L'étrave de bateau L'Espoir II installé par les salariés de la Sobrena sur la place de la Liberté depuis le 26 octobre pour montrer leur savoir faire dans le domaine de la réparation navale. |
"La pérennité de l'activité de la réparation navale et de son entité ont été assurées", s'est félicité Jean-Pierre Condemine, le Sous Préfet de Brest, à l'issue de la troisième table ronde sur l'avenir de la Sobrena (Société brestoise de réparation navale), qui s'est tenue à la sous-préfecture de Brest ce mercredi 16 novembre de 9 h 30 à 12 h 00. Le comité de suivi formé par les partenaires publics : l'Etat, le Conseil général du Finistère, la Chambre de commerce et d'industrie de Brest (CCI) et Brest métropole océane (BMO) a un double objectif. Objectif à court terme de recherche de plans de charge et objectif à long terme pour la pérennisation de la réparation navale. Le Président du Conseil Régional de Bretagne doit annoncer des mesures en ce sens pour consolider la filière des activités portuaires "avec mais pas sans la réparation navale", souligne Gérard Lahellec, Vice-président en charge de la mobilité et des transports au Conseil Régional de Bretagne.
La Sobrena, cette entreprise privé spécialisée dans la réparation navale de 245 salariés, était dans le "rouge" depuis le mois de juin dernier. Les commandes de l'entreprise étaient au compte gouttes. Et pire, depuis le 19 octobre, l'entreprise n'avait plus aucun chantier. Un ferry en arrêt technique "classique" de la compagnie Louis-Dreyfus qui devait venir pour deux semaines a finalement été décommandé le 17 octobre. Sans doute en rapport avec le contexte social. Les deux derniers pétroliers étaient partis les 18 et 19 octobre. La situation de l'entreprise était donc critique ces derniers jours. À tel point qu'elle était pressentie pour déposer son bilan à la mi-novembre. Scénario catastrophe qui n'aura pas lieu. Grâce aux acteurs publics qui se sont mobilisés au chevet de ce secteur si important pour Brest et le pays. D'autant plus que l'économie locale est fortement dépendante de ce secteur avec environ huit cents emplois générés.
L'espoir est donc revenu ces jours-ci, pour reprendre le nom de leur étrave de bateau installée pour la deuxième fois sur la place de la Liberté depuis le 26 octobre. La première fois étant lors d'une autre crise de ce secteur à Brest en 1987, ayant conduit à la reprise de la société Arno par la Sobrena. Cet espoir est symbolisé par l'arrivée le 15 octobre dans le port de Brest de L'Armorique, de la Compagnie Brittany Ferries, basée à Roscoff. Signe tangible de la solidarité bretonne. Ce chantier donnera 4 à 5 000 heures de travail jusqu'au 26 novembre. Ce n'est sans doute pas suffisant mais c'est "un message fort adressé", selon Gérard Lahellec. "Il faut qu'une offre de navires suive", demandaient les syndicats. "Par exemple avec les navires de défense nationale", suggéraient ceux-ci. Car "Plus le carnet de commandes se remplit et plus cela donne du temps pour consolider un plan de charges pérenne", confie Gérard Lahellec. Le comité de suivi de ce dossier se réunira à nouveau le 28 novembre prochain. Coût total de l'aide : 1,2 millions d'€. L’État met 480 000 € sur la table et les collectivités locales ajoutent 720 000 € pour l'avenir de l'activité de la réparation navale. Les salariés ont donc été entendus par les pouvoirs publics, eux qui demandaient la pérennisation de leur activité.
Marc Gidrol
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