Mme Bernadette Malgorn, chef du principal groupe d’opposition, RPB, a dénoncé le grignotage des terres agricoles par la ville de Brest, notamment par la ZAC de la Fontaine-Margot. Malgré le compromis conclu avec les exploitants des fermes de Traon-Bihan et de Kérivin Vao qui peuvent poursuivre leur activité agricole ailleurs grâce à des terres libérées, « le bilan pour le foncier agricole est négatif ». Même si son groupe a pu être en accord avec la création d’autres ZAC quand la vocation économique permettait la création d’emplois, elle assure que la ZAC de la Fontaine-Margot ne « répondait pas à l’intérêt général, les besoins en logements pouvant encore pour des années être couverts dans le périmètre déjà urbanisé ».
Mme Malgorn dénonce en outre le manque de perspectives sur le long-terme et l’imprécision du Document d’Orientation et d’Objectifs du Scot du pays de Brest, qui si les objectifs affichés dans son Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) étaient ambitieux, se révèle donc décevants d’après elle. La commission d’enquête a émis un avis négatif sur le Scot brestois. Celle-ci pointe du doigt les aspects liés à l’environnement, à l’étalement urbain, à la pression sur les terres agricoles. Mme Malgorn concède que le jugement de la commission d’enquête est « trop sévère s’agissant de la loi Littoral ». Cette loi a pour principe d’assurer le développement économique des zones côtières tout en préservant le patrimoine naturel, la faune et la flore.
Mais, l’organisation spatiale particulière de la région avec l’habitat dispersé, les villages et les hameaux, appelle une vision pragmatique de son application. Mme Malgorn salue l’objectif de réduction affiché de la consommation d’espace dans le projet du Scot. Mais elle ajoute que « la réduction de 20 % finalement retenue est insuffisante, compte tenu du rythme anormalement élevé de la période précédente ».
Elle remet en cause aussi la politique d’étalement urbain par de nouveaux lotissements, « outre qu’elle n’est pas neutre sur le plan environnemental, contribue, dans le contexte de notre stagnation démographique, à la dévitalisation du coeur de ville ». Enfin elle réprouve les 10 ans de perdu en tergiversations pour imaginer le projet de contournement Nord de Brest, celui-ci se basant, d’après elle, sur des diagnostics datant de …2008 ! « On ne peut donc sérieusement s’engager dans un projet aussi daté », s’insurge l’élue de la droite brestoise. « Nous avons des ambitions pour Brest, pour la métropole. Pour les réaliser, il faut changer de méthode. Nous proposons des orientations sérieuses et réalistes au service de tous les Brestois de la Métropole », conclut l’élue du gaullisme social.
La prison de Pontaniou, lieu de mémoire emblématique de Brest, menacée
Des représentants du collectif des 79 pour la sauvegarde de la prison de Pontaniou, notamment un professeur agrégé d’histoire, Monsieur Rolland Bizien, et Monsieur Gilles Grall, autre historien, sont intervenus en début de séance pour dénoncer une transformation de ce lieu de mémoire de Brest et de la France en un complexe immobilier. Alain Masson, au nom de la collectivité se défend de vouloir « raser la prison de Pontaniou ». « C’est un espace de mémoire construite avec le promoteur », assure M. Masson. « En faire un lieu de mémoire » est parmi les options possibles d’après ce dernier.
Julie Le Goïc s’emporte contre le maire et président de la métropole et lui demande si lors du dernier conseil de métropole le 14 juin dernier, celui-ci a menti lorsqu’il assurait alors que le site de Pontaniou ne serait pas vendu pour en faire des logements privés. François Cuillandre répond qu’ « à l’occasion de ce bureau il a été fait état du projet ». Gilles Grall a rappelé lors de son plaidoyer pour sauvegarder la prison de Pontaniou, lu devant l’assemblée métropolitaine, son histoire familiale, son grand-père en effet, résistant, y a été détenue par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale avant d’être fusillé.
Le Brexit, une opportunité pour Brest ?
En cas de Brexit dur, la métropole brestoise envisage de prendre les devants pour ne pas passer à côté des flux commerciaux maritimes qui pour l’instant s’envisagent entre les ports de Cherbourg et du Havre au détriment des ports bretons (Brest et Roscoff). Or, les élus ont rappelé la pertinence d’une alternative bretonne aux ports de l’Europe du Nord, notamment par sa proximité géographique avec l’Irlande. François Cuillandre a annoncé qu’il avait envoyé une lettre écrite avec Nathalie Sarrabezolles, la présidente du conseil départemental du Finistère, au Premier ministre pour rappeler l’intérêt des ports de Brest et Roscoff dans le réseau central européen et le trafic de marchandises et de personnes entre la République d’Irlande et la France.
Un ponton étendu pour La Recouvrance au port de commerce
Les 60 mètres actuels du ponton flottant où accoste La Recouvrance s’avère insuffisants, surtout lorsque de gros navires viennent amarrer dans le port brestois. Il a donc été envisagé avec la société d’économie mixte, Brest’Aim, un aménagement et une extension de 48 mètres du pont flottant quai Malbert avec deux passerelles d’accès. Cette opération débutera à partir de 2020.
Océanopolis prend l’eau
La baisse de fréquentation du site touristique d’Océanopolis inquiètent les élus. Ceux-ci ont approuvé un programme d’investissement d’un montant d’un milliard d’euros hors taxes pour pérenniser le parc d’attraction marin.
Marc Gidrol
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