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La Métropole brestoise entre dans la modernité pour les 6 prochaines années



Le maire de Brest et Président de BMO, François Cuillandre, à gauche, réélu dans ses fonctions, au conseil communautaire. Source de l'image : letelegramme.fr.


L’assemblée communautaire de Brest Métropole Océane (BMO) qui compte dorénavant 70 conseillers communautaires s’est réunie pour la première fois depuis les dernières élections municipales ce vendredi 11 avril 2014. Auparavant, elle comportait 82 membres. Une petite révolution a eu lieu, puisque depuis les dernières élections municipales, ce ne sont pas tous les conseillers municipaux des 8 communes composant BMO mais un échantillon de quelques conseillers municipaux de chaque commune et de chaque groupe politique dans celles-ci, qui composent l’assemblée communautaire. Les noms des conseillers communautaires étaient indiqués sur les listes des élections municipales.  

Pour cette première séance dont la secrétaire de séance était une élue du groupe de Bernadette Malgorn (Rassemblement Pour Brest), Philippine d’Avout, l’ordre du jour était majoritairement dominé par l’élection du Président de la Communauté urbaine, mais aussi par la détermination du nombre de postes de Vice-Président-e-s, mais encore par l’élection des Vice-Président-e-s. Les indemnités de fonction des titulaires de mandats locaux ont été fixées aussi par le Conseil communautaire. Et une commission d’appel d’offres a été créée et ses titulaires et suppléants ont été élus. Les élus ont entériné aussi le choix des conseillers municipaux de la ville de Brest de confier à l’EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale) la compétence de Brest en matière d’urbanisme. Enfin, divers représentants de BMO ont été nommés au sein des divers organismes qui gravitent autour de la Communauté urbaine.

En début de séance, François Cuillandre a laissé sa place à Jacques Baguenard pour une allocution introductive, celui-ci étant (comme au Conseil municipal) le doyen de cette noble assemblée. Il a rappelé qu’en 1973 il participait « à ce qui allait devenir la CUB ». « J’ai en mémoire les interrogations, les angoisses des élus brestois et des communes environnantes : est-ce qu’on n’allait pas perdre son âme ? » « Que de chemin parcouru depuis et de solidarité effective démontrée par cette union », déclare-t-il. « Ce qui nous réunit ici, c’est la solidarité, qui a permis une vision commune de notre agglomération, ainsi que la complémentarité entre les communes et la cohérence pour le développement, l’urbanisme, le rayonnement, donc pour la synergie ». Il a rappelé, comme il l’avait déjà fait à la première séance du conseil municipal samedi dernier, en bon professeur de droit public qu’il est (il est Professeur émérite de droit public de l’Université de Bretagne Occidentale), que « la majorité et l’opposition ne peuvent se concevoir que dans un dialogue nécessaire ». Il en connaît un rayon, lui qui a écrit sur les pouvoirs justement : Pouvoirs, aux éditions dialogues en 2013 et un autre livre sur l’État : L'Etat, incontournable garde-fou, aux éditions dialogues toujours, en 2010. Car « le pouvoir est l'aphrodisiaque suprême » disait Henry Kissinger. C’est effectivement une drogue, le pouvoir, comme l’a encore présenté M. Baguenard dans son livre : Les drogués du pouvoir, aux éditions Economica en 2006.

Lors du vote du Président de l’Assemblée communautaire, François Cuillandre, unique candidat, se représentait à sa propre succession. Sur 62 votants, il a été réélu à ce poste par 56 voix, 6 conseillers ont voté blanc et « Rassemblement pour Brest », le groupe de Bernadette Malgorn, s’est abstenue lors de ce vote comme à la mairie samedi dernier. Les premiers mots de l’heureux élu ont été pour remercier les conseillers communautaires de l’avoir réélu : « C’est avec émotion que je prends la parole, d’abord pour vous remercier de m’avoir renouvelé votre confiance. Cela fait 13 ans que j’assume l’exigence de cette responsabilité ». « BMO est une locomotive tirant l’Ouest breton vers le haut ». Il a expliqué : « Notre instance lève les impôts, nous avons des compétences étendues ». « Notre communauté urbaine est un outil et une instance de gouvernement de notre territoire », s’est réjoui M. Cuillandre. Il a indiqué le cap à franchir. « Nous devons être une métropole exceptionnelle sur le plan du rayonnement, de l’attractivité, mais aussi en matière financière dans un souci de réduction de la dette publique ». Salve nourrie d’applaudissements de la part des conseillers communautaires.

Gaëlle Abily, du groupe des élus communistes et de Progrès a félicité l’heureux édile brestois et elle s’est réjouie de « l’absence à BMO de représentants du Front national, c’est une satisfaction ». « Brest Métropole Océane est un territoire qui résiste à la montée de l’extrême droite en France et à l’Ouest de la Bretagne » tout en admettant que le fort taux d’ « abstention à gauche est due à l’austérité promise mais qui ne l’est pas toujours pour tout le monde ». « Mais notre équipe apporte des réponses de proximité au service de tous ». « Nous démontrons ici qu’il est possible de faire autrement ». En conclusion elle avertit François Cuillandre que celui-ci aura « besoin de toute (sa) gauche pour faire de BMO une grande métropole ».

Dans la droite ligne de ses propos, Patrick Appéré, du groupe rassemblant des élus du Front de Gauche, Brest Nouvelle Citoyenneté (BNC), a ajouté : « La victoire reste belle, même dans une ambiance morose marquée par un fort taux d’abstention et une montée de l’extrême-droite. Nous l’avons emporté car notre projet a montré sa crédibilité. Le rassemblement à gauche est un gage de crédibilité ». Message au passage à l’attention de ceux qui ont fait scission au sein du Parti communiste et du Front de Gauche pour soutenir la liste « Colère de Brest ! L’humain d’abord », l’autre liste de gauche aux élections municipales des 23 et 30 mars derniers qui n’avait pas passé le cap du 1er tour. Ceux-ci ne s’étaient pas privé d’attaquer parfois avec véhémence les positions prises par la liste de François Cuillandre, « Ensemble tenons le cap », pendant la campagne électorale (cf. nombre de mes anciens articles sur mon blog qui sont pour beaucoup issus de communiqués de presse de « Colère de Brest ! L’humain d’abord »).

Comme Mme Abily, il a souligné que « l’extrême-droite est un fléau antirépublicain ». « Cette abstention a favorisé la droite et l’extrême droite. À l’agglomération, notre enjeu sera de répondre aux besoins de tous ». « L’emploi est un droit, en manquer est une violation de ce droit », a-t-il martelé. « Nous sommes satisfaits du maintien en place de Mme Taubira comme Garde des Sceaux », a-t-il laissé échapper parmi ses propos. Avant d’avertir M. Cuillandre et ses amis socialistes quant aux décisions prises nationalement et localement : « Nous continuerons de refuser avec force les politiques d’austérité soumises à nos populations ». Façon de dire que s’ils sont unis pour des échéances électorales locales avec le Parti socialiste (PS) comme lors des dernières municipales, les élus de BNC ne sont pas pour autant des petits soldats ayant le petit doigt sur la couture du pantalon.

M. Fortuné Pellicano (Parti Radical de Gauche), de nouveau membre de cette assemblée comme du Conseil municipal, a adressé ses « chaleureuses félicitations » à François Cuillandre et s’est dit satisfait de la présence de trois membres du PRG au gouvernement de Manuel Valls, en les personnes de Sylvia Pinel, Annick Girardin et Christiane Taubira. « Le PRG local s’est engagé à être un partenaire loyal et fidèle » a-t-il adressé à M. Cuillandre. « Nous prendrons des positions responsables pour permettre à notre métropole de s’affirmer pleinement et pour que le bien vivre ensemble soit une réalité au quotidien pour nos concitoyens », a ajouté M. Pellicano. « Nous allons donner les moyens à notre métropole de s’affirmer au plan international », a encore promis l’élu du PRG.

Ensuite il a été procédé au vote des 20 Vice-Président-e-s de BMO. Bernadette Malgorn là encore a tenu à expliquer son refus de participer au vote : « Nous nous mettons dans une position de contrôle de l’exécutif et non de participation à celui-ci, donc nous ne prendrons pas part au vote ». Certains Vice-Présidents sont chargés d’un secteur de Brest, car la communauté urbaine a été découpée en 3 secteurs : Nord, Ouest et Est. Sur 62 voix, la liste des Vice-Président-e-s a recueilli 60 voix, 2 votes étant nuls.

La liste des 20 Vice-Président-e-s de BMO est la suivante :

- Alain MASSON, Premier Vice-Président, chargé des Grands projets, de l’Énergie et des Déplacements.
- Yohann NEDELEC, Vice-Président, chargé du Pôle métropolitain du Pays de Brest.
- Bernadette ABIVEN, Vice-Présidente, chargée des Finances.
- Michel GOURTAY, Vice-Président, chargé de l’Économie.
- Thierry FAYRET, Vice-Président, chargé de l’Urbanisme, Habitat, Plan climat.
- Jean Luc POLARD, Vice-Président, chargé des Services à la population, du Commerce et  de l'Artisanat.
- Pierre OGOR, Vice-président, Coordination de la politique de proximité territoriale en charge du secteur « Nord ».
- Francis GROSJEAN, Vice-Président, Eau assainissement, Espaces sensibles et de proximité territoriale en charge du secteur « Ouest ».
- Eric GUELLEC, Vice-président de proximité territoriale en charge du secteur « Est ».
- Frédérique BONNARD LE FLOC’H, Vice-présidente, Politiques européennes et contractuelles.
- Dominique CAP, Vice-Président, International.
- Marc COATANEA, Vice-Président, Ressources humaines.
- Roselyne FILIPE, Vice-Présidente, Gestion durable des déchets.
- Armel GOURVIL, Vice-Président, Tourisme.
- Christian GUYONVARC’H, Vice-Président, Urbanisme règlementaire et commercial.
- Pierre KARLESKIND, Vice-Président, Enseignement supérieur, Recherche.
- Isabelle MELSCOET, Vice-Présidente, Emploi, Insertion et politique de la ville.
- Ronan PICHON, Vice-Président, Numérique, Economie sociale et solidaire,
Développement durable.
- Tifenn QUIGUER, Vice-Présidente, Logement.
- Stéphane ROUDAUT, Vice-Président, Grands équipements.

Quant au bureau communautaire dont Mme Malgorn voulait la désignation aujourd’hui, il sera composé au prochain conseil communautaire le jeudi 24 avril à 16 h 00.

Un point important aussi a été abordé, car touchant à la rétribution financière des différents membres du conseil communautaire, celui des indemnités de fonction de mandats locaux. Le traitement du Président de BMO s’établit à 5 512,17 €/ mois. Celui du vice-Président atteint 2 256 €/mois et celui d'un simple conseiller : 228, 09 €/mois. Le groupe « Ensemble pour Brest » s’est abstenue lors de ce vote. Cette délibération a été votée à la majorité.

Au total, c’est une majorité unie et efficace qui préside aux destinées de notre agglomération pour les six prochaines années, comme dans la précédente mandature. Alors que les enjeux sont importants : passage de l’agglomération au statut de métropole dès cette année, développement des Énergies marines renouvelables (EMR) pour lesquelles notre métropole peut jouer un rôle capital, solidarité avec l’Ouest breton dans un contexte où les régions sont appelées d’ici 2017 par le nouveau gouvernement à être divisées par 2 en procédant à des fusions par délibérations concordantes, etc.

Marc Gidrol

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