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Conseil de Brest Métropole : La question des mobilités sur la route des municipales

Au conseil de Brest Métropole qui s’est déroulé vendredi 4 septembre, ce sont les questions des mobilités et de leur coût économique qui ont retenu l’attention des élu.e.s. Bernadette Malgorn a répété comme lors du conseil métropolitain du 1er février 2019 son refus d’une hausse du taux de la taxe versement transport versée par les entreprises et pesant sur les salaires. Il avait en effet été décidé lors de ce conseil d’augmenter ce taux de 1,8 % à 2 % soit une hausse de 10 % d’un seul coup. « Cette augmentation d’une taxe portant sur les salaires a motivé notre opposition à cette délibération », rappelle-t-elle. François Cuillandre, le maire de Brest et président de la métropole (PS), argue du consentement de la direction de l’hôpital à cette hausse, y compris des services financiers de celui-ci, « car le versement transport coûte moins cher que la construction de parkings ».

Madame Malgorn regrette aussi que l’hôpital soit avec la métropole le principal contributeur de cette taxe transport : « Cela signifie que tous les ans l’hôpital verra sa taxe augmenter d’un demi-million d’euros ». « On peut en régler des problèmes aux urgences avec une telle somme ! », ironise-t-elle, évoquant les tensions rencontrées aux urgences des hôpitaux actuellement. 

L’élue séguiniste (elle se revendique elle-même de la droite gaulliste et sociale) salue néanmoins la concertation aves des habitant.e.s de la métropole sur l’opportunité d’une deuxième ligne de tram et d’un Bus à Haut Niveau de Service (BHNS). Cette concertation s’est déroulée sur sept réunions publiques, qui ont réuni 500 personnes en présentiel, ainsi que 222 contributions via la plateforme de participation de Brest Métropole sur Internet et plus de 42 000 vues sur les réseaux sociaux. Il en ressort de cette consultation qu’il est souhaitable de développer le réseau de transports en commun de Brest en rocade, car il est étoile actuellement. 

Yohann Nédelec, vice-président de BM et maire du Relecq-Kerhuon, souligne que « le projet des ascenseurs urbains devant relier la gare au port de commerce est cohérent mais (que) cela ne signifie pas obligatoirement la bonne décision ». Sur les deux ascenseurs urbains proposés, c’est celui desservant la Carène qui recueille le plus d’adhésions. Rappelons que ce projet coûterait un peu plus de 6 million d’€ hors-taxe. D’autant plus que, à part la majorité, tous les groupes et élu.e.s d’opposition contestent l’utilité et la pertinence d’un tel projet. 

Stéphane Roudaut, maire de Gouesnou, conseiller régional dans l’opposition et jeune loup de la droite bretonne, avance : « Pour les ascenseurs, ce n’est pas une priorité ». Christine Margogne de Brest Nouvelle Alternative (la droite centriste Macron-compatible), « il est plus utile d’étendre la ligne de tram vers la Penfeld ». Même son de cloche chez les élus LaRem en la personne de Marc Coatanéa : « Mon avis sur les ascenseurs urbains, ce n’est pas une priorité ». « Il est plus pertinent d’étendre la ligne B du tram vers le port pour le développement économique de cette zone », plaide l’ancien élu socialiste roulant dorénavant pour le mouvement politique créé par Emmanuel Macron. 

Julie Le Goïc, l’élue altermondialiste et libertaire déplore encore « un projet de centre-ville au détriment des autres quartiers et communes de la métropole ». « C’est un projet aberrant », juge-t-elle encore. L’élue « détonnante » en appelle plutôt à une gratuité des transports en commerce. Elle cite notamment la ville de Dunkerque en exemple. Ce que le chef de l’exécutif brestois récuse tout-de-suite : « L’exemple de Dunkerque est un mauvais exemple ». « L’ancien maire, Michel Delebarre, avait décidé d’une hausse de la taxe versement transport avant 2014 mais une nouvelle majorité a gagné les élections municipales à cette époque et elle a trouvé une petite cagnotte acquise par cette hausse du versement transport, ce qui lui a permis de financer la gratuité des transports en commun ». « Mais rien n’est jamais gratuit », lance le premier magistrat de la métropole, François Cuillandre candidat à sa propre succession pour un 4ème mandat l’année prochaine. « Je préfère l’expression accès libre au terme de gratuité », défend-il.

À n’en pas douter, la question des mobilités sera, avec celle de la sécurité, un des thèmes prédominants de la future campagne des élections municipales à Brest. D’autant que les modes de déplacements ont changé dans le pays de Brest depuis 2004 d’après la dernier rapport de l’Adeupa (agence d’urbanisme du pays de Brest) de mai 2019. Ce rapport souligne « une baisse des déplacements dans la métropole et une forte hausse dans le reste du pays » (de Brest). Le rapport, s’appuyant sur les données de l’Enquête Ménages Déplacements (EMD) publiés en mai 2019 révèle aussi une baisse de l’usage de la voiture (moins 4,7 points) depuis 2004, notamment à Brest même, parallèlement à une hausse des modes actifs de déplacement plus écologiques (essentiellement la marche et un peu le vélo) pour 4,1 points et une légère hausse des transports en commun pour 0,6 points. 

D'autre part, Bernadette Malgorn a cité, dans sa longue intervention sur la délibération des mobilités, le compte-rendu de la consultation sur la fréquentation des transports en commun de Brest par les aîné.e.s. Il en ressort que le réseau actuel de transports en commun de Brest n'est pas adapté aux personnes âgé.e.s et personnes à mobilité réduite du fait de la trop longue distance entre chaque arrêts. Des arrêts de bus ont en effet été supprimés ou déplacés depuis la mise en service du tramway en 2012. La distance entre chaque arrêt du réseau est dorénavant en moyenne de 350 mètres alors qu'elle devrait être de 200 mètres selon les professionnels des personnes âgées ou du handicap.


Marc GIDROL.

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