'étonner que sur un sujet aussi essentiel, une telle information soit diffusée aussi tardivement et surtout opportunément après l'avis favorable émis par le commissaire enquêteur sur la future liaison par câble entre Siam et les Capucins", fait-il remarquer malicieusement.
"Elle rend cet avis à peine donné caduque". 

"Les exigences de la Marine nationale concernant la Penfeld ont toujours été avancées comme argument majeur dans le choix du téléphérique par préférence aux autres solutions.
Il fallait soi-disant laisser passer de grands navires militaires. 

Mais les grands navires militaires ne seront plus là, où le téléphérique lui sera et coûtera chaque année pas loin d’un million d’€! 

Et tout cela vous le saviez mieux que quiconque. (…)

Comment croire que vous n’étiez pas au courant de ce qui remet de fait en cause l'essence même de votre argumentation au bénéfice de la liaison aérienne par câble, pourtant encore complaisamment présentée en commission la semaine dernière.

Le changement de donne qui avait déjà fait évoluer la procédure au cours de l'été 2014 (et permis d’intégrer une gare en encorbellement sur la rive gauche), avait été l'occasion pour notre groupe, comme durant l'enquête publique (mi-avril / mi-mai 2015), de regretter que les solutions alternatives, multimodes et moins coûteuses en coût global (investissement et surtout fonctionnement) aient été aussi rapidement écartées.

Évalué à environ 38 M€ au km, le téléphérique est bien un choix coûteux - surtout sur une distance si courte. Il est désormais privé de sa principale motivation.

Nous nous faisions depuis longtemps le relais de tous ceux qui considèrent que ce projet est coûteux et inadapté. (…)

M. Berthelot demande alors à la majorité socialo-communiste de la métropole brestoise : "S’agit-il d’assurer un transport fonctionnel ou d’une attraction touristique ? et nous avons tous que la réponse à cette question conditionne la pertinence, voir le caractère réel, de l’affectation de cet équipement au budget transport avec toutes les conséquences en terme de financement que cela implique".

"Le choix du téléphérique, qui ne privilégie que la voie piétonne, s’est fait sur des éléments sommaires. Ils surestiment la fréquentation et sous estiment le poids des charges de fonctionnement. 

L’option retenue, « d’une importante complexité technique » selon le donneur d’ordres lui-même, se distingue en effet par des coûts de fonctionnement élevés et bien sûr récurrents en raison des exigences de sécurité. 


Si le financement de l’investissement n’est supporté que pour partie par la Métropole, le fonctionnement sera lui porté par les entreprises et les ménages. Le bilan d’exploitation est déjà annoncé négatif en régime courant.

Ce déficit devrait être très supérieur pendant la longue phase transitoire de mise en place du quartier des Capucins, et l’atteinte d’objectifs de fréquentation qui semblent très ambitieux dans le contexte du tourisme de l’agglomération" (650 passagers/h et par voie – 650 000 passagers par an), ironise l'élu de la droite. 


Le renoncement à l’implantation d’un multiplex est déjà un signe plus qu’inquiétant.
Le projet de médiathèque, qui déshabille le centre-ville et monopolise le plus remarquable point de vue de ce nouveau quartier, suffira-t-il : l'hypothétique fréquentation de cet espace culturel justifie-t-elle un investissement aussi coûteux pour permettre aux usagers d'y accéder ?

Dans votre projet, la nécessaire continuité avec l’ensemble des modes de transports est rompue : en effet, l’accès à la station téléphérique du boulevard Jean Moulin se fera nécessairement à pied par la rue Ducouëdic ou la rue Monge. 


Par ailleurs le réaménagement de ces rues va nécessairement entraîner la suppression de places de stationnement. Quel sera l’impact sur le secteur ? Où stationneront les touristes censés être attirés sur le site des Capucins par ce téléphérique " interroge encore l'élu chrétien-démocrate (parti de Christine Boutin).

 
"Le dossier est incomplet sur les mesures prévues pour éviter les incivilités, notamment pendant les périodes de festivité, ou les actes à caractère terroriste, mesures qui devraient aussi avoir un impact sur le coût de fonctionnement. Ces phénomènes apparaissent comme minimisés, alors qu’ils doivent être un point central à traiter", insiste-t-il.


Les réponses apportées à ce stade sont floues, car noyées dans les mesures générales du réseau Bibus. Ce ne sont que des réponses dilatoires qui vont aussi aggraver le coût de fonctionnement déjà tendu au regard du service rendu. On peut douter qu’elles soient à la hauteur de l’enjeu.
Au vu de tous ces éléments, la solution que vous nous demandez de valider ne répond pas au besoin de fluidification des échanges courants entre rive gauche et rive droite, tous modes concernés. 




Les annonces prochaines de la marine sur son implantation dans la Penfeld constituent un élément majeur que vous ne pouvez plus négliger et qui anéantit l’essentiel de votre argumentation.

Votre projet de téléphérique ne répond en réalité à aucun critère d’intérêt général.

Les sommes engagées ne sont pas encore dépensées.


Il n'est donc pas encore trop tard pour prendre en compte les perspectives ainsi ouvertes et ré-étudier un plan de circulation plus ambitieux au service de la population et de l'économie de la Métropole ; un plan de circulation qui s’inscrive dans une vision urbaine et portuaire profondément renouvelée". 

Intervention de Rémi Hervé :

"Il y a un mot qui nous vient à l’esprit lorsque nous lisons ce rapport de la Chambre Régionale des Comptes de Bretagne : scandaleux. Oui, les pratiques qui ont eu cours ces dernières années au sein de la SEM du TCSP sont scandaleuses.

Le poste de directeur de la société, tout d’abord. Nous apprenons que ce poste a fait l’objet d’une rémunération substantielle, pour ne pas dire indécente : jusqu’à 17 000 euros net mensuel ! La Chambre Régionale des Comptes le souligne, ce niveau de rémunération ne peut être justifié par les responsabilités associées au poste. Rappelons que la SEM du TCSP compte moins de 10 salariés depuis 2013. Une question légitime doit donc être posée : pourquoi avoir autorisé un tel niveau de rémunération ?

Ensuite, les dépenses liées au frais de déplacement et de représentation du personnel de la société. Nous découvrons le caractère « anormalement élevé » de celles-ci et l’absence de règles de plafonnement. De 2010 et 2013, sans contraintes, c’est plusieurs dizaines de milliers d’euros qui ont ainsi été engagées chaque année ! Le rapport de la Chambre Régionale des Compte pointe des séjours agréables dans de confortables hôtels 4 étoiles - jusqu’à 394 euros la nuit - et de fins repas servis à de bonnes tables - jusqu’à 139 euros le couvert - Rendez-vous compte, même sur les Champs-Elysées au fameux Fouquet’s, on mange pour moins que cela ! Soyons francs, rares sont les sociétés qui aujourd’hui accordent de telles conditions de déplacement professionnel à leurs salariés. 

Brest Métropole est l’actionnaire majoritaire de la SEM du TCSP. Vous, M. Masson, présidez le conseil d’administration de la société. Vous auriez pu, vous auriez dû recadrer ces pratiques abusives. C’était votre devoir de président de la société et de gestionnaire. Vous étiez comptable de l’argent des contribuables métropolitains. Vous ne l’avez pas fait. 

Vous qui appartenez au Parti Socialiste, qui fustige les haut salaires et prône la modération en la matière, alors même que le gouvernement que
Vous qui appartenez au Parti Socialiste, qui fustige les haut salaires et prône la modération en la matière, alors même que le gouvernement que vous soutenez a imposé la limitation des rémunérations des dirigeants des entreprises publiques, comment avez-vous pu cautionner de telles indécences ?
Je vous le dis sans ambages : tout ceci est choquant ! Ceci est choquant quand on sait que l’argent public est l’unique source de financement de la SEM du TCSP.

La gestion de cet argent ne peut souffrir de tels excès. Rappelons que l’impôt est payé par tous. Il pèse de plus en plus sur nos concitoyens les moins aisés - bas salaires, familles, petits retraités. Les habitants de la métropole doivent savoir, en particulier ceux qui se serrent la ceinture, que la TVA qu’ils ont payée ces dernières années en faisant leurs achats du quotidien a contribué, via les dotations de l’Etat versées à Brest Métropole, au traitement d’un poste de directeur gagnant chaque mois une somme équivalente à 14 mois de SMIC. Ceci avec votre accord !

Vous êtes donc de fait moralement et politiquement responsable !
Ce constat étant établi, nous vous invitons à prendre des mesures pour que de telles pratiques ne puissent plus avoir cours au sein des sociétés satellites de Brest Métropole percevant de l’argent public et dans lesquelles la collectivité est actionnaire majoritaire.

Dans la fixation des rémunérations des cadres de ces sociétés, les responsabilités et le mérite doivent prévaloir sur tout. Et de façon générale, pour toutes les dépenses engagées, dans la perspective de difficultés grandissantes pour les finances publiques nationales et locales, modération et sobriété doivent être les maîtres-mots !" 

À travers ces deux interventions du groupe RPB, indignation est bien le maître-mot qui caractérise son attitude lors de ce conseil métropolitain, le dernier de la saison 2014-2015.

Marc Gidrol

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