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Conseil municipal : en campagne

La question de la réforme du rythme scolaire a de nouveau longuement été débattue lors du conseil municipal du 17 décembre. Ici, François Cuillandre, maire de Brest et Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale en visite à l'école élémentaire Sanquer à Brest le jeudi 10 janvier 2013. Source de la photo : cafepedagogique.net. 

Le conseil municipal de Brest s’est réuni pour la dernière fois de l’année, mardi 17 décembre. Les élections municipales approchant, les élus municipaux dont certains sont candidats ont eu de vifs échanges. L’actualité bretonne de ces dernières semaines a été au centre de ce conseil.

Du Pacte d’Avenir pour la Bretagne, il a été largement question durant ce conseil municipal, juste quatre jours après la signature de ce Pacte à Rennes par Jean-Marc Ayrault vendredi 13 décembre. Devant l’autosatisfaction de François Cuillandre, Laurent Prunier a souhaité demander des précisions, notamment à propos de l’avenir de l’UBO (Université de Bretagne Occidentale). Les regroupements d’universités se font soit en fédération, soit en communautés. A ce sujet, Laurent Prunier rappelle que M. Pascal Olivard, le président de l’UBO, est réticent quant à une communauté Bretagne-Pays de la Loire. Ce à quoi M. Cuillandre répond qu’il est sur la même ligne que M. Pascal Olivard. « L’UBO va peut-être pâtir de la loi du 23 juillet 2013 ?», demande le chef de la droite finistérienne, par ailleurs candidat aux municipales à Brest mais sans l’investiture de l’UMP (voir un de mes anciens posts sur ce blog : « Entretien avec Laurent Prunier sur les municipales à Brest »). François Cuillandre répond : « Pas de polémique là-dessus, je suis sur la même ligne que Pascal Olivard, c’est-à-dire la préférence à l’identité bretonne de l’UBO ». 

Alain Jouis du Front de Gauche, se félicite qu’ « avec ce pacte, la Bretagne comme d’autres régions vont avoir le droit à l’expérimentation ? » « Brest voit son pôle de la mer renforcé », poursuit l’élu communiste avant d’émettre une réserve quant au volet social qui étonne tout le monde dans sa formulation, venant de la part d’un communiste : « Je suis comme Saint-Thomas, sur le volet social, il faudra voir ». « La religion est l’opium du peuple », célèbre maxime de Karl Marx qu’une personne du public rappelle à M. Jouis. François Cuillandre rappelle alors qu’Alain Jouis a oublié de citer parmi les organismes de Brest liés à la mer, le Ceder, « dont je viens d’avoir été élu président lors du salon nautique à Paris ». Anne-Marie Kervern de l’Union Démocratique bretonne (UDB) souligne que le Pacte d’Avenir est « une bonne chose pour la démarche de métropolisation de notre agglomération ». Gaëlle Abily quant à elle, y voit « un premier pas pour les combats qui devront être menés pour la région et pour Brest ». Seule voix à gauche en désaccord avec la ligne directrice, Julie Le Goïc, pour le groupe Europe Écologie Les Verts (EELV) rappelle que son parti a voté contre le Pacte d’Avenir pour la Bretagne. « Se réjouir du Pacte d’Avenir pour la Bretagne est prématuré » estime-t-elle.

Un peu de culture dans ce monde de brutes

Laurent Prunier a vivement vilipendé le budget du centre d’art Passerelle de 253 000 € « multiplié par quatre en peu de temps », alors que ce centre d’art contemporain a enregistré à peine selon M. Prunier 12 500 visiteurs l’an dernier. « Comment verser tant à Passerelle pour si peu de résultats ? » interroge M. Prunier. Gaëlle Abily corrige ses propos en soutenant que le budget Passerelle n’a été multiplié que par 2,5 fois depuis 2006 et non par 4, passant de 92 000 à 253 000 €, elle informe aussi que « c’est le centre national d’art de Brest qui joue un rôle essentiel dans les arts à Brest ». Celui-ci est dans la moyenne des centres d’art en France en termes de financement. Elle rétorque que dans le domaine culturel, « il n’y a pas que les chiffres qui comptent, il y   a de vrais projets qui sont développés ». Assurant que le centre d’art Passerelle est un partenaire de quartier pour la formation des animateurs du péri-scolaire, elle accuse Laurent Prunier de vouloir faire passer la culture pour du superflu et non « un des besoins essentiels ». « La culture, c’est ce qui nous dissocie de l’animal ». Immédiatement, Laurent Prunier précise : « Nous n’avons pas critiqué la culture avec un l et un c majuscules, nous avons critiqué Passerelle ». « Nous ne sommes pas des animaux dépourvus de sensibilité culturelle », se défend-il.

Budget 2014

Le budget primitif 2014 de la ville de Brest a été voté en conseil. Jean-Luc Polard a présenté avec la faconde qu’on lui connaît les chiffres de ce budget. L’épargne brute de la ville se monte à 20 millions d’euros, « les dépenses d’investissement, en cohérence avec les capacités de la ville sont comprises entre 16 et 17 millions d’euros ». la ville autofinance la moitié de ses équipements. Le solde excédentaire est de 868 000 €. La ville devrait selon lui perdre 1,3 millions d’€ en 2015, lié au désengagement de l’État du financement des collectivités locales à travers les DGF (Dotations globales de fonctionnement). Les recettes fiscales augmenteront de 1,1 % à taux d’imposition constant, ce qui est faible assure M. Polard. Le budget primitif de la ville a un solde net de 5,6 milliards d’€. La réforme des rythmes scolaires coûteraient entre 700 000 et 900 000 € à la ville. La crèche de Pen-ar-Créach, qui doit ouvrir le 6 janvier 2014 aura coûté 200 000 € à la ville après la participation de la CAF. La ville va par ailleurs mettre sur la table 8,6 millions d’euros pour la future médiathèque des Capucins en 2014. Budget qui fait réagir M. Prunier : « Je pense proposer à M. Polard une délégation à la culture, son autre dada ». « Il faut aller au-delà des chiffres, car la vérité est ailleurs », pense M. Prunier. « Nous ne partageons pas votre optimisme, en raison d’une baisse de la DGF de 1,3 millions d’euros et des recettes certes en augmentation mais de 1,4 % seulement ». Quant au coût réel de la réforme des rythmes scolaires, M. Prunier l’estime en fait comprise entre 1,5 et 1,6 millions d’€. il alarme aussi sur le fait que « dès 2015, Brest aura a gérer les coûts de fonctionnement de la médiathèque des Capucins ». Patrick Apperé prend le contre-pied : « Nous nous adaptons avec force au nouveau rythme scolaire ». il souhaite aussi un changement de statut pour la médiathèque des Capucins et le Stade brestois 29, dont l’aura et les fonctions dépassent largement la ville, pour qu’ils soient confiés à la gestion de BMO. Vers 17 h 15, une délégation syndicale conduite par Bruno Choisne, délégué FO à BMO est venu interrompre la séance à propos des œuvres sociales dans les communes de la communauté urbaine. À 17 h 30, la séance a pu reprendre. Geneviève Henry, ancienne colistière de Fortuné Pellicano dorénavant faisant cavalier seul, soutenant Bernadette Malgorn pour les prochaines municipales a voulu attirer l’attention du conseil municipal sur la répétition « sans cesse de la bonne santé financière de notre agglomération », avant de lancer : « Ceux qui payent des impôts pensent quitter la ville et ce malgré des équipements mis en place par la ville et qui sont censés améliorer la vie tel que le tram, etc. ». Regrettant « le temps où Brest construisait les fleurons de notre marine nationale », elle diverge sur une émission diffusée à la télévision sur France 2 lundi 16 décembre vantant le système éducatif et notamment l’apprentissage en Suisse. Rires dans la partie publique de la salle du conseil et parmi les conseillers municipaux. François Cuillandre lui demande quel est le rapport de son propos avec le budget 2014 de la ville de Brest avant de finir par conclure : « On va laisser les Suisses avec leurs problèmes ».

Les conseillers municipaux se penchent sur le sommeil des enfants

Lors du vote de la délibération concernant le partenariat entre la ville et les associations dans le cadre de la semaine de 4 jours et demi dans les écoles primaires et maternelles, pour l’année solaire 2013-2014, M. Prunier a attiré l’attention sur la fatigue des enfants soumis à ce nouveau rythme scolaire. Reprenant une formule de Marc Sawicki : « C’est en dormant que l’enfant grandit », il a ajouté : « Si c’est à l’école que l’enfant dort cela pose problème ». M. Prunier regrette par ailleurs que « par dogmatisme », cette réforme ne soit pas étendue aux écoles privées qui représentent 3 800 élèves à Brest. Il demande aussi des précisions quant au coût réel de cette réforme. « Il est regrettable que l’État ait imposé aux collectivités cette réforme sans avoir prévu les financements », déplore M. Prunier. Pour Marc Sawicki, « un bilan se fait au minimum sur une année scolaire et les spécialistes de l’enseignement parlent même de 3 années scolaires ». « Moi, j’ai de très bon échos des enseignants et des parents d’élèves » assure-t-il. « Le projet éducatif local concerne 12 000 enfants et on attend de savoir quels sont les débats dans les écoles privées ». « Nous souhaitons que tout le monde partent en 2014 » assure-t-il. Rebondissant sur la question du sommeil soulevée par Laurent Prunier, il explique que « le monde médical nous dit que les enfants ne dorment pas assez ». En cause, notamment, les écrans, tablettes tactiles et autres nouvelles technologies qui émettent une lumière bleue et qui perturbent le sommeil la nuit, chez les enfants comme chez les …les adultes. A savoir : la CAF verse une subvention de 350 000 € dans le cadre de la semaine de 4 jours et demi à la ville.

Toujours dans le domaine de la petite enfance, le conseil municipal a validé le projet de partenariat avec l’EESAB (École Européenne supérieure d’Art de Bretagne) pour la réalisation d’une œuvre artistique à la future crèche de Pen-ar-Créac’h.

Reprise en main par la ville de l’association Loisirs Jeunes.

Après plusieurs années de « gestion difficile entre les élus et les dirigeants de l’association de jeunesse Loisirs Jeunes », créée au départ sous le mandat de Georges Kerbrat, maire de Brest de 1985 à 1989 pour les jeunes brestois puis dirigées par des élus socialistes depuis 1989, il a été décidé de remettre entre les mains du maire et des conseillers municipaux la gestion directe de cette association. Laurent Prunier rappelle alors que son groupe avait à plusieurs reprises lors « d’échanges violents avec la majorité municipale » depuis 2008 attiré l’attention sur la gestion plus que douteuse de cette association. Yannick Guével lui répond qu’ils « n’ont jamais nié les difficultés de l’association » et que « nous arrivons à une réponse qui satisfait tous nos partenaires et nos financeurs ». Les animateurs travaillant actuellement dans cette association sont repris.

Pour le dernier conseil municipal de l’année 2013, la question débattue depuis le début de l’année, à savoir la réforme du rythme scolaire a été à l’ordre du jour de nouveau. Preuve en est que cette question revêtira un enjeu important lors des prochaines élections municipales.

Marc Gidrol


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