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Le Japon se relève un an après Fukushima

Dessin humoristique du dessinateur Alex sur les mensonges des autorités japonaises et de la société Tepco gérant la centrale nucléaire de Fukushima après la catastrophe nucléaire, avec le détecteur de mensonge. Source : Courrier international du 14 avril 2011, à l'adresse internet : http://cartoons.courrierinternational.com/dessin/2011/04/14/des-nuages-de-mensonges.

C'était il y a un an, le 11 mars 2011 à 14 h 46 (heure de Tokyo, 6 h 46 heure de Paris), une éternité déjà pour nous, hier pour les Japonais : le séisme de magnitude 9 sur l'échelle de Richter au large de Sendai (nord-est du Japon), le tsunami qui a déferlé sur les côtes nord est de la principale île de l'archipel, Honshu puis la terrible explosion de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Celle-ci n'a pas fini de condamner au "no man's land" une zone de 30 km au moins aux alentours de la centrale nucléaire pour au moins 40 ans. C'est la durée aussi qu'il faut pour décontaminer totalement cette dernière. Au total, ces évènements tragiques auraient causé la mort de 15 854 personnes et 3 271 personnes seraient portées encore disparues. 

Officiellement les radiations nucléaires de Fukushima n'ont fait aucune victime. Mais douze municipalités de la préfecture de Fukushima ont été déclarées sinistrées et 101 042 personnes ont été évacuées de la zone alentour de la centrale selon le plus vieux quotidien japonais, Mainichi Schimbun. L’Occident a surtout retenu la catastrophe nucléaire de Fukushima, l'accident le plus grave depuis Tchernobyl en 1986, car elle remet en cause en même temps la sacro-sainte sécurité des centrales nucléaires. En France, le nucléaire s'est invité dans la campagne des élections présidentielles avec notamment les propositions d'Europe écologie les Verts et de François Hollande de fermer progressivement certaines centrales nucléaires, dont celle de Fessenheim en Alsace, la plus ancienne, qui se trouve de plus sur une zone à risques sismiques. Nicolas Sarkozy s'y oppose en arguant du fait que cette décision détruirait des milliers d'emplois et coûterait plus cher au final au consommateur sur sa facture d'électricité. 

Pour revenir au Japon, l'accident de Fukushima a durablement altéré la confiance des Japonais en leurs dirigeants. L'écrivain japonais, Kenji Maruyama (le plus jeune romancier japonais à avoir reçu le prix Akutagawa, l'équivalent du prix Goncourt, à 23 ans en 1966 pour son roman, Le passage de l'été, Natsu no nagare en Japonais) considère ces trois catastrophes : le séisme, le tsunami et l'accident nucléaire comme "une deuxième défaire" du Japon après celle de la guerre du Pacifique en 1945. Défaite de la "vanité" des Japonais selon lui. Il explique qu'il ne faut faire confiance qu'à soi-même et être moins soumis aux autorités. "Il faut s'entraîner à enlever son collier et être prêt à montrer les crocs une fois acculé à une telle situation", écrit-il dans son essai paru l'année dernière, Le moment d'ôter son collier (Kubiwao hazusu  toki, en japonais). " ... Ce collier qui a pour nom servitude et opportunisme", explique-t-il dans cet essai.


Mais les Japonais, comme à leur habitude font preuve d'une vitalité à toute épreuve et montrent un début de renaissance. Pour preuve, la deuxième plus haute tour du monde inauguré voilà quelques jours de cela à Tokyo. Le Japon est l'invité d'honneur cette année au salon du livre à la porte de Versailles à Paris, du 16 au 19 mars prochains. Nombre de romanciers et d'auteurs de mangas y sont invités parmi lesquels Kenzâburô Ôé ou Mari Yamazaki, l'auteure des mangas Thermae Romae (les thermes de Rome en latin), best seller là-bas au Japon. Pour plus d'informations, le site internet du salon du livre : http://www.salondulivreparis.com/Programme/Les-5-axes-programmatiques/La-litterature-japonaise-a-lhonneur.htm

Deux nouveaux séismes ont frappé le Japon, mercredi 14 mars. Le premier, un séisme de magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter a frappé l'île Hokkaïdo (extrémité nord est du Japon), à 18 h 09 locales, l'épicentre étant situé à 210 km des côtes et à 10 km de profondeur seulement dans l'océan Pacifique, provoquant un petit tsunami de 50 cm sur les côtes nord du pays. Le 2ème séisme, de magnitude 6,1 a ébranlé l'est de la grande île japonaise de Honshu mercredi en début de soirée, l'épicentre a été localisé à 21 h 05 locales non loin de la côte orientale de la préfecture de Chiba, à l'est de Tokyo (source : www.lemonde.fr). Son hypocentre était situé à 10 km de profondeur. Aucun tsunami ni aucun dégât n'ont été provoqués. Seul un tremblement de terre a ébranlé tout l'est de l'île jusqu'à Tokyo où les immeubles ont vacillé. Mais plus de peur que de mal, car les constructions sont aux normes anti-sismiques dans les principales villes de l'archipel. Le fort séisme de l'année dernière a engendré une forte activité sismique dans cette région du monde. Les Japonais sont préparés dès le plus jeune âge aux réflexes à avoir en cas de tremblement de terre. Ils vivent avec ces phénomènes naturels. Et à chaque fois ils se relèvent encore plus forts. Comme pour l'accident nucléaire de Fukushima.

Marc Gidrol

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