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Grève des fonctionnaires : forte mobilisation à Brest

Olivier Cuzon, du syndicat Solidaires lisant la déclaration commune  de l'intersyndicale lors de la manifestation des fonctionnaires à Brest jeudi 31 janvier. Photo : Marc Gidrol


Aujourd’hui avaient lieu des manifestations de fonctionnaires à travers toute la France pour la défense des salaires et de l’emploi dans la fonction publique. À Brest aussi, environ 200 personnes ont manifesté au centre-ville entre 11 h 30 et 12 h.

Rendez-vous était donné déjà à 11 h 00 devant la mairie aux fonctionnaires, à l’appel de 3 syndicats : CGT, FSU et Solidaires pour « envoyer un signal fort à l’encontre du gouvernement et de sa majorité », soutient Olivier Le Pichon, secrétaire départemental de la CGT dans le Finistère. Pour la création de postes « partout où cela est nécessaire », martèle ce dernier, pour l’augmentation des salaires, pour l’abrogation du jour de carence pour au final des services publics de qualité. Le cortège de 200 manifestants environ s’est ensuite rendu à la Sous-préfecture à 12 h.

Des revendications disparates

La foule de manifestants devant la mairie jeudi 31 janvier. Photo : Marc Gidrol

En effet, les revendications portent à la fois sur le nombre de postes dans les 3 fonctions publiques (hospitalières, d’État, et les collectivités locales), mais aussi sur les conditions de travail, mais encore sur les salaires et le pouvoir d’achat, sur des services publics de meilleure qualité et même par rapport à la réforme du rythme scolaire de 4 jours et demi dans les écoles élémentaires. Même si le secrétaire départemental de la FSU Finistère, Jacques Christien se défend de mêler cette réforme aux revendications de la manifestation d’aujourd’hui. « Les gens ont tendance à confondre nos demandes par rapport à la semaine de 4 jours et demi avec les revendications d’aujourd’hui mais elles ne sont pas les mêmes », se défend-il. « L’Éducation nationale est en grève aujourd’hui car nos revendications sont les mêmes que dans les autres administrations », poursuit-il.

Pour ce qui est de l’emploi, la création de 90 000 postes sur la durée du quinquennat de François Hollande est jugée insuffisante et mal répartie selon les syndicats, car « alors qu’en 5 ans, on a perdu 150 000 postes, 90 000 sont crées mais ils sont axés uniquement entre les ministères jugés prioritaires : l’Intérieur, la Justice et l’Éducation nationale », poursuit le représentant de la FSU. « Au détriment des autres ministères », déplore Olivier Le Pichon, pour qui il s’agit clairement de la « poursuite de la même politique que sous l’ère Sarkozy, du fait qu’on ne crée pas d’emplois dans la fonction public mais qu’on redéploie des emplois vers ces ministères». Or, insiste le cégétiste, « en période de crise il est important de maintenir une fonction publique de qualité, ne serait-ce que pour satisfaire les usagers ».
Si le FSU 29 se félicite de la création de 60 000 postes en 5 ans, du rétablissement de la formation professionnelle des enseignants et de la priorité donnée à l’école maternelle, il n’en demeure pas moins inquiet quant au nombre de postes d’enseignants dans le Finistère. En effet, le FSU regrette qu’aucun poste ne soit crée à l’école primaire et maternelle, « malgré des besoins importants pour le remplacement, et l’aide aux enfants en difficulté *». Le syndicat enseignant déplore aussi que 15 postes à temps plein seulement soient crées au collège et en plus pour une attribution ultérieure, et la suppression de 12 postes au niveau du lycée général et technologique « malgré des effectifs stables *» et de 9 postes en lycée professionnelle « alors que les effectifs sont en progression dans cette filière *».



L’intersyndicale déplore « le gel des salaires des fonctionnaires depuis plus de 3 ans **». « La fonction publique compte énormément de précaires », dénonce ainsi M. Le Pichon. « Nous avons refusé de signer l’accord sur la sécurisation du travail le 11 janvier dernier, parce que nous estimons que cet accord de sécurisation instaure des déréglementations tellement fortes que les salariés seront encore moins protégés de la crise », explique-t-il.
« J’ai 38 ans d’ancienneté à la Poste mais mon salaire stagne à 1 500 € net / mois malgré un travail de nuit, donc pénible », se plaint Philippe Poupon, secrétaire CGT au centre de tri postal de Brest Kergaradec. « On a beaucoup de collègues qui partent à la retraite avec pas plus de 1 000 € / mois », enfonce le clou celui-ci.

Pour la qualité des services publics et de l’école en particulier, la FSU désapprouve le « pouvoir et des responsabilités importantes accordés aux communes *» car « rien ne garantit un traitement équitable entre tous les élèves français *». Les activités scolaires proposées par les maires après le temps de classe ne sont pas obligatoires et « pourraient échapper au principe de la gratuité *». « Pour la FSU l’aide aux élèves en difficulté doit être assurée pendant la classe, les programmes modifiés et les postes de RASED restitués *».
Les manifestants devant la Sous-préfecture, jeudi 31 janvier. Photo : Marc Gidrol

Le premier bras de fer entre les syndicats et un gouvernement de gauche, pourtant souhaité avant les élections par ceux là mêmes qui manifestaient aujourd’hui (si vous suivez mon regard), ne fait que commencer.

 Marc Gidrol

* Tract de la FSU du 31 janvier.
**Déclaration commune entre les 3 syndicats : « Grève dans la fonction publique : le changement, c’est l’action ! »

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