Les élus de la métropole
brestoise se réunissaient en Conseil de métropole vendredi 11
décembre, à deux jours du second tour des élections régionales.
D'entrée de jeu, le maire de Guilers et Vice-Président de Brest
Métropole, M. Pierre Ogor, chargé de la politique de proximité
territoriale en charge du secteur nord, a exprimé sa colère suite à
la publication du transfert de la fourrière du Petit Minou à
Guilers par la presse. « Le gros matou sort les griffes et
ça va faire mal », prévient-il. « J'apprends le
projet par la presse. C'est la forme que je reproche. Jamais on ne
m'a fait ça ! »déplore M. Ogor.
M. Rémi Hervé, (RPB)
intervenant à propos de la demande d'un refuge animalier sur la
métropole, s'étonne aussi que c'est par « Le Télégramme
du 10 décembre, (que) nous
apprenons que le projet (de
nouveau refuge animalier) serait bien avancé et qu'un
terrain d'accueil aurait déjà été trouvé sur la commune de
Guilers… et si l'on en croit la presse à l'insu même du maire de
la commune Pierre Ogor. Nous regrettons, probablement, comme d'autres
de nos collègues du conseil, de ne pas recevoir ces informations par
les canaux officiels ». Mme Patricia Salaün-Kerhornou, en
charge de la propreté à Brest Métropole, s'explique : « Le
comité de pilotage a été mis en place il y a un an. On a étudié
différends scénarii sur différentes communes.
Nous avons retenu un terrain à Guilers intéressant pour le projet
mais il y en a ailleurs ». M.
Ogor s'insurge : « Nous n'avons jamais été
contacté ! »
Autre sujet brûlant à Brest :
la mosquée Al-Sunna et son « imam YouTube ». Justement,
vilipendant les méthodes de communication de la métropole, Pierre
Ogor attaque aussi le Président de la métropole et sa majorité sur
cette question. « Si j'avais eu le même imam (Rachid
Abou Houdeyfa, ndlr) à Guilers, j'aurais fermé la
mosquée ».
Mme Bernadette Malgorn prend
aussi cet angle d'attaque. « Sur la mosquée Sunna,
s'agissant de son projet d'extension pour créer une école
coranique, nous apprenions, au détour de l'examen du permis de
construire initial, puis modificatif, que la jouissance d'un terrain
appartenant à Brest Métropole Habitat (BMH), destiné à devenir le
parking de la mosquée Sunna de Pontanézen, était cédée par bail
emphytéotique depuis 2008, à l’association porteuse du projet.
Notre collègue Marc Berthelot, par ailleurs administratif à BMH,
vous a demandé, à vous M. François Cuillandre, en tant que
Président de BMH, ainsi qu'à l'administration de BMH, le 9 novembre
puis le 27 novembre, la communication du bail. La réponse faite le
1er décembre par l'administration laisse pantois : refus de la
transmission du bail. La réponse tient en quelques lignes sur la
nature du bail, que nous connaissions déjà, sa durée de 18 années,
le nombre de places de stationnement (36) et la redevance… »
Elle s'étonne du « caractère
confidentiel des informations portées à notre connaissance !
On croit rêver : interdiction est faite de parler de ce
dossier ». M. Jean-Luc Polard, Vice-Président de BM,
chargé des services à la population, du commerce et de l'artisanat,
répond qu' « il n'est pas besoin de parler de la
mosquée Al-Sunna sur le projet de nouvelle fourrière ».
« Je note une tendance à la radicalisation dans les deux
premières interventions (Pierre Ogor et Bernadette Malgorn,
ndlr), ironise-t-il. Mme Bernadette Malgorn évoque encore le
quartier « sensible » de Pontanézen à propos du
chantier de réhabilitation du centre socio culturel Horizons. Elle
rappelle qu'une conseillère municipale et métropolitaine de son
groupe, Mme Brigitte Hû « s'est rendue » à une
réunion « le 8 décembre 2015 à 14 heures ».
« Mal lui en pris », déplore Mme Malgorn. « Elle
a été fort discourtoisement éconduite au motif qu'il s'agissait
d'une "réunion
technique de chantier non ouverte au publication". Or, nous
avons constaté, dès le lendemain, que le caractère supposé
technique de cette réunion soi-disant de chantier, était en réalité
une opération de communication, destinée à une large publicité,
puisque la presse en a largement rendu compte »,
rappelle Mme Malgorn.
Elle met aussi sur
le tapis « le projet Leclerc à
Kergaradec ». « Si
nous ne pouvons qu'être favorables à des aménagements permettant
de requalifier une entrée de ville et une zone qui le méritent,
affirme-t-elle, nous ne pouvons qu'être étonnés de la légérété
des éléments d'analyse communiqués ».(…)
Ces projets ne sont sans doute pas neutres
vis-à-vis de l'ensemble de l'appareil commercial du bassin de
chalandise » note-t-elle. Christian
Guyonvarc'h répond que « les projets de
requalification des hypermarchés concernent tous ceux de
l'agglomération brestoise : le Centre Leclerc de Kergaradec, le
Carrefour sur la rive droite et le Géant Casino de la route de
Gouesnou ». « Cela
dans un souci d'équilibre entre la périphérie de la ville et le
centre-ville ». « Le
PLU facteur 4 en vigueur fait que certaines enseignes d'équipement
de la personne soient découragées de s'installer en périphérie,
ce genre de commerces ne doit s'installer qu'en centre-ville »,
précise M. Guyonvarc'h.
Là encore à la
suite de la diffusion par la presse d'un projet immobilier de 80
logements au Relecq-Kerhuon, M. Yohann Nédelec, maire de cette
commune de BMO, se plaint à son tour de ne pas en avoir été
informé. Il a écrit au Président de la métropole, M. François
Cuillandre, « pour lui dire que ce
projet ne convenait pas aux habitants du Relecq-Kerhuon ».Thierry
Fayret, Vice-Président, chargé de l'urbanisme, de l'habitat et du
plan climat reconnaît : « Il faut
qu'on décide ensemble ! »
M. Ronan Pichon
(EELV), chargé du numérique, de l'économie sociale et solidaire et
du développement durable à BM, intervient pour sa part sur le sujet
de la COP21 et de l'état d'urgence résultant des attentats du 13
novembre dernier. Des militants écologistes ont en effet été
assignés à résidence pendant la durée de la COP21, car ils sont
vus par le gouvernement comme une menace pour le bon déroulement de
cette conférence mondiale sur le climat. « Il
est essentiel que le pays retrouve le droit commun le plus vite ».
Il déplore que « les procédures
d'exception amènent toujours des débordements, ce qui disqualifient
ceux qui portent cette politique sécuritaire ».
« Nous, écologistes, nous nous sommes
abstenus lors du vote à l'Assemblée nationale »,
rappelle-t-il. « Nous sommes à la
veille de la clôture de la COP21, ce que nous écologistes
prophétisions depuis longtemps se fait jour avec le réchauffement
climatique, les incidents climatiques, les sécheresses qui se
multiplient », énonce-t-il.
Mme Bernadette
Malgorn s'interroge aussi sur l'absence « de
débat sur les orientations budgétaires 2016 pour notre
collectivité. Certes la loi ne vous oblige à tenir ce DOB que deux
mois avant le vote du budget, lequel devra, lui, intervenir
obligatoirement pour le 31 mars 2016 ».
François
Cuillandre lui répond : « Il y a
une date limite pour voter le budget : c'est le 31 mars. La loi
permet d'aller jusqu'au 31 mars. Mais avant le 31 décembre, il y a
des éléments qui ne sont pas à la connaissance de la métropole.
Les progrés techniques de la fiscalité permettent de voter déjà
le budget primitif, quant au budget 2016 il sera voté le 4 mars et
le DOB a lieu deux mois avant ».
Bref, c'était un conseil de
métropole marqué par l'actualité régionale et nationale, avec le
deuxième tour des élections régionales dimanche, les attentats de
Paris du 13 novembre et la Conférence mondiale sur le climat, la
COP21. Mais toutes les questions soulevées ont mis en évidence des
failles dans le système de communication de la métropole. Ce qui a
fait dire à Mme Gaëlle Berou-Gallaud, conseillère de Brest
Métropole : « Il semblerait qu'il y ait des problèmes
de communication au sein de la collectivité ».
Marc Gidrol
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