Madame Bernadette Malgorn veut soutenir la richesse créative et artistique à Brest, notamment par un Carré des Arts en centre-ville. Photo : Marc GIDROL. |
Bernadette Malgorn a présenté son programme lors d’une conférence de presse à sa permanence de campagne le 24 février. Son programme, « Brest c’est vous ! », s’articule logiquement autour des lettres du pronom personnel « vous », avec v pour vivante, o pour opérationnelle, u pour unie, et s pour sûre.
Étonnamment, alors que la sécurité est le cheval de bataille de Madame Malgorn depuis le début du dernier mandat, ce thème n’arrive qu’en dernière position. Mais comme elle le dit elle-même, « In cauda venenum », en latin, c’est-à-dire que le venin se trouve dans la queue du serpent, soit le meilleur pour la fin. Il n’en reste pas moins que la sécurité est le fil rouge de son programme car elle estime par exemple qu’ « on ne pourra pas mettre en place un schéma directeur pour les déplacements à pied et à vélo si on n’assure pas auparavant la sécurité sur la ville ».
En matière d’urbanisme, la candidate du gaullisme social veut mettre un terme à ce qu’elle appelle « l’étalement urbain pour les zones d’habitat ». Elle affiche en priorité « une vague de rénovation » du bâti public et privé du centre-ville par le Pacte vert européen. L’ancienne Préfète rejette en bloc le concept inventé par l’organisme France-stratégies de « 0 artificialisation nette » car ne voulant rien dire selon elle. « À partir de quand parle-t-on de zéro artificialisation nette, un jardin collectif, le terrain synthétique ou non d’un stade de football ou une exploitation agricole, est-ce de l’artificialisation nette ? Faut-il que l’exploitation agricole soit en bio ? » s’interroge la candidate s’affichant comme indépendante de tout parti ou organisation politique.
Son programme contient une proposition originale appelée « Brest 192 », soit la présence d’un jardin d’un espace vert, d’un banc et / ou d’un arrêt de transport en commun à moins de 192 mètres (longueur d’un stade olympique) de son domicile.
Bernadette Malgorn ambitionne également d’être l’avocate du territoire brestois si elle est élue dans trois semaines. « Partout où les intérêts brestois sont en jeu, j’irais », promet l’élue séguiniste, que ce soit sur les sujets économiques, sanitaires, environnementaux, …. Elle défend ainsi le projet de doubler les escales de bateaux de croisières à Brest et de favoriser les départs et arrivées de croisières. Elle veut aussi faire du port de Brest une station-service de l’Atlantique pour les navires naviguant au GPL, carburant n’émettant aucun gaz à effet de serre.
Pour ce qui est des transports en commun, la candidate n’a pas arrêté définitivement son plan de déplacements, car elle le fera en concertation avec la population et les entreprises, suivant les besoins de déplacements. Mais elle fixe comme prioritaire, néanmoins, un axe gare-hôpital Cavale Blanche, comme les autres candidats. Sauf que pour elle la priorité n’est ni au trolley ni à la deuxième ligne de tram, mais aux bus à haut niveau de service (BHNS).
Elle estime peut-être indispensable à terme un axe périphérique reliant les communes alentour à Brest en transport en commun. Une amélioration de la desserte de l’aéroport Brest Bretagne est à envisager aussi pour elle en attendant la LGV à moins de 3 heures de Paris qui ne se fera pas avant 2037.
En matière éducative, elle regrette la mise en place de la semaine à quatre jours et demie « qui s’est fait à la hussarde », selon elle. « En tout cas, nous, nous n’agirons pas à la hussarde », promet-elle. « La semaine à quatre jours est mieux d’après les avis des parents, des enseignants, et des autres membres de la communauté éducative », affirme-t-elle. En matière de santé, elle se dit contre la création de maisons d’aidants mais par contre elle est favorable à la création de maisons de santé pluridisciplinaire en ville.
Sur la question du sport, Madame Malgorn entend sécuriser les équipements sportifs sur la base de l’inventaire du patrimoine. « Des problèmes d’étanchéité sont apparus dans certaines installations sportives », déplore-t-elle. Pour le déménagement du stade de football au Froutven elle se dit favorable, « tout comme l’unanimité des groupes politiques élus au conseil municipal », précise-t-elle. « Monsieur Pascal Olivard est le seul candidat à l’élection municipale à s’opposer à ce transfert, mais il ne dit pas comment et par quel moyen budgétaire il va rénover aux normes le stade Francis Le Blé, on ne se présente pas à la mairie si on ne sait pas chiffrer un projet », lance-t-elle cinglante à l’égard de l’ancien président de l’UBO.
À la question du risque de hausse des tarifs de places pour les spectateurs lorsque le stade sera au Froutven, madame Malgorn rassure : « Ça se discute pour les prix des billets de matchs de football et les tarifs sociaux déjà en vigueur seront maintenus ».
En matière de démocratie locale, elle l’assure, avec elle les citoyens seront entendus et pas seulement écoutés. Elle promet une refondation des CCQ (Conseils consultatifs de quartiers), une déconcentration des budgets participatifs, de « vrais débats sur les finances ». Elle entend aussi rendre plus transparente la rémunération des élus locaux. Les frais de bouche et de voyage des élus seront rendus publics. Une charte de déontologie des élus sera mise en place conformément aux recommandations de Transparency, un déontologue indépendant à tout groupe politique sera recruté et un plan anti-corruption sera mis en place. Un volet sur la protection animale figure dans son programme avec comme projet phare la création d’une fourrière et d’un refuge animal.
Enfin, last but not least, le thème de la sécurité. La candidate se disant du gaullisme social mais en même temps de l’ordre, ambitionne de recruter 60 à 80 agents formés, armés et assermentés pour sa police municipale qu’elle veut créer. Les 4 commissariats de quartiers regroupant 28 policiers nationaux à l’heure actuelle seront attribués à la police municipale. Madame Bernadette Malgorn prétend aussi vouloir mettre en place une BAC de jour (Brigade Anti-Criminalité de jour).
Marc GIDROL
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