Le conseil municipal a délibéré
mardi 18 décembre 2012 sur plusieurs points importants : réforme scolaire,
décorations de Noël, l’ouverture des magasins le troisième dimanche de
décembre, le budget 2013, la sécurité dans la ville.
La réforme de Vincent Peillon discutée
Laurent Prunier, chef de file du
groupe de l’union de la droite et du centre (UDC) a demandé à François
Cuillandre qui payera la mise en place des 4,5 jours dans les écoles primaires
brestoises dès la rentrée 2013. « D’autant
plus que Gouesnou, Plougastel-Daoulas, Guilers et Guipavas n’appliqueront pas
cette réforme », a-t-il souligné. Il souligne aussi que « la semaine a 4 jours aurait été une
économie structurelle alors qu’ici c’est le retour aux dépenses non structurées ».
« Pour des raisons dogmatiques,
encore une fois, vous mettez la charrue avant les bœufs »,
déplore-t-il. Marc Sawicki lui répond que cette démarche s’inscrit dans un
processus naturel visant à s’adapter aux élèves en grande difficulté qui
n’arrivent pas s’adapter au rythme scolaire. « Les discussions continuent, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de
travail avec les 8 communes de BMO mais je suis déçu que 3 communes n’appliquent
pas cette réforme en 2013 ». Alain Masson, du groupe socialiste,
Premier adjoint au maire s’emporte : « Que la droite ne vienne pas parler de l’école quand on voit toute la
casse qu’elle a engendrée au cours des dernière années, qu’on ne vienne pas
nous donner des leçons sur l’école, ça suffit ! » François
Cuillandre, précise que « dans la
bouche du ministre, la préférence va pour la rentrée 2013 ». « Nous, nous voyons l’intérêt de l’enfant
quand vous placez le débat uniquement autour des questions financières ». Jean-Luc
Polard, groupe socialiste, précise que cette mesure coûtera entre 400 000
et 1 million d’euros à la ville.
Notre Dame des Landes s’invite au conseil
Julie Le Goïc (EELV) rappelle
l’opposition de son parti au projet d’aéroport de Notre Dames des Landes,
préjudiciable selon elle à l’ouest breton, car il concentrerait l’essentiel du
trafic aérien de l’Ouest. De plus, « ce
projet est anti écologique, fait uniquement pour satisfaire quelques riches qui
prennent l’avion ». Et une fois n’est pas coutume elle a souligné avec
force que EELV et la FNSEA ,
syndicat paysan plutôt classé à droite étaient unis dans le même combat.
Brest pas gâté par le Père Noël cette année ?
Renaud Le Floc’h (UDC) déplore
l’interdiction faite cette année aux commerçants d’ouvrir le dernier dimanche
avant Noël alors que ceux-ci étaient selon lui dans leur quasi-totalité pour.
« Votre attitude est d’autant
surprenante que vous n’êtes pas personnellement opposé à l’ouverture le
dimanche et que vous avez autorisé les commerçants à ouvrir le dimanche pendant
Brest 2012 et la foire Saint Michel ». Alain Masson réplique que les
commerçants du centre-ville et les grandes surfaces n’étaient pas d’accords entre
elles. « Si on permet à un
commerçant d’ouvrir, c’est tout le monde qui doit pouvoir le faire ».
Le maire rappelle que suivant la législation Kerdraon, du nom d’un ancien
conseiller municipal et député brestois socialiste, l’ouverture des commerçants
le dimanche ne se fait que si tous sont d’accords. « Les commerces peuvent toujours ouvrir mais le seul problème, c’est
d’avoir du personnel disponible », ajoute-t-il. Renaud Le Floc’h
interpelle aussi la majorité socialiste de la mairie sur le fait que les
Brestois trouvent les décorations de Noël tristes cette année. Pour Alain
Masson, ce sont les mêmes décorations de Noël que l’année dernière adaptées au
passage du tram. François Cuillandre ajoute que dans « beaucoup d’autres villes, les décorations
de Noël sont financées par les commerçants alors qu’à Brest, c’est la ville qui
supporte à elle seule le coût ». François Derrien de l’UDC regrettent
le manque d’efforts faits cette année pour éclairer les rues pour Noël.
Quand régionalisme rime
avec désir d'autonomie
Anne-Marie Kervern de l’Union
Démocratique Bretonne (UDB) lance le débat de la décentralisation, qui « devait être la mère de toutes les réformes »
d’après François Hollande, rappelle-t-elle. « Où est la volonté politique de réformer ? »,
questionne-t-elle. « Nous pensons
que le Président de la
République et sa ministre de la Fonction publique, Marylise
Lebranchu, doivent repenser les choses d’en bas », affirme-t-elle.
Pour François Cuillandre, il ne faut pas « que les régions deviennent des mini États ». Il est « favorable à ce que l’État reste fort ».
« Je n’ai pas envie d’être sous la
tutelle de la région ». Sur ce point il est approuvé par la droite.
Questions autour du budget
Jean Luc Polard présente ensuite
le budget 2013. « La situation
financière de Brest à l’orée 2013 est bonne ». Car la capacité
d’épargne de la ville augmente. Le taux brut d’épargne se situe autour de 12 %.
Les efforts d’investissement de la ville sont compris entre 16 et 17 millions
d’€ / an après les pics de 2009 et 2010. La stabilisation des taux d’impôts des
ménages commencée en 2010 se poursuit jusqu’en 2014. Les investissements sont
auto-financés à hauteur de 30 %. « Mais
ce rapport pourrait faire penser à un roman de la bibliothèque rose, donc il
est à nuancer », s’empresse-t-il de préciser. En effet, car les
charges de personnels devraient augmenter. Trois grands projets sont à financer
en 2013. D’une part, la construction de la bibliothèque des Capucins, ensuite
les travaux de la crèche de Pen-ar-Créach et enfin la réhabilitation-extension
de la maison de retraite de Kermaria-Kerlevennez. « Brest devrait poursuivre son désendettement pour 2013 »
conclut-il.
Renaud Le Floc’h a une vision
moins optimiste, car les dépenses de l’État sont gelés sur de nombreux points,
« pour Brest il y a un manque à
gagner entre 2 et 2,5 millions d’euros ». Contrairement à Fortuné
Pellicano, ex élu de droite, qui résume ce budget par le terme « utile », pour « notre ville avec plus de services, une
enveloppe d’investissements adaptée à notre capacité financière, utile enfin
comme positionnement d’élu que j’ai toujours assumé ». En conséquence, « le groupe Agir pour Brest soutient ce
budget 2013 ».
Commentaire de Laurent Prunier :
« La majorité s’est élargie d’un
membre ». François Cuillandre justifie ce budget par « des dettes liées à des investissements et
non pas à un train de vie dispendieux ». Le budget 2013 sans surprise
est voté à la majorité, seule la droite s’est abstenue.
Autre sujet qui a fait débat, les
spectacles de Noël pour Tous organisée entre autres par Brest’Aim, mais aussi
le CHU. D’après Brigitte Hûe (UDC) et Bernadette Abiven (PS), Première adjointe
au maire, certains spectacles n’étaient pas adaptés à un public de moins de 5
ans. « Mais les organisateurs
ne regardent pas la totalité des spectacles avant approbation »,
répond aussi Mme Abiven.
Cette dernière demande aussi l’approbation
des tarifs du restaurant municipal qui augmenteront de 2 % à compter du 1er
janvier 2013. Votée à l’unanimité.
Réponses à l’insécurité
Enfin à propos des problèmes de
violence qui ont eu cours dans la zone du Bergot et au centre-ville avec le fait
divers dramatique intervenu ces derniers jours-ci dans un tabac-presse avec l’agression
du commerçant, plusieurs pistes à l’étude ont été votées : au Bergot,
démolition d’un local appartenant à la ville ainsi que le local de boulangerie ;
autour des Halles Saint Louis, le passage d’une maraude pour le traitement
social pour les errants, le passage de médiateurs urbains de la ville et la
mise en place de vigiles dans les Halles pendant la période de Noël.
Marc Gidrol
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