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Deux visions de l’argent public au conseil de Brest Métropole

Le conseil de métropole, qui s’est réuni vendredi 17 mars a été émaillé dès l’ouverture de séance par une interruption avec une délégation de la CFDT Bibus sur le conflit social opposant des chauffeurs de tram à la société Kéolis, gestionnaire du réseau de transport public à Brest regroupant à la fois le tram, le téléphérique et les bus.

Les lignes de tram sont perturbées depuis le mois de décembre et un préavis de grève à Bibus a été voté courant jusqu’au 14 juin. La CFDT Bibus regroupe 80 % des salariés de l’entreprise. Le délégué syndical qui a pris la parole a pris soin d’en appeler à « une porte de sortie qui ne pénalise pas les Brestois(es) ». Il a rappelé que c’est « la délocalisation du service de paye de Brest à Rennes (qui) est à l’origine du dysfonctionnement ». « L’humain n’est plus pris en compte », déplore ce même syndicaliste. Il accuse ensuite carrément le maire et président de Brest Métropole, François Cuillandre, d’être « complice » du mode de traitement des salariés de Kéolis. « Quel est le degré d’accompagnement de Brest Métropole et de monsieur Cuillandre dans la faillite de Bibus ? »

François Cuillandre, piqué au vif, répond : « Ce mot de complicité me choque ». Il rappelle que son équipe municipale a « engagé 350 millions d’€ dans le tram, je ne suis pas sûr que Mme Malgorn aurait mis autant d’argent pour ce mode de transport ». « Nous aurions fait mieux ! » se défend cette dernière. Le maire de Gouesnou, Stéphane Roudaut, alerte sur « les collégiens et les lycéens qui doivent attendre longtemps le matin leur bus ». Rémi Hervé (RPB) s’inquiète aussi « des conséquences pour ceux qui comptent sur le service public de transport en commun pour leurs déplacements quotidiens ». « L’agacement voire l’exaspération commence à monter », avertit monsieur Hervé. Il en appelle donc à ce que la collectivité intervienne. « Brest Métropole reste en dernier ressort responsable de ce service public », explique le jeune élu de la droite brestoise. Monsieur Hervé relate que « (vous) avez reçu voici quelques semaines les dirigeants du groupe Kéolis pour évoquer selon la presse, outre les déboires de votre téléphérique, la grève à Bibus. Cette rencontre semble avoir été sans effet majeur sur le conflit », regrette l’élu du RPB. Il exhorte enfin à ce que Kéolis, « maison mère de Bibus », « s’engage sur une date de sortie de crise et mette en oeuvre les moyens nécessaires pour tenir cet engagement ».

Mme Collovati, groupe du centre-droit brestois, Brest Alternative (BA) s’alarme aussi du fait que « les premières épreuves du baccalauréat auront commencé avant le 14 juin (date jusqu’à laquelle court le préavis de grève de Bibus), ce qui engendrera encore plus de stress pour les lycéens, qui sont déjà très stressés par cette grève ». « L’intérêt général doit primer », exhorte-t-elle. Alain Masson, un des premiers adjoint au président de BM confesse : « Moi je constate que l’origine du conflit c’est l’arrivée du téléphérique à Brest ». « Je ne vais pas rentrer dans les discussions, c’est à la direction de Kéolis de gérer cela ». Il déplore que le conflit salarial « pénalise la population ». « Pénaliser les scolaires n’est pas la bonne méthode », lance-t-il.

Bernadette Malgorn est intervenue en propos préliminaires pour évoquer les Liaisons Ferroviaires Nouvelles Ouest Bretagne Pays de Loire (LNOBPL) prévoyant de relier la Bretagne à 1h30 de Paris. Mais elle dénonce « un marché de dupes », car selon elles les Bretons paieraient « plein pot » pour un service low-cost qui s’arrêtera à Rennes ». Elle dénonce aussi le fait que « nous sommes aussi invités à passer à la caisse pour l’amélioration de la desserte Brest-Quimper ». « Il y a sans doute là-dedans des aménagements utiles mais ce n’est pas à nous de les payer », affirme-t-elle. Alain Masson s’insurge : « Je ne peux pas laisser Mme Malgorn dire ça. Nous souhaitons que Rennes soit à 2h30 de Brest en train, donc que Brest soit à 4h00 de Paris ».

Nathalie Chaline, élue EELV, en rapport avec le projet d’éco-quartier de la Fontaine Margot, a plaidé pour le maintien des terres agricoles de la ferme bio Traon-Bihan. Elle a rappelé notamment que la ferme de Train Bihan est « une ferme pédagogique et la seule exploitation biologique de vache laitière à Brest «  et qu’elle est un « partenaire engagé de longue sur une filière courte notamment à destination de nos cantines scolaires ». Mme Chaline a assuré du soutien des écologistes à ce projet d’éco-quartier de la Fontiaine Margot « si et seulement si la future ZAC de la Fontaine Margot intègre totalement et de façon viable la seule ferme biologique urbaine de Brest. Pour cela, il faut pouvoir répondre aux enjeux économiques de cette exploitation en lui assurant de façon pérenne des terres de qualité exploitables en bio et garantissant ses grands équilibres financiers ». Par la voix de Nathalie Chaline, le groupe EELV implore « M. le président de BM d’éloigner l’imminence du début des travaux ». En réponse, Thierry Fayret assure que « nous avons toujours soutenu la ferme de Train Bihan ». « Il y a toujours eu une transparence sur l’urbanisation », défend-il. « Nous avons proposé 3,4 hectares de compensation des terres et cela alors que l’urbanisation n’a pas commencé », justifie l’élu socialiste.

Suite à l’élection d’une nouvelle équipe municipale à Guipavas, de nouveaux conseillers métropolitains ont fait leur entrée eu sein du conseil de BM. Monsieur Fabrice Jacob, le nouveau maire de droite de Guipavas a été élu 15ème vice-président de BM. Madame Isabelle Guérin, membre de la nouvelle municipalité guipavasienne fait son entrée aussi au bureau de la métropole.

Le budget primitif de la métropole

Le budget principal de Brest Métropole atteint 294 millions d’€. Le budget déplacements quant à lui est de 53 millions d’€. La somme allouée à l’eau est de 3,3 millions d’€. L’effort budgétaire atteint 42 millions d’€ cumulés depuis 2013. Alors que les dotations de l’État ont baissées de 13 % dans le même temps. Le produit de la fiscalité des ménages se monte à 46,9 millions d’€. Bernadette Abiven, la première adjointe, en charge des finances, assure que « les taux d’imposition sont maintenues à leurs taux de 2016 ». La seule hausse d’impôts et de taxes que s’octroie la métropole est l’augmentation de 5 % de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.

Pour ce qui est des dépenses de fonctionnement, les dépenses réelles se montent à 349 millions d’€, dont 105,5million d’€ pour le développement économique, l’emploi, l’attractivité du territoire, 1,6 million d’€ pour le patrimoine maritime, 71,5 millions d’€ pour le cadre de vie et l’environnement, 600 000 € pour la fibre optique.

Les recettes investies hors emprunt se monte à 26,8 million d’€. Le désendettement de la ville est de 8,5 années, ce qui fait dire à Mme Abiven que « nous sommes sur la bonne trajectoire ». Bruno Sifantus (RPB) dénonce « l’effet de ciseaux entre la baisse des recettes et la montée lente mais inexorable des charges, notamment sous le poids des subventions et contingents qui augmentent de 2,4 % ». Il déplore que « la pression sur les taxes ou les tarifs publics se poursuive, en premier lieu sur  l’enlèvement et le traitement des déchets, dont la taxe augmente encore de 5 % ». Il soupçonne aussi l’équipe dirigeant de la métropole de vouloir contrebalancer la baisse de la DGF (les dotations de l’État) par « la hausse du produit des impôts locaux ajoutée à la variation du produit des impôts et taxes ». « Ce ne sont pas des économies mais bien les contribuables et les usagers qui compensent de fait la baisse des dotations ».

Enfin, là où la majorité socialiste se félicite de la stabilisation de la capacité d’autofinancement et du désendettement, Bruno Sifantus nuance : « Le désendettement n’est que provisoirement stabilisé et vous ne préservez le caractère présentable de la dette qu’avec quelques artifices qui ne feront pas longtemps illusion ». Il dénonce au passage « le transfert de dettes vers (vos) satellites ». Ce qui fait bondir hors de lui monsieur Cuillandre qui chiffres à l’appui des coûts de gestion de la salle Arena à Brest et d’une salle de spectacles en Vendée dépendant directement du conseil départemental montre que la salle vendéenne revient plus cher que celle de Brest. « RPB nous ressert la soupe à la grimace », s’exclame Mme Abiven.

Le budget, on ne peut pas tricher avec, les chiffres sont têtus. Mais deux visions de la gestion de la métropole s’affronte entre le groupe de droite et celui de gauche, en écho aux débats actuels de la présidentielle entre les partisans de l’austérité et ceux qui sont pour la redistribution des richesses.

Marc Gidrol

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