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Le budget de Brest soumis aux caprices du temps

Au programme du conseil municipal du 12 décembre : le dernier Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) de la mandature, l’aide aux associations caritatives et la politique d’accueil de la petite enfance.

La pauvreté a augmenté à Brest. Bernadette Malgorn rappelle une triste vérité sur la situation sociale sur la ville mais c’est un phénomène que l’on retrouve aussi sur l’ensemble du territoire français : « Les organismes caritatifs le soulignent : la situation s’aggrave ». Le taux de pauvreté est de 15,6 % dans la ville. À titre de comparaison, le taux de pauvreté dans la métropole est de 12,1 %, soit inférieure à la moyenne nationale des autres métropoles qui se situe à 15,5%. Au niveau du pays de Brest, le taux de pauvreté est de 9,9 % et de 10,1 % pour la Bretagne. Le nombre total de personnes en situation de pauvreté à Brest s’élève désormais à près de 24 000 (23 951, selon les données INSEE de 2018). 

À noter aussi que l’intensité de la pauvreté est une des plus élevée de Bretagne, avec 20 %. Il n’a pas échappé à l’ancienne servante de l’État, chef de file du principal groupe d’opposition de la droite et du centre à Brest, et candidate à la mairie l’année prochaine, Bernadette Malgorn, que le nombre de délibérations ayant trait à la politique sociale a augmenté par rapport à l’an dernier. « Vous nous proposez aujourd’hui 81 délibérations dont 11 subventions complémentaires à des organismes caritatifs, contre 47 délibérations en décembre 2018 dont 4 subventions complémentaires seulement à des organismes caritatifs ». Avant d’ajouter : « Nous voterons ces subventions comme nous avons voté tout au long du mandat les soutiens aux organismes sociaux et caritatifs qui viennent en aide aux plus fragiles ». 

L’ancienne Préfète de Région pose la question : « La priorité est-elle donnée à la lutte contre la pauvreté et la précarité ? » Puis elle ajoute : « Nous militons pour une gestion sobre des deniers publics ». Madame Malgorn a conclu ses propos préliminaires par une citation littéraire comme elle en l’habitude souvent. Elle a cité le célèbre dramaturge anglais du XVIème siècle, William Shakespeare, après avoir cité Charles Dickens au conseil municipal de décembre 2017 : « A Noël je n’ai pas plus envie de rose que je ne voudrais de neige au printemps. J’aime chaque saison pour ce qu’elle apporte ». 

Claude Bellec, du groupe des élus communistes (dans la majorité municipale) déplore que « la précarité et l’exclusion ne sont plus l’exception à Brest ».
Julie Le Goïc-Auffret, seule élue du groupe « partage-solidarité » pointe du doigt des incohérences dans les propos de ses ex-colistiers de 2014, notamment de la part des élus municipaux communistes et écologistes qui n’avaient pas de mots assez durs il y a de cela quelques semaines pour demander la démission de Richard Ferrand du perchoir de l’Assemblée nationale et qui continuent de soutenir les élus mis en examen dans l’affaire de l’association des élus socialistes « Vivre à Brest », et notamment leur soutien au premier d’entre eux, François Cuillandre, qui a été mis en examen. « Lors du conseil du 18 décembre 2018, certains de vos adjoints demandaient plus de transparence après les mises en examen », déclare la trublion de la municipalité brestoise. Elle analyse : « Votre majorité aujourd’hui semble peiner à retrouver son unité ».

Hoseny Trabelsi, 21ème adjoint au maire de Brest et maire du quartier de l’Europe, balaie ces critiques d’un revers de main : « Pour les brestois.es ce qui est important ce sont les projets qui leur profitent ». En ce qui concerne le problème de la précarité, le fidèle élu à François Cuillandre répond que plusieurs actions entreprises par la municipalité vont dans le sens d’une meilleure cohésion sociale sur le territoire de Brest « comme la rénovation urbaine sur le quartier HLM de Pontanézen, la construction du gymnase de Pen-ar-Streat, l’isolation thermique des logements de Pen-ar-Créach et de Pontanézen pour lutter contre la précarité énergétique, etc ». Madame Patricia Salaün-Kerhornou précise qu’il y a « une explosion nationale de la pauvreté et non au niveau de Brest ». « Ce n’est pas une nouveauté de notre part l’aide aux associations caritatives », se défend-elle face à l’observation soulevée par Madame Malgorn.

Thierry Fayret, 1er adjoint au maire et chargé des finances de la ville, présente le Débat d’Orientation Budgétaire de la ville pour 2019. « Les principaux indicateurs budgétaires restent au vert », insiste avec loyauté l’élu socialiste qui ne sera pourtant pas sur la liste Cuillandre aux prochaines municipales. Les chiffres clés à retenir sont les suivants : l’épargne nette de la ville s’élève à 12,4 millions d’€. La ville continue les investissements mais sur des projets de moindre envergure que dans les années passées. Les investissement iront à des projets comme la reconstruction de la crèche du quartier de l’Europe. L’effort d’investissement se monte à 21,6 millions d’€. Monsieur Fayret l’assure aussi : « le taux de fiscalité n’a pas augmenté depuis 2010 et a même baissé depuis 2015 ». Le maire de Brest et président de Brest Métropole, François Cuillandre, l’a réaffirmé comme au conseil de Brest Métropole de vendredi dernier, « ce que je sais, c’est que nous laisserons une situation financière saine ».

Bruno Sifantus, élu RPB, en homme averti de l’état du monde qu’il est attire l’attention de l’auditoire sur le « contexte général et national, qui nous rappelle les incertitudes et les nombreux risques qui pèsent sur votre prospective, par exemple sur une remontée des taux d’intérêts qui ne pourront rester indéfiniment aussi faibles ». Ronan Pichon, élu de la majorité du groupe EELV, reproche à l’ancien Amiral sa vision « apocalyptique de la remontée des taux d’intérêts ». Brest, comme toutes les collectivités locales, bénéficie pour l’instant de taux d’intérêt relativement bas. 

L’élu de la liste Malgorn, fin connaisseur de l’économie, alarme aussi les autres élus sur « les déboires d’un grand armateur français, Bourbon ». Cette grande entreprise française de services maritimes aux plates-formes pétrolières s’occupe aussi des célèbres remorqueurs Abeille. Or, le groupe a été mis en redressement judiciaire le 7 août dernier pour une affaire de pots-de-vin versés par ses filiales à l’étranger pour un montant avoisinant 3 millions d’euros. Les difficultés financières et judiciaires du groupe Bourbon présentent donc un mauvais signe pour les marins français, « mais c’est aussi un mauvais signal concernant les possibilités de développement des énergies marines renouvelables (EMR) tant que le prix du pétrole restera bas, et c’est donc une mauvaise nouvelle pour le développement futur du port de Brest, auquel la Ville ne peut rester indifférente », s’inquiète l’élu de droite.

Enfin, concernant la politique de l’accueil de la petite enfance, la majorité municipale prévoit d’ouvrir une crèche rue Victor Pengam. Véronique Bourbigot, élue du groupe RPB, réitère sa demande, depuis plus de 18 mois, d’un diagnostic précis d’adéquation de l’offre petite enfance aux besoins des familles à l’échelle de la ville ainsi que l’état complet des demandes de celles-ci par rapport aux critères d’attribution, à l’origine des demandes par quartier, à la composition de la cellule familiale, à la répartition entre lieu de garde et domiciliation des familles, etc. « Je suppose donc que cette étude a été faite pour l’implantation de ce nouveau projet et vous remercie par avance de nous en rendre destinataires », en conclue l’ancienne commerçante. Elle rappelle à la majorité la disponibilité du « site libéré par le déménagement de l’école Lyon » pour l’ouverture d’une crèche à cet endroit. Karine Coz-Elleouet, chargée de la petite enfance, lui répond : « Vous avez déjà eu une réponse sur la situation de l’offre en crèches sur Brest ». En ce qui concerne l’école Lyon, Madame Coz-Elleouet affirme que « le terrain de cette école n’est pas disponible tandis que pour l’école Pengam, le terrain est disponible ».

Au total, comme au conseil de métropole du 6 décembre, le conseil municipal a voté un budget mais dont la portée est limitée en raison des prochaines élections municipales de mars prochain et des incertitudes sur les taux d’intérêts. De plus, la situation économique et sociale de la ville n’est guère réjouissante, nonobstant les déclarations fanfaronnes du maire et de la majorité sur les finances de la ville. La pauvreté s’accroît, le commerce de centre-ville est en déclin et la ville manque toujours d’infrastructures dignes de ce nom, comme la LGV reliant Brest à Paris en trois heures. Bernadette Malgorn reproche d’ailleurs au maire sa faible implication dans la défense d’un tel beau projet. « Je défends autant que vous la LGV à 3 heures de Paris. Toutes ces rengaines de votre part, Madame Malgorn, glissent sur moi comme l’eau sur les ailes du canard », s’est emporté le premier magistrat de la ville, monsieur Cuillandre.


Marc GIDROL

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