Accéder au contenu principal

La déchéance de nationalité : une pratique d'un autre temps !

On en parle depuis la réunion du Parlement (Assemblée nationale + Sénat) à Versailles le 16 novembre, trois jours seulement après les attentats horribles perpétrés à Paris, et la proposition du gouvernement de déchoir de sa nationalité française tout Français coupable d'actes terroristes envers la France et les Français. Cette mesure concerne finalement aussi bien les binationaux que ceux ayant la seule nationalité française. 

Pourtant à y regarder de plus près, cela ressemble à une mesure radicale : une mise à mort qui ne dit pas son nom, 35 après l'abolition de la peine de mort. Et cela correspond à ce que recherche l'État islamique ou Daech : faire vaciller les autorités des pays occidentaux sur leurs valeurs et diviser ces pays. Or, comme le rappelle à juste titre Chrisitiane Taubira dans son dernier ouvrage, Murmures à la jeunesse, la France n'est pas n'importe quel pays. C'est le pays des droits de l'Homme et du Citoyen dès 1789. C'est le pays des philosophes des Lumières du 18ème siècle. Cette mesure est contraire aux valeurs mêmes de la gauche. 

Pour éclairer les enjeux d'actualité dans une perspective historique, comme je le fais souvent sur ce blog, j'ai relu mes cours et mes livres de la fac d'histoire sur la Grèce antique. Et figurez-vous qu'à l'époque de la Grèce classique (V-IVème siècles avant J.-C.), on prévoyait déjà la déchéance de nationalité, appelée atimie, pour les citoyens (tout le monde n'était pas citoyens, il y avait les esclaves, les femmes et les étrangers appelés aussi métèques qui étaient exclus de la citoyenneté) ayant commis de lourdes fautes ou ayant trahis leur cité lors de guerres. 

Cette lourde et grave décision qui pouvait être prise par l'Assemblée ou Ekklésia en grec, dans la cité d’Athènes, comportait plusieurs paliers de gravité allant de la perte de certains droits civils à l'exclusion de la cité qui ressemblait fort à une mise à mort ou qui condamnait la personne à l'esclavage, en passant par l'exclusion des assemblées et des tribunaux de la cité, des lieux sacrés et / ou des cérémonies religieuses, reléguant le condamné à un état d'étranger dans sa propre cité comme s'il venant d'une cité n'ayant conclut aucun accord avec sa cité d'origine. 

Si les actes barbares commis par l'État islamique sont d'un autre âge, la réponse apportée par le gouvernement français l'est aussi. Sans parler des mesures liberticides prises dans le cadre de l'état d'urgence comme l'interdiction des manifestations, les perquisitions de domiciles décidées par le Préfet sans la voie judiciaire, les mises en garde à vue de certains militants écologistes lors de la Cop21, qui viennent d'avoir été pointées du doigt par Amnesty International

Les réponses apportées par François Hollande et le gouvernement français ne sont pas adéquates. C'est ce que viennent d'écrire entre autres dans une tribune plusieurs responsables du Parti Socialiste dont Martine Aubry, la maire de Lille, des élus de la gauche du PS, des écologistes dont Daniel Cohn-Bendit et des chercheurs aujourd'hui dans Le Monde. "Le désolant débat sur la déchéance de nationalité" dénoncent-ils.

Au lieu de la déchéance de nationalité, qui en plus est inefficace car elle n'empêchera pas un terroriste déterminé à mourir à renoncer à son funeste acte, aurait-il peut-être était plus efficace de s'en tenir à la loi d'indignité nationale prévue par la Constitution et datant de 1945.

Marc Gidrol

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

« Colère de Brest ! L’humain d’abord » dévoile sa liste.

Les 10 premiers candidats de la liste "Colère de Brest ! L'humain d'abord", samedi 15 février, devant les marches de la mairie de Brest. Comme prévu, la liste « Colère de Brest ! L’humain d’abord » a dévoilé la composition de sa liste, notamment les 10 premiers noms, samedi 15 février. Voici ceux-ci : Quentin Marchand, 28 ans, Assistant d’éducation, quartier du Centre. Christine Panaget-Le Roy, 52 ans, Salariée association, quartier du Pilier-Rouge. Julien Delbende, 39 ans, Sans emploi, quartier du Centre- Saint Michel. Josette Brenterch, 62 ans, Retraitée de l’Éducation nationale, Bellevue. Hubert Casel, 57 ans, Ingénieur, Recouvrance. Sylvie Gourmelen, 62 ans, Aide Soignante, Recouvrance. Antoine Larfaoui, 22 ans, Étudiant, quartier de Saint-Martin. Anne-Marie Alayse, 63 ans, Cadre de recherche, Bellevue. André Garçon, 60 ans, Technicien Télécom, Saint-Marc. Monique Le Guillou, 63 ans, Retraitée Conseillère Principale d’Éducation, Centre. Noto

Bernadette Malgorn réouvre sa permanence

Après  deux mois de confinement et l'arrêt brutal de la campagne des élections municipales le 17 mars dernier, la candidate de la droite et du centre brestois, Bernadette Malgorn, son équipe de campagne et ses colistiers font savoir que sa permanence réouvre, dans le respect des gestes barrières et avec l'obligation de porter un masque, par un communiqué de presse retranscrit ci-dessous  : Réouverture de la permanence de Bernadette Malgorn "Brest, c'est vous!" Dans le respect des règles de deconfinement, la permanence de Bernadette Malgorn "Brest, c'est vous", 33 rue Traverse, réouvre du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 15h à 17h. Les personnes qui souhaitent accéder à la permanence doivent porter un masque. Du gel hydroalcoolique est mis à disposition. Les contacts avec l'équipe de Bernadette Malgorn continuent par téléphone au 06 45 98 74 73, et par mail: bernadette.malgorn2020@gmail.com

Biocoop au cœur de Pontanézen

La nouvelle boutique Biocoop Europe, rue Daumier à Pontanézen. La boutique Biocoop Europe à Pontanézen a ouverte mardi 12 novembre 2013 à 13 h 00. D’une superficie de 660 m² , elle propose à la vente tout ce qui relève de l’agriculture biologique : fruits et légumes, épicerie fine, biscuits et chocolats, fromages et produits laitiers, vins, cosmétiques, mais aussi des livres sur ce mode de production alimentaire, imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement pour être écologique jusqu’au bout des ongles. A ce sujet, tous les produits vendus ici sont locaux. Le client peut trouver aussi des produits issus du commerce équitable.  Une partie du personnel du magasin posant pour la photo.                                        La responsable du magasin, Elisabeth Abiven, informe que celui du quartier de l’Europe à Pontanézen fait partie du réseau de coopératives Biocoop qui comprend en tout 50 magasins dont deux autres à Brest, un rive droite boulevard de Plymo