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Conseil municipal de Brest du 11 juin : À bout de souffle !

Le conseil municipal de Brest s'est réuni jeudi 11 juin après une longue absence, pour cause d'élections départementales en mars dernier. Mais les élus se sont rattrapés en joutes verbales lors de ce conseil !
Dès le début du conseil municipal, Mme Bernadette Malgorn, cheffe de file de l'opposition brestoise, du groupe Rassemblement Pour Brest (RPB), a tenu à interpeller le maire, M. François Cuillandre, sur la dérive dangereuse que prend le quartier de l'Europe et son sous-quartier, la cité HLM de Pontanézen, qui est devenu un vrai coupe-gorge. Ce n'est pas la première fois que Mme Malgorn s'évertue à attirer l'attention du maire sur cette situation. En vain. Comme elle l'a dit : « Il y a deux mois dans cette enceinte, à l'occasion de la présentation du budget de contrat de ville, j'ai dénoncé l'impasse faite par votre majorité sur les questions de sécurité comme d'ailleurs sur les questions d'intégration ou de radicalisme ». 

(…) Le 15 mai dernier, une nouvelle étape a été franchie. Une dizaine de tirs de balles de gros calibre, en l’occurrence du 9 mm parabellum, des individus au visage masqué arrivant en voiture de grosse cylindrée pour affronter leurs opposants qui s'étaient déplacés pour leur part en puissant 4 x 4… A une heure de grande affluence sur un parking de surface commerciale, voilà la scène à laquelle ont pu assister des dizaines de Brestois. 

Comme s'il était normal de circuler en plein jour dans la ville de Brest avec des armes dans les voitures. Votre adjoint de quartier (NDLR, M. Hosny Trabelsi, maire adjoint du quartier de l'Europe) a fort bien compris les tensions à l’œuvre et les dérives qui vont s'amplifiant, et lui-même en appelle, je cite à " une réponse à la hauteur " ». Puis elle rappelé l'historique des faits graves survenus sur le quartier depuis seulement un an :
  • Juillet 2014 : attaque au coktail molotov du tram à la station Pontanézen.
  • Septembre 2014 : menace à main armée avec arme factice sur les contrôleurs du tram dans le même quartier.
  • 24 décembre 2014 : incendie criminel du centre socio-culturel Horizons / L'escale.
  • 10 janvier 2015 : incendie du bâtiment de la Poste du quartier de l'Europe, à Pontanézen.
Elle déplore en outre parallèlement à ces faits délictueux, des « incendies de véhicules, une douzaine pour la période de mi-janivier à mi-février, immédiatement après les incendies criminels ».

Mme Malgorn dénonce également dans ce quartier populaire et qui a toujours eu une très mauvaise image, « une plaque tournante majeure pour le trafic de stupéfiants ». « A ce titre on prendra en exemple en novembre 2014 les 115 kilos de cannabis et les 100 000 euros interceptés au péage de la Gravelle près de Rennes pour une livraison en « go fast » à Brest. Les complices de ce convoyage ont ensuite été arrêtés à Pontanézen ».

La représentante de la droite brestoise et ancienne Préfète de région regrette aussi que "par idéologie », le maire refuse « d'entendre parler de police municipale ou de vidéo-protection et qu'il caricature (ses) positions ». « Ces deux outils ne sont pas l'alpha et l'oméga de notre conception de la sécurité : ce ne sont que des moyens d'actions supplémentaires dans un dispositif plus large, allant de la prévention à la répression », a-t-elle rappelé. « L'élaboration d'une telle stratégie, nécessaire à la sécurité des Brestois, pourrait être facilitée par la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP). J'en avais fait la demande à la faveur de la venue de M. Manuel Valls à votre cérémonie de vœux 2014. Cette démarche permettrait de renforcer la police nationale en la concentrant sur ses missions prioritaires ». elle a aussi abordé la question de l'école coranique qui fait tant débat depuis quelques temps à Brest :

« Toujours lors du conseil le 2 avril dernier je vous avais alerté sur un autre sujet de préoccupation, celui du projet d'école coranique de Pontanézen. Je vous rappelle mon propos : " la population s’inquiète de voir des locaux se transformer en lieux de culte ou d'enseignement de l'islam sans savoir si l'on est dans l'exercice normal d'un culte garanti dans une république laïque ou s'il s'agit de foyers d'embrigadement dans des parcours funestes ».

"La lettre du groupe RPB sur ces questions est restée sans réponse à ce jour ».

"Je vous repose les questions :
  1. Avez-vous été saisi d'une demande de permis de construire pour les locaux qui pourraient abriter une école coranique ?
  2. Quelle est l'identité et la qualité du demandeur ?
  3. Quel lien a été fait avec les autorités académiques pour garantir le respect de l'obligation scolaire ?
  4. Ne peut-on craindre une dérive sectaire qui mériterait une alerte de la Miviludes ?"
     
Thierry Fayret lui a répondu sur l'école du coran qu'effectivement, une demande de permis de construire a bien été déposée. " Ce n'est pas une école coranique mais plutôt une structure para-scolaire de type maisons de catéchisme à l'instar de l'éducation religieuse des écoles catholiques. C'est donc un élément de culture", reprend l'élu socialiste. 

Patrick Appéré s'emporte à son tour à la suite des déclarations de l'élue de la droite et du centre brestois : "Brest, c'est pas Chicago ! la ville travaille de concert avec les services de police. Je lisais dans la presse locale que les services de police et de justice en travaillant ensemble avaient réussi à arrêter des délinquants et à les mettre en prison". Il juge que "s'exprimer comme l'a fait Mme Malgorn, c'est faire de la politique politicienne". Le maire, M. François Cuillandre balaie d'un revers de la main les accusations de Bernadette Malgorn : "J'ai autre chose de plus sérieux à faire que polémiquer là-dessus avec vous, Mme Malgorn". Et il rappelle son lien avec la cité du Ponant : "Je vis à Brest depuis 30 ans. J'ai vu défiler des gouvernements de droite, de gauche, des Préfets différents, des procureurs de la République, et même des Préfets de région (clin d’œil du maire à Mme Malgorn, dans cette bataille sémantique et idéologique). Jamais je n'ai polémiqué avec ces personnes. Compte tenu de vos anciennes fonctions je m'attendais de votre part à plus de retenue", lance irrité le maire. 

Non moins irritée était aussi Mme Malgorn quand le baron rose, inféodé au gouvernement social-traître de Manuel Valls, à savoir M. Cuillandre, a comparé ses propos à ceux de l'extrême droite : "Quand on utilise les thèmes d'extrême-droite, les électeurs disent qu'il vaut mieux l'original à la copie !" "Je proteste d'avoir été assimilée à l'extrême-droite !" vocifère alors Mme Malgorn au sein de l'assemblée municipale. "Et je veux que ma protestation figure au procès-verbal". "Elle le sera mais c'est sans utilité !" lui rétorque d'une façon méprisante François Cuillandre.

Dans une lettre ouverte, le groupe RPB déplore l'absence d'offres culturelles sur le cœur de ville avec la fermeture de la bibliothèque Neptune (prévue dès le mois de juillet 2015) et Étude (au mois de décembre 2015) avant l'ouverture annoncée pour le premier trimestre 2016 de la future grande médiathèque multi-fonctions des Capucines :
"Un « Carré des Arts » en déshérence : Par sa position dans notre ville, sa facilité d’accès pour tous les Brestois, sa cohérence et sa complémentarité culturelle, le « Carré des Arts », constitue un dispositif culturel de proximité très fréquenté et qui répond à un besoin réel pour tous les publics. Il a en outre une véritable fonction de centralité Par vos choix, le centre-ville va ainsi devenir le seul quartier à ne plus offrir à ses habitants une bibliothèque de proximité.

S’agissant de la destination des locaux laissés ainsi vacants, nous sommes perplexes sur la vision globale de la municipalité sur ce secteur. Votre adjoint M. Alain MASSON, nous avait indiqué en séance du Conseil municipal s’en remettre aux seules propositions qui émaneraient des services municipaux. Ce manque de perspective d’affectation pour de tels espaces est préoccupant.
Nous estimons qu’une étude approfondie aurait dû être menée en parallèle à l’élaboration du projet « Capucins ». Nous vous demandons par conséquent de nous informer de l’état des réflexions de la Ville sur les bâtiments et leur affectation".


Le Compte administratif 2014 de la Ville

L'ordre du jour a pu ensuite commencer. La 1ère délibération portait sur l'approbation du Compte administratif 2014 de la Ville. Mme Bernadette Abiven, 1ère adjointe au maire en charge des finances et de l'administration générale présente l'année 2014 comme la première année pour Brest et les autres villes au redressement des finances locales. Les dépenses réelles de la ville atteignent 169 millions d'€. 76 % de ce budget sont consacrés aux frais de fonctionnement et 24 % aux frais d'investissement. Le produit des impôts des ménages a augmenté de 0,1 %. 

Les dotations de l'État ont baissées de 2;3 % , soit une perte de 1,2 Millions d'euros pour la ville. Le désendettement se poursuit pour atteindre 12,5 millions d'€. L'année 2014 serait ainsi d'après les dires de Mme Abiven, la première année complète de la réforme des rythmes scolaires sur Brest. 2014, c'est aussi le début du chantier du plateau des Capucins. Et aussi l'ouverture du Pôle enfance-associations à Pontanézen. 18 millions d' € sont investis cette année pour rembourser l'emprunt. "La santé financière de la ville est bonne", conclut hâtivement Mme Bernadette Abiven. L'épargne brute serait de 16,6 millions d' € tandis que l'épargne nette atteindrait 9,9 millions d' €. 

D'après les dires de Mme Abiven le ratio du désendettement se situe dans la zone verte des 3 ans. Le premier magistrat de la ville y va aussi de son commentaire : "On maîtrise la fiscalité et on maîtrise les investissements. Beaucoup de communes rêveraient d'être dans notre situation". 

Bruno Sifantus (RPB) a vivement réagi à ce compte administratif. Il accuse la municipalité de maquiller les chiffres de l'endettement de la ville au détriment de la métropole. "A l'examen du compte administratif 2014, la réalité des chiffres confirme toutes les inquiétudes que soulève la politique de la ville. Il est vrai que se lit déjà entre les lignes le souci de montrer "une vitrine apparemment présentable" aux dépens d'ailleurs — faut-il le rappeler — de la nouvelle Métropole", pointe-t-il du doigt, M. Sifantus. Il attire l'attention en premier lieu sur "la stabilisation du rapport de la taxe d'habitation (qui) cache plusieurs processus inquiétants", d'après lui. "La confirmation du déclin de la population citadine, que rien ne semble pouvoir ralentir". "Mais aussi la diminution importante du nombre de contribuables sur lesquels porte effectivement la taxe d'habitation. Avec l'augmentation drastique des surfaces exonérées — pour des motifs louables — à hauteur de 9,6 % et en période d'inflation quasi nulle, ce sont donc ces contribuables qui se trouvent toujours plus sollicités", rapporte l'élu RPB. "Déjà touchés de plein fouet par la crise et la pression fiscale générale, ils sont de moins en moins nombreux et doivent payer de plus en plus. Ne sommes nous pas proches du seuil d'exaspération ?", questionne M. Sifantus.

"La stagnation des droits de mutation est par ailleurs un autre signe de l'appauvrissement qui grignote une ville qui délaisse son centre", dénonce encore l'élu de la droite brestoise. M. Sifantus pointe aussi du doigt "la difficulté à maîtriser les charges de fonctionnement (qui) est toute aussi patente. Avec une augmentation de 4,8 %, toujours en période d'inflation quasi-nulle, la ville partage avec la Métropole cette difficulté pour tous les services mutualisés et surtout pour l'essentiel de la ressource humaine. C'est d'ailleurs de + 8,5 % qu'augmentent les charges liées au personnel", insinue encore Bruno Sifantus. "L'augmentation inexorable de + 3,8 millions d' € en 2014, portée tant par le national que par le local, (font que ) ce sont les conditions de travail — et de sécurité — de ces personnels qui en font, qui en feront les frais". Il évoque aussi la réforme tant vilipendée par l'opposition nationale et locale des nouveaux rythmes scolaires dans les écoles primaires, "pour près de 1,3 millions d' € en 2014, et plus encore chaque année", dénonce-t-il. Il alarme aussi sur "le niveau d'investissement (qui) se maintient encore, mais qu'en est-il pour les autres collectivités intervenant au bénéfice de Brest et de son environnement". "Qu'en sera-t-il sans recourir prématurément à la dette ?", alarme encore l'élu. 

"Quand la baisse des dotations de l'État fera sentir ses pleins effets sur la ville également, il ne sera pas possible de garder la "vitrine" illuminée bien longtemps", prédit M. Sifantus. Il préconise d'arrêter "le déclin de la partie la plus urbaine de la ville". "La priorité doit-être donnée à la conservation indispensable du patrimoine. Il s'agit de stopper la paupérisation de fait du cœur de la ville". Il supplie pour cela la majorité socialo-coco-écolo de la mairie, de sacrifier "s'il le faut les "grands projets"plus emblématiques que réellement nécessaires" (suivez mon regard, dans l'esprit de M. Sifantus et de tous les autres élus du groupe RPB il s'agit du téléphérique ainsi que de la médiathèque des Capucins, dont les élus RPB notent le manque de cohérence pour ce dernier projet, mais qui sont pourtant des projets utiles et à forte valeur ajoutée pour la ville, mais là ce n'est que mon point de vue, pas celui du groupe RPB). "Concentrons-nous sur la relance du commerce et de l'activité. Faisons en sorte que l'on revienne à Brest, et que ces retours créent l'infrastructure… et non l'inverse". Il avertit le maire que "pour toutes ces raisons, nous n'approuvons pas le le Compte administratif 2014, et nous voterons également contre les trois délibérations suivante qui en valident de fait l'orientation politique". 

Sans surprise, RPB a voté contre ce compte administratif de la ville pour 2014, BA s'est abstenue et il a été approuvé par la majorité socialiste avec ses partenaires de gauche. 


Les Halles Saint-Louis redeviennent propriété de la Ville
Le conseil municipal a entériné le fait que les Halles Saint-Louis ont retrouvé leur statut public. L'opposition de droite et du centre, RPB, se félicite de cette décision. Michel Calonnec ne peut "que (se) féliciter du retour des Halles Saint-Louis dans le giron de la ville". "J’espère qu'on se donnera les moyens pour redynamiser ce cœur de ville avec un petit million", implore M. Calonnec. 

Jacqueline Héré, conseillère municipale du groupe communiste se réjouit aussi de "refaire vivre les Halles et les circuits courts alimentaires que celui-ci permet". "Nous souhaitons que notre collectivité parvienne à remobiliser ce quartier de ville", espère aussi Mme Héré. 


Forte inflation de la TLPE à Brest !
En délibération n° 10, la municipalité a décidé aussi de fixer les tarifs sur la Taxe locale sur les publicités extérieures (TLPE) pour l'année 2016 qui atteindra ainsi 122,80 € pour une enseigne de plus de 50 m². A titre de comparaison, elle était pour une même superficie de 80 € il y a seulement 5 ans en 2010. Elle était de 88 € un an plus tard, en 2011, de 104 € en 2012, de 112 € en 2013, de 120 € en 2014 et de 120 € cette année en 2015. M. Michel Calonnec, du groupe RPB s'insurge contre une telle augmentation et il souligne que l'inflation de la taxe à Brest est près de 8 fois supérieure à l'inflation nationale. Celle-ci est 6,20 % sur la période 2010 / 2015 quand elle atteint 53,50 % sur la même période à Brest ! 

Il compare avec d'autres villes (même si comparaison n'est pas raison). À Nice (ville gérée par le charismatique maire "Les Républicains" Christian Estrosi), comptant 347 000 habitants "le commerçant niçois paye pour la taxe 61,20 € le m², soit la moitié moins cher !" il prend un deuxième exemple en la ville de Limoges, plus proche de Brest géographiquement et démographiquement avec le même nombre d'habitants : 140 000 habitants. Là-bas la TLPE n'est que de 40,00 le m², soit la taxe brestoise est 207 % plus chère ! Donc pour une enseigne de 50 m², le commerçant brestois paye 3 070,00 € et pour une enseigne qui atteint 51 m², la note salée se monte 6 262,80 €. Ce qui fait dire à l'élu de la droite brestoise, Michel Calonnec, lui-même commerçant au centre-ville, et non sans ironie :" Pour une fois qu'on est en pôle position à Brest, avec une inflation de 53,50 %, c'est parfait !" Il demande en conséquence que cette délibération soit retirée, ou alors qu'elle soit juste et équitable pour tous les commerçants et les chefs d'entreprises". 

M. Pichon du groupe Europe-Écologie-Les Verts (EELV) informe que son groupe vote contre cette délibération mais lui, à l'inverse de Michel Calonnec, c'est parce que son groupe trouve que la taxe ne va pas assez loin et ne taxe pas les enseignes publicitaires. "Les enseignes publicitaires sont exonérées alors qu'elles génèrent de la pollution visuelle", rappelle l'élu écologiste. Michel Calonnec lui répond immédiatement, là encore avec ironie : "Si vous voulez supprimer la pollution visuelle, pourquoi ne pas supprimer l'emploi, surtout que le commerce souffre ces temps-ci ?!


Suspension de séance pour les agents grévistes de la mairie centrale
Les représentants syndicaux des agents d'accueil de la mairie centrale de Brest, en grève actuellement par rapport à l'aménagement de leurs temps de travail, ont fait irruption dans la salle du conseil municipal en milieu de séance et ont obtenu du maire une suspension de séance pour exposer leurs revendications. Ils exigent que le réaménagement de leur temps de travail, qui prévoit des samedis travaillés et moins de jours de repos alors que les samedis travaillés bénéficiaient jusqu'à présent de bonifications, soit reporté d'octobre 2015 à janvier 2016. Ils réclament "deux samedis matin de repos pour une journée complète de travail ainsi qu'une heure de fermeture de travail par jour pour pouvoir traiter sereinement les dossiers". 

Sur ce point Marc Coatanéa, adjoint au maire chargé du personnel est intraitable : " La mise en application de cette réforme a été décidée pour le mois d'octobre, je n’ai pas trouvé d'arguments suffisants pour qu'elle ne se fasse pas. Il y a des jours libérés de 7 heures à 7 h 22, voire jusqu'à 7 h 31, ce qui représente déjà 15 jours libérés suite à des heures effectives de travail. Le dernier trimestre permettra de voir si la quotité de travail aura été suffisante". "C'est insuffisant", s'insurgent alors plusieurs agents d'accueil de la mairie présents dans la partie publique du conseil municipal. Ils n'ont pas pu expliquer plus longuement leurs revendications, car le conseil municipal a repris son cours. 


La ville banquière de BMH

Les délibérations 6 et 7 portaient sur l'approbation de garanties d'emprunt à Brest métropole habitat (BMH) pour des prêts que BMH a contracté auprès de la Caisse des Dépôts et consignations (CDC) pour un montant de 4 536 800 € pour la 1ère et 747 388 € pour la 2de. Bruno Sifantus demande à ce que la relance de l'immobilier à Brest ne se fasse pas que sur le logement social : "Ces opérations de faible ampleur sont aussi l’occasion de souligner que la relance de l’immobilier est un enjeu d’une autre envergure. Cet enjeu mérite un engagement beaucoup plus fort au bénéfice de la rénovation de l’habitat urbain, notamment des copropriétés privées. Cette relance ne peut se faire au seul bénéfice de l’habitat social, et sous le seul contrôle des opérateurs publics ou para publics comme la SEMPI, BMA ou BMH…"

"L’immobilier sera déterminant pour l’emploi si le secteur privé s’y engage avec détermination et se sent encouragé. Pour cela, il faut une vision, une politique plus dynamique, plus recentrée sur les quartiers les plus urbanisés afin d’arrêter leur étiolement. Il faut redonner son histoire à la ville reconstruite, et cela passe aussi par son centre. Le projet du quartier des Halles désormais municipal devrait être le symbole de cette nouvelle orientation", conclut son intervention M. Sifantus. 

Le conseil municipal a présenté aussi le rapport de l'année 2014 sur le développement durable de Brest. Ce rapport a fait réagir vivement M. Rémi Hervé : "

Monsieur le Maire,
Ce rapport appelle deux questions de notre part.
La première est une question sur la forme.

La structure du rapport est fondée d’une part sur les quatre axes de l’agenda 21 et d’autre part sur la cartographie interne des missions. Dans un avis joint au rapport, le conseil de développement est critique à l’égard de cette grille de lecture qui aboutit au final à un document ne permettant pas à tout un chacun d’intégrer simplement les actions entreprises par la collectivité en faveur du développement durable. Cette remarque avait déjà faite sur les rapports des années précédentes.
Ma question est la suivante : pourquoi donc restez-vous sourd aux sages recommandations du conseil de développement qui suggère de structurer ce document différemment pour en améliorer la lisibilité ?

La deuxième question est une question sur le fond.

Parmi les actions présentées, à la page 27 de ce rapport, il est fait mention de l’évaluation de l’impact des aménagements entre 2008 et 2012 sur les déplacements. On apprend qu’une enquête de stationnement a été réalisée d’octobre 2013 à mars 2014 sur 20 000 places de parking. Cette enquête aurait mis en évidence, je cite, « une diminution globale de la demande visiteurs, permettant d’envisager une utilisation de l’espace public au bénéfice d’autres usages ».

"Cette information nous surprend et nous pousse à vous demander des précisions. Cela signifie-t-il que des places de stationnement vont être supprimées à Brest ? En ces temps de vaches maigres pour les commerçants du centre-ville, dont l’activité dépend fortement de l’offre de stationnement, nous espérons qu’il n’en est rien". 


Quand la mairie socialiste veut gommer les fondements judéo-chrétiens de notre société !

Quand est venue la délibération sur le compte-rendu de la restauration collective  municipale couvrant la restauration scolaire, para-scolaire et le portage à domicile, M. Laurent GUILLEVIN (RPB), rappelle que les noms des fêtes religieuses ont été changés et il s'en étonne :

"Nous avons pris connaissance avec intérêt du rapport du délégataire pour la restauration collective 2013-2014. Celui-ci va dans le bon sens et nous soutenons les orientations prises dans le domaine de la nutrition et de la santé des enfants dans les écoles brestoises.

Ceci étant dit, permettez-moi d’inviter Rabelais à la table.

Ecoutons-le, six siècles plus tard, nous dire qu’il « vaut mieux une tête bien faite que bien pleine ! »

Evidemment, qui pourrait le contredire, et d’autant plus dans un cadre scolaire ? N’est-ce pas le but justement de l’école que d’apprendre aux enfants à lire, écrire, compter tout autant que de transmettre également notre culture ? notre histoire ?

Or quel n’a pas été notre étonnement et je dois dire une certaine forme de perplexité sur ce compte-rendu, à la lecture des intitulés des animations telles que :
* « la fête de fin d’année » pour dire en réalité Noël et le nouvel An ;
* la « fête de la galette » pour dire « la galette des rois » ou mieux encore « l’Epiphanie » ;
* ou encore je cite « fête des crêpes » pour parler de la Chandeleur.
Ces noms peu évocateurs, ne permettent pas aux enfants de connaître l’origine de ces fêtes.
C’est regrettable dans un cadre scolaire où l’apprentissage de la culture est essentiel.

Je perçois déjà les mouvements réprobateurs sur les bancs de votre majorité pour nous signifier que nous sommes dans un cadre laïc et que ces fêtes ayant un rapport avec la Foi chrétienne, n’ont pas leur place à l’école.

Il faudrait donc supprimer tous les termes supposés s’y rattacher. Supposés en effet, car souvent fêtes religieuses et fêtes païennes se sont mêlées.

Auriez-vous peur des mots ? Auriez-vous peur de l’histoire ?
Raisonner ainsi c’est méconnaitre l’étymologie des mots et l’origine de certains termes.
Prenons l’exemple du mot « Chandeleur », banni désormais de votre vocabulaire.
Le nom de cette fête, Chandeleur, ou fête des chandelles, a une origine latine et païenne : « La Festa candelarum » ; fête des chandelles - autrement dit « Fête de la lumière »-.

Alors pourquoi des crêpes ? Et bien parce que les crêpes avec leur forme ronde et leur couleur dorée rappelait le soleil. On confectionne alors des crêpes à la Chandeleur, moment de l'année où les jours s'allongent de plus en plus vite. Mais c’est aussi à cette époque de l’année que les semailles d’hiver commençaient.

On se servait de la farine excédentaire pour confectionner ces crêpes, qui étaient alors un symbole de prospérité pour l’année à venir. Rien de très chrétien là-dedans à l’origine.
Si ce n’est que pour les chrétiens, qui en ont fait aussi une fête religieuse qui correspond à la Présentation de Jésus au Temple or, pour les chrétiens, Jésus est lumière du monde. Voilà une des explications.

Il en est de même avec l’Epiphanie qui est devenue, avec le temps, une fête religieuse marquant la fin du cycle de Noël.

Mais son origine première est païenne et puise son origine dans les Saturnales de la Rome antique, sept jours durant lesquels la hiérarchie sociale pouvait être brocardée.

Quant au partage de la galette des Rois dont on se souvient qu’elle fut un temps sujet à polémique dans cette enceinte, en poussant le raisonnement jusqu’à l’absurde, elle est aussi païenne.

Si la tradition veut que l'Épiphanie soit l'occasion de « tirer les rois » c’est simplement que durant ces Saturnales, célébrées début janvier, les rôles étaient inversés entre les maîtres et les esclaves lesquels devenaient les « rois d'un jour» pour ceux qui découvraient une fève dissimulée dans un gâteau qui symbolisait le Soleil et la lumière.

Au final, que l’on soit croyant ou non ; n’est pas la question. Mais cela fait partie de notre histoire ; qu’on le veuille ou non.

Enlever les termes « Noël », « Chandeleur », « Epiphanie » ou « Galette des Rois » c’est détourner les enfants d’une possible curiosité. Qu’est-ce que c’est que la Chandeleur ou l’Epiphanie ? Pourquoi mangeons-nous des crêpes ou une galette ?

Transmettre un savoir, c’est aussi proposer des conditions pour le faire naître. Ce qu’il y a dans l’assiette, peut aussi servir à transmettre ! Pourquoi s’en priver ?"

Lorsque la convention d’objectifs annuelle 2015 entre la Ville et le centre socio-culurel Horizons de Pontanézen a été abordée, M. Rémi Hervé a demandé des éclaircissements à propos de ce centre incendié à la veille de Noël comme cela a été rappelé plus haut.

"A la veille de Noël 2014, le centre socio-culturel Horizons a été en partie détruit par un incendie volontaire. Cet incendie s’est produit à la suite d’altercations entre le personnel du centre et des éléments extérieurs.
Ou en sommes-nous aujourd’hui ?

* L’enquête a-t-elle permis d’identifier le ou les auteurs de l’incendie ?
* Dans quelles conditions l’association Horizons réalise-t-elle actuellement ces missions ?
* Une réhabilitation du bâtiment incendié est-elle prévue ?

Cet acte criminel nous rappelle la nécessité de renforcer les actions de prévention dans le quartier de Pontanézen, notamment dans le cadre du conventionnement avec l’association Horizons.

Or, la convention d’objectifs qui nous est proposée dans cette délibération ne comporte pas explicitement d’engagement en faveur de la prévention.
Nous nous abstiendrons donc". 

Le bureau de Poste n'a toujours pas été rouvert non plus, depuis l'incendie criminel, et il y a fort à parier qu'il ne rouvrira jamais ! Ainsi, le quartier HLM de Pontanézen dont les élus brestois, à commencer par le maire adjoint du quartier de l'Europe, M. Hosny Trabelsi, disaient encore récemment qu'il avait changé avec l'implantation du tram, l'installation d'une biocoop, en fait ne change pas et qu'il devient en plus un désert administratif ! c'est pire encore qu'il y a trente ans dans ce quartier sensible !

C'était au total, après deux mois sans conseils municipaux ni métropolitains, un conseil municipal riche en petites phrases qui font ma joie de blogueur mais qui sur le fond n'a rien apporté de précis laissant beaucoup de questions de l'opposition brestoise sans réponses. Une fois de plus ! une chose est sûre, c'est qu'avec la diminution des dotations de l'État aux collectivités locales et avec les infrastructures titanesques que la municipalité socialo-coco-écolo veut réaliser, la ville va vite arriver à bout de souffle ! pour reprendre le titre du film de Jean-Luc Godard.

Marc Gidrol

Commentaires

  1. Merci pour votre compte rendu exhaustif ainsi que pour votre implication citoyenne.

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    1. @Benoît Dovergne de Gie : De rien. Je tiens toujours à informer le mieux possible les gens. Merci en tout cas pour votre commentaire, pour une fois qu'il y a un commentaire à la suite d'un de mes articles. Je suis heureux de voir que vous appréciez mes comptes-rendus de conseils municipaux et métropolitains de Brest. Car ils sont nettement plus complets et plus intéressants que ceux du Télégramme et du Ouest-France. Il n'y a pas photo !

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Après  deux mois de confinement et l'arrêt brutal de la campagne des élections municipales le 17 mars dernier, la candidate de la droite et du centre brestois, Bernadette Malgorn, son équipe de campagne et ses colistiers font savoir que sa permanence réouvre, dans le respect des gestes barrières et avec l'obligation de porter un masque, par un communiqué de presse retranscrit ci-dessous  : Réouverture de la permanence de Bernadette Malgorn "Brest, c'est vous!" Dans le respect des règles de deconfinement, la permanence de Bernadette Malgorn "Brest, c'est vous", 33 rue Traverse, réouvre du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 15h à 17h. Les personnes qui souhaitent accéder à la permanence doivent porter un masque. Du gel hydroalcoolique est mis à disposition. Les contacts avec l'équipe de Bernadette Malgorn continuent par téléphone au 06 45 98 74 73, et par mail: bernadette.malgorn2020@gmail.com

Biocoop au cœur de Pontanézen

La nouvelle boutique Biocoop Europe, rue Daumier à Pontanézen. La boutique Biocoop Europe à Pontanézen a ouverte mardi 12 novembre 2013 à 13 h 00. D’une superficie de 660 m² , elle propose à la vente tout ce qui relève de l’agriculture biologique : fruits et légumes, épicerie fine, biscuits et chocolats, fromages et produits laitiers, vins, cosmétiques, mais aussi des livres sur ce mode de production alimentaire, imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement pour être écologique jusqu’au bout des ongles. A ce sujet, tous les produits vendus ici sont locaux. Le client peut trouver aussi des produits issus du commerce équitable.  Une partie du personnel du magasin posant pour la photo.                                        La responsable du magasin, Elisabeth Abiven, informe que celui du quartier de l’Europe à Pontanézen fait partie du réseau de coopératives Biocoop qui comprend en tout 50 magasins dont deux autres à Brest, un rive droite boulevard de Plymo