Vue aérienne de la ville de Brest avec au premier plan le pont de Recouvrance. (Source : Wiki Brest) |
Marqué par la reprise du match entre Laurent Prunier du groupe de
l’Union de la Droite
et du Centre (UDC) et Patrick Appéré du groupe du Front de Gauche à propos du
sport brestois, ce dernier conseil municipal a vu pourtant l’unanimité l’emporter
sur la plupart des projets.
Unanimité sur les grands projets d’urbanisme
Rares sont les sujets qui font d’ordinaire
l’unanimité au sein du conseil municipal de Brest, pourtant c’est ce qui s’est
passé lors du conseil du 23 octobre pour plusieurs projets. Dont notamment
celui – et non du moindre – du Projet d’Aménagement et de Développement
Durables (PADD) dans le cadre du Plan Local d’Urbanisme Facteur 4 de Brest
Métropole Océane (BMO). Ce projet se veut « une approche globale » de l’aménagement de l’agglomération
brestoise d’après Jean-Pierre Caroff, du groupe des élus socialistes. Ce plan
prévoit des orientations générales comme entre autres faire de la mer l’emblème
de Brest, augmenter le nombre de logements, car explique le conseiller
municipal, si la population de Brest a diminué, dans le même temps le nombre de
ménages a accru car ceux-ci sont plus restreints. Autres points, augmenter aussi
le nombre de locaux d’activité avec comme objectif 15 % de renouvellement
urbain sur les bureaux, une moins grande emprise sur le foncier et surtout un moins
grand grignotage des terrains agricoles (-10 %). Avec un tel programme, Julie
Le Goïc, du groupe Europe Écologie Les Verts (EELV), si les graphiques qui sont
montrés à l’assemblée municipale ne l’impressionnent guère : « Ce ne sont que des traits et des
rectangles, n’importe qui est capable d’en faire », toutefois se
félicite-t-elle de cette délibération. En particulier, de la réintégration de la Penfeld dans le « cœur de ville », car « c’est une réappropriation des habitants.
C’est un premier pas important », déclare-t-elle. Pour Anne Marie
Kervern du groupe de l’Union Démocratique Bretonne (UDB), « l’UDB marque sa satisfaction pour la qualité des débats ». Du côté
de l’opposition, Catherine Huguen de l’Union de la Droite et du Centre (UDC)
félicite Jean-Pierre Caroff pour « l’humilité
dont (il) fait preuve ». « Je
vous félicite d’avoir tenu compte des locaux d’activité commerciale et pas
seulement de l’habitat, d’avoir pris le problème par le bon côté »,
poursuit-elle. Laurent Prunier, chef de file du même groupe est étonné de
l’aspect consensuel de ce dossier. « On
s’y retrouve parce que c’est un travail complet et vague à la fois ».
Et de pointer du doigt les incertitudes concernant les défis démographiques, le
problème de l’industrialisation, du CHU (Centre Hospitalier Universitaire), de
l’Université, des grandes écoles, de la Marine , sujet important à Brest. Toutefois, sans
surprise, ce projet est voté à l’unanimité.
Autre point de l’ordre du jour
voté à l’unanimité, la ZAC
de la fontaine Margot dans le quartier de Saint Pierre, qui concerne 1 700
logements en individuels, groupés et collectifs. Seule inquiétude, celle de
Renaud Le Floc’h de l’UDC à propos du blockhaus
datant de la Seconde
Guerre mondiale présent sur le site, se demandant si il sera
gardé en l’état et intégré au projet. Jean-Pierre Caroff lui répond que la
question n’est pas de savoir comment on va le garder ou même si on le démolit.
Le maire, François Cuillandre, rappelle que des blockhaus il y en a déjà plein dans la région. « Si on en fait des monuments historiques
j’en perds mon latin », confie-t-il.
Le projet de la Zone d’Aménagement Concertée
(ZAC) de Messioual est voté aussi à l’unanimité. Dans cette zone de 30 hectares , située au
nord ouest de la ville dans le site du Spernot, il est prévu la construction de
500 logements dont 1/3 en individuels, 1/3 en individuels groupés et le dernier
tiers en intermédiaires-collectif.
Le Plan Climat Energie
Territorial (PCET) de la ville de Brest reçoit aussi l’avis favorable à
l’unanimité. Celui-ci prévoit le développement du covoiturage et de
l’auto-partage pour diminuer la présence de l’automobile dans la ville et par
la même l’émission de gaz à effet de serre, mais aussi la rénovation des
chaudières à fioul. Alain Masson, premier adjoint au maire précise que l’installation
de bornes pour voitures électriques et hybrides est à l’étude sur le plateau
des Capucins.
Division sur le budget
Viennent ensuite les questions
relatives au budget de la ville. Le conseil municipal vote une demande
d’enveloppe de 400 000 € pour la protection sociale des agents de la
ville. M. Prunier demande des comptes à propos des 120 000 € de dépense de
réhabilitation de l’école de la
Fontaine , après un incendie criminel l’été dernier. Yann
Guével, du groupe des élus socialistes répond que cette somme est affectée pour
la réparation de l’acte de vandalisme mais aussi pour la remise en état des
locaux après désamiantage. « Là, le
sinistre est important et on fait marcher l’assurance mais c’est loin d’être
toujours le cas », confie-t-il. Autre question de Laurent Prunier sur
la sécurité de la mairie par des vigiles depuis le squat par des sans papiers,
en particulier sur le coût, car « sur
le fond on vous approuve totalement ». « Cela a un effet bénéfique sur les autres squats aux abords, notamment
les marches », explique M. Prunier. Bernadette Abiven, élue
socialiste, confirme que les vigiles en question sont des salariés d’une
société de gardiennage privée. « On
travaille avec la même société de gardiennage sur d’autres évènements de la ville »,
ajoute-t-elle. Les sans papiers en question « sont dans des bâtiments qui nous appartiennent dans la zone de Quizac »,
précise le maire. Reza Salami, élu socialiste chargé du quartier du centre
ville et des jumelages, justifie la présence de ces vigiles par la tenue d’une
exposition au salon Richelieu, « mais
à la fin de cette exposition il n’y aura plus de vigiles ». M.
Cuillandre, le maire, complète aussi, « dans 85 % des villes l’accès à l’hôtel de ville n’est pas libre, à
Rennes et à Nantes par exemple, nous nous avons voulu garder cet accès libre
des Brestois à leur mairie ». Stéphane Roudaut, élu du groupe UDC, se
félicite de « la brigade anti tags
qui intervient de manière efficace ». Le maire lui répond que « cette brigade a été créée à la demande de
propriétaires ». Donc, sur la décision modificative n°2 du budget
2012, la droite s’abstient, le projet est adopté à la majorité. En ce qui concerne
le rapport annuel 2011 du représentant de la collectivité au conseil
d’administration de la SEM Brest ’Aim,
qui est en charge du projet de la grande salle sportive et événementielle qui
doit voir le jour d’ici quelques années, l’UDC s’abstient encore, ce qui
n’empêche pas le projet de contrôle de gestion de cette société là encore
d’être adopté.
Le sport, toujours pomme de discorde
Lors du vote des subventions de la Ville aux associations
sportives, on a droit comme lors du dernier conseil municipal à une passe
d’armes entre Patrick Appéré du Front de Gauche et Laurent Prunier, à tel point
que le maire est obligé d’intervenir : « La prochaine fois vous finirez le match entre vous dehors ». M.
Prunier qualifie l’année 2012, d’« année
noire » du sport brestois de haut niveau « mise à part la réussite » des handballeuses en mai dernier. « Je trouve dommage que cette politique
volontariste n’ait pas été appliquée avant », commente-t-il. « Globalement les subventions de tous les
sports sont inférieures à Brest à ce qu’elles sont dans les autres villes »,
accuse le chef du groupe UDC. Mais Patrick Appéré se défend : « Sur l’Arvor 29 (ndlr, le club de
handball brestois), on a tout fait pour
sauver ce club ». « Sur le
basket c’est plus compliqué, car on met des financements corrects mais les
résultats sportifs ne sont pas là », poursuit-il. M. Cuillandre
d’ajouter : « Je suis attaché
d’une part à l’équilibre entre les financements publics et privés. On a
plusieurs sports de haut niveau à Brest, le football, la voile par exemple dont
on ne parle pas beaucoup. Les comparaisons sont souvent difficiles à faire. Et
je suis attaché d’autre part à la transparence ». Les demandes de
subventions aux associations sportives sont adoptées à l’unanimité.
Éducation et culture adoucissent les rivalités des conseillers
Dans le domaine de l’éducation et
de l’enfance, il a été fait mention d’un projet notoire, celui du changement de
nom du « groupe scolaire de Bellevue », qui devra s’appeler à
l’avenir « groupe scolaire Lucie et
Raymond Aubrac », du nom du couple de résistants à l’occupation
allemande pendant la Seconde Guerre
mondiale. Jacqueline Héré, du Front de Gauche, justifie ce changement de nom
d’une part parce que d’autres écoles sont dans ce quartier et l’ancien nom de
celle-ci pouvait entretenir la confusion par le nom du quartier et d’autre part
pour rendre hommage à ces deux résistants dont « les noms auraient tout à fait leur place sur le fronton d’une école ».
Unanimité là encore, sans surprise, lors du vote de ce projet.
Petite révolution lors de ce
conseil, la restauration scolaire dont la gestion était confiée jusqu’à présent
à la Caisse
des écoles depuis 1888, pour regrouper l’ensemble des décisions, reviendra à
partir du 1er janvier 2013 à la Ville de Brest qui gère déjà l’animation et la
garderie dans les écoles, notamment le
Midi 2, c’est-à-dire le temps d’animation entre 12 h et 14 h. Cela aussi par
rapport à la semaine de 4 jours ½ dans les écoles sur tout le territoire
national. Projet adopté à l’unanimité.
Pour ce qui est de la culture,
une demande de subvention auprès de la Direction régionale des Affaires Culturelles
(DRAC) d’un montant de 200 000 € pour des travaux de rénovation à la
médiathèque Jo Fourn à Pontanézen dans le quartier de l’Europe a été votée à
l’unanimité. Ces travaux qui interviendront au cours du premier semestre 2013
concernent la toiture, l’étanchéité, le ravalement et l’amélioration des
espaces d’animations.
Bref, ce fut un conseil animé
mais uni sur les grands projets d’aménagement.
Marc Gidrol
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