Vue aérienne de Brest. |
Le conseil municipal s'est réuni mardi 21 mai pour approuver les grands projets de la ville.
Le Plan local d’urbanisme arrêté
en conseil de communauté le 19 avril dernier (voir l’article sur le dernier
conseil de BMO sur ce blog) a été en débat aussi lors du conseil municipal du
mardi 21 mai pour avis favorable, la ville de Brest étant la dernière commune
de la communauté urbaine a entériné le projet. Jean-Pierre Caroff, également 2ème
vice-président de BMO et président de la commission “urbanisme et grands
projets“ a assuré pour sa part que le PLU facteur 4 « augmente les efforts de réhabilitation du parc de logements de
l’après-guerre, ce qui pour notre ville est une bonne chose, pour des logements
plus économes en énergie et mieux isolés thermiquement ». « Mais aussi pour poursuivre la réalisation
des nouveaux quartiers tel que celui du plateau des capucins, soutenir
l’implantation d’industries innovantes comme les énergies renouvelables
marines, prolonger la ligne du tram, le renouvellement urbain, notamment sur le
quartier de Recouvrance, une nouvelle armature verte urbaine qui complète la
trame verte et bleue », a poursuivi le baron socialiste de Brest.
Rappelons que la trame verte du centre-ville vise à protéger les sites naturels
du centre-ville et qu’elle était une demande de l’association “Avenir et
environnement de Brest siam“. Celle-ci demandait notamment d’affirmer la
vocation naturelle des parcs et jardins rescapés de la zone verte voulue par
Jean-Baptiste Mathon, architecte de la reconstruction de Brest lors de la reconstruction
du noyau urbain entre 1948 et 1954, à savoir : le jardin John Kennedy, le
square Alphonse Juin ainsi que le square Beautemps Beaupré, qualifié de « belvédère sur la rade » et de
préserver la vue sur la rade dans le bas du cours Dajot en limitant la hauteur
des constructions sur le quai de la Douane.
M. Caroff a prévenu que si une seule commune de
l’agglomération refuse d’adopter le PLU, il s’ensuit une double consultation au
conseil de communauté qui doit requérir alors à la majorité des 2/3 pour
l’adoption définitive. L’approbation définitive de la Communauté urbaine doit
se faire le 13 décembre. Laurent Prunier, héraut de la droite brestoise,
ironise : « Venez à BMO
et vous aurez une formation en urbanisme garantie », pointant du doigt
« les changements nombreux pas tous
forcément lisibles ». Néanmoins comme lors du dernier conseil, il
apprécie la gestion du maire de ce dossier et se dit satisfait sur les travaux.
« Comme lors du conseil de BMO,
nous approuvons la délibération de ce soir ».
Sophie Mével associé
avec Brigittge Hû dans le groupe Divers droite, plus sévère à l’encontre du
maire sur ce coup là, souligne le point faible de la ville, la
démographie : « Brest occupe
le 24ème rang démographique alors qu’elle était à la 19ème
place en 1999 », déplore-t-elle. Elle réclame « une politique de désenclavement autre que
mettre des logements » car ce « n’est pas suffisant ». « Le plan déplacements urbains et le tram ont eu des effets négatifs, le
bilan est plus que mitigé » assène-t-elle. « Un nombre impressionnant de commerces ont fermés en haut de la rue
Jaurès, il suffit de s’y rendre pour s’en rendre compte » continue-t-elle
de dénoncer. Pour redynamiser l’activité économique au centre-ville, elle
propose des mesures fiscales pour le stationnement ainsi qu’une plus grande
souplesse pour l’ouverture des commerces lors des périodes de fêtes. « Il est temps de faire preuve de pragmatisme »,
lance-t-elle. François Cuillandre, agacé par ces remarques, qui n’ont pas leur
place dans le débat sur le PLU selon lui, reprend Mme Mével : « On est hors sujet tout le temps ».
Geneviève Henry qui s'est désolidarisé dernièrement de Fortuné Pellicano (“Agir pour Brest“), alerte aussi
sur le « splendide isolement »
de la ville. Contre cela, elle préconise le « PLU indispensable pour notre ville ». Si Anne-Marie Kervern de
l’UDB, approuve « la philosophie
générale de ce projet », elle n’en demeure pas moins sceptique quant
aux incidences du PLU sur l’environnement. « La ville de Brest a tout à craindre de ce processus, on se souvient des
pluies diluviennes qui avaient inondés le quartier de Kérinou il y a dix ans »,
rappelle-t-elle. Néanmoins, elle annonce qu’elle votera cette délibération.
Pour sa défense Jean-Pierre Caroff affirme qu’ « il y a une contradiction entre dire que le pays de Brest s’enrichit et
pas la ville de Brest ». « Le
pays de Brest a continué à progresser en termes d’emplois, en termes
d’habitants, on approche les 150 000 habitants », rétorque-t-il.
Le PLU est voté à la majorité, seuls les groupes Divers droite et EELV (Europe
Écologie Les Verts) se sont abstenus.
La deuxième délibération portait
sur le dispositif d’investissement locatifs “Duflot“. Le dispositif Duflot
étant un nouveau dispositif en faveur de l’investissement locatif
intermédiaire. Les élus municipaux ont voté à l’unanimité cette délibération
qui prévoit de demander l’agrément au Préfet de Région pour bénéficier de cette
loi et ainsi atteindre les objectifs de production de logements diversifiés
inscrits au Plan local d’habitat et au PLU. « BMO est retenu en agglomération prioritaire et toutes les communes de
BMO pourront en bénéficier », assure M. Caroff.
Un avenant à la convention entre
la ville et l’Université de Bretagne occidentale a été adopté à l’unanimité
pour proroger la durée de ce partenariat d’un an. Renaud Le Floc’h du groupe de
Laurent Prunier, l’UDC, reprend les inquiétudes de Pascal Olivard, le président
de l’Université de Bretagne occidentale à ce sujet. Le maire lui répond :
« La commission est en discussion
au Sénat et après ça reviendra à l’Assemblée nationale ».
Les Halles Saint Louis, au centre
des préoccupations économiques des élus municipaux depuis quelques années, sa
rénovation tardant à se faire, faute de sociétés s’y intéressant et par « manque de volonté politique »
d’après Laurent Prunier était au programme. « Vous êtes sur ce projet plus capitaliste que nous »
confie-t-il au maire. « Je suis
pour l’économie de marché, je vous le confirme », lui répond ce
dernier. De ce projet, qu’en est-il ? Le conseil municipal a donné lors du
conseil municipal du 21 mai l’autorisation à la Compagnie de Phalsbourg intéressée
par ce projet, de saisir la
Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC)
d’une demande d’autorisation d’exploitation commerciale et de solliciter
l’octroi du permis de construire pour réaliser un nouveau pôle commercial
Saint-Louis consistant en la construction de 11 000 m²
environ de surface commerciale dont 6 500 m² environ de surface de vente. Laurent
Prunier constate que « L’arlésienne
de ce conseil fait un nouveau come-back.
Ayons une pensée pour tous les commerces qui ont fermé. En mai dernier, nous
apprenions le retrait de l’enseigne Monoprix du projet. Il était important de
rouvrir les halles avant la mise en place de la 1ère ligne de tram.
Aujourd’hui nous ne pouvons que constater l’échec de ce projet. Quel est le
plan B ? Sans locomotives votre train restera en gare. Pourquoi continuez-vous
à garder votre confiance dans cette compagnie ? » Et de
prévenir : « Nous voterons
cette délibération, pour les commerçants et les habitants ». Sophie
Mével demande à quel supermarché les 3 450 m² sont destinés. Pour Frédérique
Bonnard Le Floc’h, ce dossier revêt une grande importance pour accroître le
poids commercial et la mixité entre le secteur Jaurès et celui de Siam, tandis
que les halles Saint Martin ont davantage un rôle pour l’économie sociale et
solidaire. « La pyramide des âges
des commerçants des Halles est assez élevé et beaucoup aspirent à prendre leur
retraite. Ce qui est important à montrer, c’est que nous sommes aux côtés des
commerçants ». François Cuillandre défend que la Compagnie de Phalsbourg
a dit qu’elle faisait les travaux et qu’après la locomotive viendra. « Si il y a des retards, ils ne sont pas du
fait de BMO ». « Je
rappelle qu’il y a la liberté commerciale dans ce pays depuis 1791 par la loi
Le Chapelier, nous ne sommes pas dans un pays où l’économie est dirigée, on a
vu ce que cela a donné dans l’histoire de certains pays ». Laurent
Prunier de revenir à la charge : « Si la construction se fait et que la locomotive ne vient pas, que
fait-on ? Réponse du maire : « Je m’inquiète que des personnes qui aspirent à la plus haute fonction
de la ville puissent penser qu’en matière commerciale tout se décide du bureau
du 4ème étage de cette maison ».
« Vous avez laissé mourir les commerçants de cette ville dans un mouroir »
lui rétorque le jeune élu de la droite brestoise. Seuls EELV et Divers droite
se sont encore abstenus lors du vote de cette délibération.
Une garantie d’emprunt à Espacil
Habitat a été votée à hauteur de 100 % pour le remboursement d’un prêt social
de location accession d’un montant de 1 300 000 € à contracter auprès
de Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels pour une opération neuve de 13
logements en accession à la propriété, 450, rue du Capitaine Alfred Dreyfus,
résidence Les Villas du Haut Mesnos à Brest. Une autre garantie d’emprunt à
Espacil Habitat pour un autre prêt PSLA de 430 000€ auprès de la Caisse Régionale du Crédit
Agricole Mutuel du Finistère pour une opération de location accession portant
sur 4 logements rue Saint Marc, Résidence Les Terrasses d’Artimon à Brest a
également été votée.
Bref, comme disait M.le Maire,
François Cuillandre, on sentait déjà les prochaines élections municipales lors
de ce conseil, car si les précédents étaient déjà houleux, celui-ci était animé
de joutes verbales assassines.
Marc Gidrol
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