Barracuda : l’occasion manquée pour la « filière Mer» à Brest
Alors que des rencontres nationales de la « filière mer » étaient organisées cette semaine aux Capucins, on apprenait que le gouvernement avait décidé de faire réaliser à Toulon l’entretien lourd, les grosses réparations des nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda.
Faut-il encore souligner l’importance de la « filière Mer », déterminante pour l’avenir de Brest ? Et est-on bien conscient qu’au sein de cette filière, le domaine militaire est au cœur de l’activité industrielle locale ?
L’arbitrage a été présenté comme équilibré, en faisant valoir l’entretien courant, confié à Brest, comme un plus. Il n’en est rien. La réalité, c’est une manne pour Toulon et des miettes pour Brest, « ni plus ni moins qu’aujourd’hui » selon Naval Group (ex DCNS) en charge du programme… et sur le long terme !
Cette décision longtemps attendue est de nature plus politique que technique. Le long silence de Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, qui avait promis en 2012 d’annoncer cette décision avant la fin 2013, devait alerter. Que le nouveau député de Brest-centre, rapporteur à l’assemblée sur le budget des armées, ait oublié de défendre un dossier majeur pour conforter la relance de la filière mer, et dans la durée, interroge.
Mais plus encore le manque d’engagement voire le peu d’influence de l’exécutif local sur un tel choix. Ce n’est pas la nostalgie du romantisme des luttes de nos anciens qui va donner de l’emploi aux nouvelles générations de Brestois. Peut-être aussi, le constat que l’abandon de la LGV jusqu’à la pointe bretonne, qui conforte son isolement géographique, n’a pas semblé émouvoir outre mesure l’exécutif local, a-t-il joué dans la décision gouvernementale.
Le groupe du Rassemblement pour Brest avait, seul, interpellé la ministre des armées, Mme Florence Parly, lors de son récent déplacement à Brest, pour insister sur les compétences locales, notamment dans la lutte sous la mer, ou la sécurité maritime.
La décision confiant l’entretien lourd des Barracuda à Toulon va se traduire par une mise en sommeil à Brest du développement industriel autour des nouvelles armes dont se dote la France. C’est un nouveau coup dur pour l’avenir de notre site industrialo-portuaire, qui nous incite à un nouvel appel à la mobilisation de tous les acteurs économiques et politiques.
Bernadette Malgorn, présidente
Bruno Sifantus, Rémi Hervé, Brigitte Hû, Véronique Bourbigot, Claudine Péron
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