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Les élus de Brest se rejoignent au conseil municipal

Le conseil municipal de Brest s’est réuni pour la dernière fois avant la trêve estivale et juste après la longue parenthèse électorale avec les élections présidentielles et législatives, jeudi 29 juin.

Comme d’habitude, Bernadette Malgorn (Rassemblement pour Brest) a pris la parole la première pour interpeller le maire sur deux questions : celle du temps scolaire et celle de la réforme de la fiscalité voulue par le nouveau pouvoir en place. La notion de pragmatisme étant à la mode en ce moment, Bernadette Malgorn s’en réfère également pour rappeler son attitude au cours de la dernière législature comme pour annoncer qu’elle continuera dans cette voie pour le nouveau quinquennat. « Nous avons eu une approche pragmatique, vous encourageant à vous saisir des propositions gouvernementales qui nous semblaient bienvenues (…) nous avions approuvé, dans son objectif sinon dans sa méthode, l’inéluctable nécessité de maîtrise de nos finances publiques, avec son corollaire de réduction des dotations de l’État aux collectivités territoriales ». 

Le 11 mai dernier Madame Bernadette Malgorn demandait des explications au maire de Brest, Monsieur François Cuillandre, à propos de la rentrée dans les écoles élémentaires brestoises. « J’ai reçu un petit courrier par mail vers 14 h aujourd’hui » fait-elle savoir. Elle déplore l’entêtement du maire à maintenir cette réforme y compris au niveau maternelle. Elle rappelle que pour elle il aurait fallu « vérifier de la pertinence de ces nouveaux rythmes sur les enfants de maternelle ». « Comme le recommande le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, ce sujet doit être traité dans une plus large concertation locale : avec les parents d’élèves et les équipes pédagogiques ainsi qu’avec les élus locaux ». Elle salue en revanche l’annonce par le ministre du dédoublement de classes en CP en zone d’éducation prioritaire (ZEP).

Autre sujet d’inquiétude pour l’opposition brestoise, la fiscalité et la réforme annoncée de la taxe d’habitation. Même si le Président Emmanuel Macron a promis pendant la présidentielle de rembourser les collectivités locales à l’euro près en y consacrant 10 milliards d’€ par an le compte n’y est pas pour « l’association des maires de France (qui) a mis en lumière plusieurs aspects délicats de cette mesure ». « Certains experts estiment le chiffre à 11,5 milliards d’€ plutôt que 10 Md € », précise-t-elle.

Christine Margogne (groupe Brest Alternative) renchérit sur les paroles de la cheffe de file de la droite brestoise. en disant que « la semaine de 4 jours et demi n’a pas rempli ses missions et qu’au contraire même elle a augmenté la fatigue des enfants en fin de semaine et de plus qu’elle engendre des coûts dont on ne peut faire l’impasse en période de restriction budgétaire ».

Colette Le Guen-Boucher (RPB) s’inquiète de l’évolution des EHPAD, ces établissements de soins et de retraites pour les personnes âgées, dont la moyenne d’âge est de 87 ans avec des pathologies lourdes. Elle dénonce les conditions de vie des résidents et celles de travail des soignants, par exemple le temps imparti pour la toilette réduit à 7 minutes. « Les maladresses, le stress, la souffrance chez les soignants ont un impact sur le bien-être des résidents », dénonce l’élue, médecin de profession. Elle estime que « nos EHPAD sont en manque de personnels ». 

Anne-Marie Kervern, de l’UDB et doyenne des conseillers municipaux, tire un « bilan alarmant à Brest des élections législatives avec 57 % d’abstentions ». « Il y a une perte de sens de ces élections législatives », pense-t-elle.

Monsieur Cuillandre, le premier édile de la ville, informe qu’à la réunion France - Urbanisme au début de la semaine à laquelle il a participé, le ministre de l’Éducation a annoncé que plusieurs classes seront dédoublés dans les écoles classées en REP et REP+. « M. Blanquer a dit qu’à titre personnel il était favorable à la semaine de 4,5 jours », se félicite François Cuillandre.
L’école Kérourien - Jean de la Fontaine est susceptible de bénéficier de la mesure de dédoublement des classes. « L’aide de l’État sera reposé comme question », avertit M. Cuillandre. Ce dernier rappelle aussi que la ville donne 2,2 millions d’euros pour les écoles dans le cadre du temps périscolaire.

Sur la taxe d’habitation, il rappelle que « les communes et les intercommunalités perçoivent 36,9 millions d’€, demain 39 millions d’€ pour le compte administratif sur la taxe d’habitation ». Opposé à la suppression de la taxe d’habitation, il y voit de la part d’E. Macron « une belle opération électorale ». « J’ai tendance à penser que les services locaux doivent être financés par l’impôt local », stipule-t-il. Il rappelle que la baisse de la DGF représente « pour notre commune une perte de 9,6 millions d’€ depuis 4 ans ». Il y voit aussi le « rêve de Bercy de mettre les collectivités locales sous tutelles ». 

Une fois n’est pas coutume, Bernadette Malgorn a approuvé les paroles du premier magistrat de la ville. « Quitte à vous surprendre je suis d’accord avec vous, sauf sur la maîtrise de la dépense ». Puis elle souligne que « c’est de bonne augure que pour la première fois dans cette enceinte nous ayons un débat ».

Lors du vote du compte administratif 2016 de la ville, Bernadette Abiven a rappelé que « (nous) tenons nos engagements pour les politiques de l’enfance, l’action associative et la jeunesse, ce sont nos priorités ». Ce compte représente 47,5 millions d’euros. La réfection de l’EHPAD de Kerlévenez et la médiathèque des Capucins représentent 7,1 millions d’€. Les dépenses de fonctionnement sont à hauteur de 151,1 millions d’€ contre 158,5 millions d’€ en 2015. L’endettement a chuté de 2,4 millions d’€. Les recettes de fonctionnement sont de l’ordre de 142,5 millions d’€ et elles ont baissées de 1,6 % par rapport à 2015. Madame Abiven assure que les taux d’imposition en 2016 ont été maintenu à leur niveau de 2015. Le compte administratif présenterait même un excédent de clôture de 3,7 millions d’€. Le niveau d’autofinancement de la ville est de 8,9 millions d’€. « En 2016 nous n’avons contracté aucun emprunt », annonce l’élue socialiste. Mais l’encourt de la dette a augmenté de 9,2 millions d’euros depuis 2014. Ronan Pichon (EELV), salue quant à lui « l’objectif de 80 % de bio dans les cantines des écoles brestoises ». 

La municipalité a approuvé une garantie d’emprunt à la SACP Le Logis Breton pour un montant de 220 000 € pour une opération de rénovation de logements sociaux situés au 38 de la rue Lazare Carnot à Brest. La droite brestoise avec le groupe RPB a refusé de voter pour. « C’est une rénovation et ce n’est pas BMH, donc nous votons contre. Une garantie à soi-même ce n’est pas la même chose qu’une garantie partagée », estime encore Mme Malgorn, alias "Bernie La Matraque", surnom dont elle a été affublée lorsqu'elle était Préfète de Bretagne. François Cuillandre redit son constat : « Entre la droite et la gauche il y des différences ».

La cité du Ponant qui sera le port de départ d’un tour du monde en solitaire et sans escales sur des bateaux de catégorie « Ultim » en octobre 2019, suivant le parcours du trophée Jules Verne, a dorénavant une société d’économie mixte locale intitulée « Brest World Ultim Tour » et le représentant de la ville à son conseil d’administration n’est autre que Fortuné Pellicano.

Il a été aussi question de développement durable pendant la séance du conseil municipal au cours de laquelle le rapport développement durable a été présenté. L’opposition, en la personne de Véronique Bourbigot, conseillère RPB, conseillère départementale du groupe Alliance pour le Finistère et candidate malheureuse à l’élection législative des 11 et 18 juin derniers sur la 2ème circonscription du Finistère mais néanmoins courageuse, émet plusieurs critiques. « Le développement urbain ce n’est pas uniquement se gargariser de plans comme l’agenda 21 ou le plan climat, mais c’est aussi préserver en milieu urbain ou péri-urbain les terres agricoles, c’est limiter autant que possible les déplacements urbains », énonce l’élue. 

Elle cite la Fontaine Margot. Elle rappelle d’ailleurs que son groupe a été le seul « à voter contre » l’extension urbaine à cet endroit. Elle dénonce aussi « la pression urbaine qui s’exerce sur la Ferme de Traon Bihan ». Mme Bourbigot souligne les contradictions à prôner une politique plus respectueuse de l’environnement tout en engendrant plus de rejet de CO2 dans l’atmosphère car « les habitants de ces nouvelles zones auront besoin de plus de moyens de transport ». Elle dénonce aussi un décret récent, « le cadeau d’adieu de Mme Royal aux collectivités locales », le décret n°2017-918 du 9 mai dernier. Ce décret oblige à « l’amélioration de la performance énergétique dans les bâtiments existants à usage tertiaire d’ici le 1er janvier 2020 ». Mme Bourbigot souligne le délai très court et la nécessité de disposer « rapidement » de l’inventaire du patrimoine de la ville « que vous venez seulement d’engager ». « Il serait opportun de nous présenter dans les prochains mois, les projections techniques et financières qu’impliquera une telle décision gouvernementale », demande la jeune pousse de la droite brestoise et finistérienne. 

Dans le cadre de la commémoration du centenaire de l’entrée en guerre des États-Unis d’Amérique dans la Première Guerre mondiale, Brest participe aux commémorations organisées par la Mission du centenaire. Gaëlle Abily, l’éternelle adjointe à la culture, stipule que « en 2017 dans un contexte international tendu la diplomatie et la paix doivent prévaler ». 


Comme quoi tout peut arriver au conseil municipal de Brest. Même le consensus entre l’opposition de droite et la majorité de gauche. Serait-ce l’esprit de consensus entre les partis, la fin des oppositions partisanes voulu par notre Président jupitérien Emmanuel Macron qui a soufflé jusqu’à Brest ?

Marc Gidrol

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