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Les Géopolitiques au Café de la librairie Dialogues jeudi 26 janvier.

Le public présent au Café de la librairie Dialogues lors de la rencontre avec les intervenants des Géopolitiques de Brest consacré au Printemps arabe, le jeudi 26 janvier. (Photo : Marc Gidrol)

Une partie des conférenciers répondant aux questions nombreuses et passionnées du public au Café de la librairie Dialogues, jeudi 26 janvier. (Photo : Marc Gidrol)

Une partie des intervenants de la 6ème édition du colloque "Les Géopolitiques" qui se tenait les 26 et 27 janvier derniers à la faculté Ségalen de Brest, étaient également présents au Café de la librairie Dialogues, jeudi 26 à 18 h 00. Ils ont présenté la thématique cette année : "Un printemps arabe ?", sur les révolutions dans les pays du Maghreb et du Proche Orient l'an passé, et ils ont répondu aux questions du public présent. La rencontre était retransmise en direct sur la célèbre radio étudiante, Radio U. 

A la question : "Pourquoi un printemps arabe au singulier et non pas avoir choisi des printemps arabes ?", Christian Bougeard, professeur d'histoire contemporaine à l'UBO et président du comité scientifique des Géopolitiques de Brest répondait : "On a évité le thème des révolutions arabes". Daniel Rivet, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a ajouté : "En posant comme thème un printemps arabe, l'idée a été de faire écho à la révolution de 1848 qui a été un mouvement uni dans toute l'Europe, appelé le printemps des peuples ou le printemps des révolutions. Les pays du Maghreb et du Proche Orient deviennent des États nations à partir de 1945 avec les mouvements nationalistes demandant la fin de la colonisation. L'expérience coloniale qui a été la plus dure, la plus forte a aussi été une expérience constructive, celle de la modernité de la société. Les bourgeoisies libérales au pouvoir dans ces pays depuis la décolonisation n'ont rien vu venir. Du fait que le conflit dans les pays arabes ça n'existe pas, car cela risque de casser la Umah, c'est-à-dire la communauté des croyants, mais aussi au sens politique où nous l'entendons. C'est introduire la fitna, le désordre. Mais la confession n'a pas été mis en avant lors de ce printemps révolutionnaire". 

Noura Borsali, présidente de l'association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (ATPCC) précisait pour le cas tunisien : "Le problème, ce n'est pas tant l'âge que le retour de l'ancien système. Des ministres tunisiens ont fait revenir des anciens de Ben Ali". Assia Boutaleb, maître de conférences à l’université Paris 8 qui a vécu en Égypte, notamment au moment des révoltes sur la place Tahrir l'année dernière informait : "En Égypte la jeunesse a le sentiment de s'être fait voler la révolution. Les grands entre guillemets s'arrangent sur leurs dos. Beaucoup de ceux qui commémorent le début de la révolte place Tahrir sont en porte-à-faux, car tout est encore à faire. Ceux qui dirigent le pays sont des vieux alors que les moins de 30 ans représentent 66 % de la population égyptienne. Les jeunes sont dans des structures inédites, car ils ne veulent pas se constituer en partis. Ils se regroupent en blocs. Les jeunes islamistes et les jeunes non islamistes s'unissent devant un ennemi commun, le pouvoir militaire en place. Ceux qui manifestent dans les rues du Caire ce ne sont pas les jeunes des classes moyennes qui font des études, ce sont des jeunes des milieux populaires qui n'ont rien à perdre". Répondant à une question sur les dangers que feraient courir les Frères musulmans et les Salafistes à l’Égypte, Mme Boutaleb répond que ce n'est pas un problème. "Les Frères musulmans sont crédités d'une expérience politique. Il n'y a pas de tension entre la modernité et le Coran parce que les Frères musulmans sont très modernes", corrige-t-elle.

Le public a ainsi pu en savoir plus ces évènement importants qui ont marqué l'année 2011 et dont j'en ai parlé dans un précédent billet  sur ce blog (voir mon billet "De 2011, rétrospective des évènements marquants !"). Bernard Botiveau, directeur de recherche au CNRS a conclu cette conférence sur le cas libyen :" Il y a 4 mois, je vous aurait dit qu'il y avait un risque de partage de la Libye. Aujourd'hui, étonnement nous assistons à la construction d'un Etat libyen". Personnellement, j'ajouterai certes mais à quel prix. Au prix d'un conflit qui a coûté cher à la France, engagée avec d'autres pays de l'Otan dans ce pays l'an passé. Conflit dont les objectifs n'étaient pas clairs. Au début il s'agissait seulement d'aider les insurgés à manifester et empêcher "les rivières de sang" promis par Saïf Al Islam, le propre fils du feu colonel Kadhafi. Mais les pays de l'Otan ont grandement appuyé les insurgés dans leur chasse à l'homme contre Kadhafi, tué dans des circonstances obscures. Au final pour que la charia, c'est-à-dire la loi islamique, correspondant à un autre âge, soit mise en place. On se demande bien pourquoi tout ça pour ça ! D'autant plus que la France entretenait, semble-t-il, de bonnes relations avec le colonel Kadhafi il n'y a pas si longtemps que cela. Suivez mon regard. La venue en grande pompe de ce dernier à Paris en octobre 2007, reçu même par Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Et même des entreprises françaises ont travaillé avec la Libye d'alors. Par exemple, un système Tetra de communication radio a été vendu par EADS au régime libyen en août 2007 (source : site internet de la direction de l'information légale et administrative, http://www.vie-publique.fr/chronologie/chronos-thematiques/france-libye-40-ans-relations-tumultueuses.html, mis à jour le le 21/10/2011). Ce matériel était destiné à écouter les communications des opposants au régime libyen de l'époque. Mais "Buisiness is buisiness". Comme maintenant où un vaste marché s'offre aux entreprises des pays de l'Otan, dont la France, avec la Libye.

Marc Gidrol

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