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Conseil municipal de Brest : la sécurité, thème omniprésent

Le thème de l’insécurité a été beaucoup débattu lors de ce conseil municipal du 19 octobre 2018, les propositions du groupe RPB de la police municipale et de la vidéo-surveillance ayant été reprises par d’autres groupes politiques comme le groupe des élus LREM. « Il semblerait que vous commenciez à être préoccupé et que la majorité municipale se renseigne y compris sur ce que vous n’avez cessé de brocarder lorsque Nous le proposions : la vidéo-protection et la police municipale », s’en félicite Bernadette Malgorne. 

Mais elle déplore la lenteur prise par la municipalité sur cette question : « Le dispositif est proposé depuis 2017, vous venez de vous en apercevoir fin 2018 ». Elle rappelle aussi au maire qu’elle avait déjà mis sur la table ces questions de la montée de l’insécurité, de la délinquance et de la criminalité lors des « séances des conseils municipaux de juin 2015 et d’octobre 2015 », regrettant à l’époque le « déni de l’insécurité » et soulignant « les responsabilités particulières qui incombent au premier magistrat d’une ville en matière de sécurité et de prévention de la délinquance ou du radicalisme ». 

Elle rappelle aussi à la mémoire du maire et de son équipe municipale qu’ « en janvier 2014, lors de la venue de Manuel Valls à l’époque ministre de l’Intérieur, son groupe avait demandé la création d’une zone de sécurité prioritaire ». « Vous semblez réagir après plus de 4 ans de réflexion », déplore encore l’élue de l’opposition de la droite brestoise. Elle insiste à nouveau sur l’importance d’une police municipale et de la vidéo-protection, « moyens d’action supplémentaires dans un dispositif plus large, allant de la prévention à la répression ». 

Brest Alternative, l’autre groupe de la droite brestoise, est intervenue aussi sur le sujet de la sécurité par la bouche de Madame Collovati, une de ses membres : « Il y a un an, lors du conseil municipal du 10 octobre 2017, nous proposions la création d’une police du quotidien pour lutter contre l’augmentation de l’insécurité et de la violence. Au conseil du 7 décembre nous n’avions pas eu de réponse satisfaisante. Depuis 2001 pourtant nous pouvons relier la montée de la violence avec la suppression de la police de proximité sur Brest quand Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur, nous avons perdu une centaine de policiers sur la ville. Nous pouvons peut-être bénéficier de 10 à 15 policiers supplémentaires », demande l’élue dissidente de la droite brestoise « canal historique ».  « il est urgent de renforcer la police municipale et de créer une police municipale « , insiste-t-elle. 

Michel Calonnec, membre du groupe de Bernadette Malgorn jusqu’à l’année dernière et dorénavant dissident dans le groupe BA informe que « les vols avec violence ont augmenté de 60 % sur Brest ». « Ce sont les chiffres de la Préfecture du Finistère », ajoute-t-il. Il bat en brèche la thèse de la baisse du nombre de policiers sur Brest. « De 2008 à 2018 nous sommes passés de 255 policiers au commissariat de la rue Colbert à 265 soit un gain de 10 policiers en plus ». « Nous avons peut-être perdu du personnel mais qui en aucun cas n’étaient employés à la sécurité des Brestois », insinue l’élu de droite. François Cuillandre répond que l’ « on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres ».

Même Marc Coatanéa (groupe Brest Métropole En Marche), dissident lui de la majorité socialo-écolo-communiste, étant allé chercher de meilleurs auspices pour lui au sein du parti macronien, la République En Marche (LREM), il en est d’ailleurs le secrétaire général pour le Finistère, — tout comme Pierre Karleskind, les deux marcheurs de l’assemblée municipale —, reproche au maire son aveuglement sur ces questions. « Il y a une gêne à nommer les problèmes, à savoir l’insécurité », déplore-t-il. « Il y a un gros retard par rapport aux autres villes sur ces questions », ajoute-t-il. S’adressant directement au maire : « Vous ne pouvez pas vous dérober à vos propres responsabilités de premier magistrat ». Il ajoute que « la sécurité est une réelle préoccupation des Brestoises et des Brestois ». « Nous vous invitons à donner écho à nos propositions », demande-t-il. Puis il émet le jugement que « la pire des choses serait de considérer que la question de la sécurité soit un débat des élections municipales en 2020, alors que c’est maintenant qu’il faut agir ».

Pour répondre à ces interrogations légitimes, Jacqueline Héré, élue communiste de la majorité municipale préfère parler de la « prévention socio-éducative par l’école et les associations et par la rénovation urbaine plutôt que de répression ». Sa collègue de groupe, Claude Bellec, autre élus communiste, dénonce les expulsions de logements des migrants depuis quelques mois. « Élus communistes nous condamnons ces expulsions », conclut-elle sa brève intervention. Julie Le Goïc, l’élue anarchiste du conseil municipal, rétorque aux droites brestoises sur la vidéo-protection que « la CNIL vient de demander un audit sur la vidéo-protection ». Puis l’élue d’extrême gauche, condamne l’expulsion l’année dernière par le bailleur social, BMH, d’une famille de ses logements sociaux.

Yann Guével, adjoint au maire répond sur l’insécurité que le « phénomène de la délinquance a changé depuis moins de deux ans avec l’apparition des mineurs en errance ». « À ne pas confondre avec les mineurs non accompagnés qui relèvent d’une autre problématique », précise l’élu socialiste, par ailleurs maire-adjoint du quartier de Saint-Pierre. Lui aussi dénonce le manque de policiers, notamment dans la brigade des STUPS, dans laquelle ils ne sont que cinq sur Brest. « On a perdu 100 à 120 policiers entre 2007  et 2012 « , dénonce-t-il lui aussi en direction de Sarkozy et de la droite qui gouvernait au niveau national à cette époque. Monsieur Guével souligne que le « phénomène des mineurs en errance est très inquiétant ». Mais il résume sa pensée en affirmant que « réduire l’intervention éducative pour créer une police de sécurité, ce n’est pas le sens de l’histoire que nous voulons ». 

Christine Margogne fustige les allégations selon lesquelles les problèmes d’insécurité seraient imputables à la politique de Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur de 2002 à 2005 puis Président de 2007 à 2012. « C’est trop léger comme argument », rétorque-t-elle. « Il me semble que l’insécurité n’a pas régressé sous le quinquennat Hollande de 20012 2017 puis depuis sous Emmanuel Macron et pourtant Sarkozy n’est plus depuis aux affaires ».

Il y a fort à parier que la sécurité sera encore au programme des prochains conseils ainsi qu’aux prochaines élections municipales dans moins de deux ans et avant cela des élections européennes de 2019.


Marc Gidrol

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