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Vincent Peillon attendu par des enseignants opposés à la semaine de 4 jours et demi à Brest

Le ministre de l'Éducation nationale, Vincent Peillon, à Brest jeudi 10 janvier.


Brest, une des villes pionnières pour le nouveau rythme scolaire de 4 jours et demi dans les écoles maternelles et primaires, appliqué à l’école élementaire Sanquer depuis 2009 et qui sera généralisé à toutes les écoles brestoises à la rentrée 2013, recevait en guise de récompense la venue du ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon dans cette école. Une délégation du syndicat enseignant SNUipp-FSU (syndicat national unitaire des instituteurs et des professeurs des écoles) l’attendait aussi de pied ferme pour lui demander de revoir sa copie.

Le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, est arrivé vers 14 h 15 à la petite école maternelle et primaire publique de Sanquer pour s’entretenir avec les enseignants, les parents d’élèves et les membres d’associations de la réforme de l’aménagement du temps scolaire à 4 jours et demi par semaine. La ville de Brest expérimente déjà le rythme de 4 jours et demi de classe dans cette école depuis la rentrée 2009/2010, avec 5 autres villes : Nevers, Rennes, Lyon, Lille et La Rochelle. Cette expérimentation s’inscrivait à l’époque dans le cadre de la Réforme Darcos de 2008 qui à l’origine stipulait la semaine de 4 jours. La nouvelle réforme augmentant le rythme hebdomadaire d’une demi-journée constitue une petite révolution en soi dans le monde éducatif car elle bouleverse les habitudes des enseignants, des élèves bien sûr et de leurs parents, mais aussi des professionnels de la petite enfance et des encadrants d’activités extra-scolaires dans les associations. Car l’activité qui avait lieu d’habitude le mercredi matin doit être reporté à un autre moment de la semaine, C’est ainsi « tout le projet éducatif autour de l’enfant qui doit être repensé », énonce Laurent Bonnaterre, le chargé des relations avec la presse à la mairie de Brest.
Rappelons qu’il y a des compensations à la mise en place de cette réforme. Le ministre promet en effet une dotation aux écoles adoptant cette réforme dès 2013, entre 40 et 50 € par enfant en zone urbaine et 90 € / enfant en zone rurale.

Spécificités de cette école brestoise

L’école élementaire Sanquer compte en tout 170 élèves. C’est une école pionnière dans de nombreux domaines, car elle a été la première école de Brest à être dotée d’un tableau blanc interactif et elle est engagé dans un projet européen franco-anglais pour l’enseignement de la langue de Shakespeare avec un système de visioconférence entre classes. Cette école a aussi comme projet l’enseignement du breton pour l’année 2012-2013. Rappelons que deux autres sections bilingues français/breton existent sur Brest : à l’école Jacquard et dans les écoles de Kerargaouyat sur la rive droite de la ville.

Des oppositions ou des déceptions à la réforme ?

Une trentaine d’enseignants du 1er degré du syndicat SNUipp déçus par la réforme de l’aménagement du temps scolaire voulaient faire entendre leur voix auprès du ministre. « C’est une réformette », s’insurgent ceux-ci. « Ce qui devait être une véritable refondation globale de l’école ne ressemble plus aujourd’hui qu’à une enveloppe vidée de sa substance *». Ils déplorent de n’avoir pas eu le droit au chapitre, le projet du décret ayant été pris sans eux. Ils l’ont appris par la presse. De plus, le décret a été rejeté lors d’un vote au CSE (Conseil supérieur de l’Éducation) le mardi 8 janvier. Ils demandent en conséquence la tenue d’un nouveau CSE. Car pour eux, c’est aussi l’équilibre de l’année qui est à revoir. Les APC (activités pédagogiques complémentaires) selon eux ne remettent en cause ni la forme ni le contenu de l’ancienne réforme voulue par le précédent gouvernement, « créant de grosses inégalités entre les élèves, une journée alourdie pour les plus fragiles une charge de travail considérable pour les enseignants *». Les enseignants de ce syndicat déplorent également le manque de moyens financiers alloués aux écoles, compromettant toute tentative de réforme. Passée aussi aux oubliettes selon eux, l’aide aux élèves en difficulté. Ils réclament donc aussi l’augmentation du nombre de postes d’enseignants dans le département du Finistère. En ce qui concerne l’enseignement du breton, le SNUipp regrette l’absence d’un paragraphe y faisant référence dans le projet de loi. Pour l’accueil des enfants de moins de 3 ans en maternelle, dispositif auquel tient le SNUipp, ce syndicat exige de pouvoir continuer à les accueillir et donc de les comptabiliser lors des opérations de carte scolaire.
Cette réforme « n’est pas transposable partout *», d’après eux. Il faut tenir compte des spécificités du mode de vie entre la ville et la campagne, tiennent-ils à rappeler. « Une demi journée supplémentaire peut représenter un surcoût important  pour de jeunes professeurs des écoles particulièrement éloignés de leur lieu d’exercice ». Et les instituteurs syndicalistes de mettre en garde le ministre et les élus locaux contre « toute méthode qui consisterait à passer en force (et qui) ne ferait qu’accentuer la défiance (…)* ». Seul le Conseil d’École regroupant élus, parents et enseignants est habilité à leurs yeux à se prononcer sur un tel projet, « car c’est à cette échelle que pourra être étudiée la faisabilité des projets et leur articulation entre les différents partenaires *». Une délégation du SNUipp se rendait ensuite à la Sous Préfecture de Brest.

Cette réforme s’appliquera à toutes les écoles brestoises à la rentrée 2013 et à toutes les écoles au niveau national à la rentrée 2014. Restera-t-elle dans les annales de l’Éducation nationale ? Les enseignants opposés à cette réforme seront-ils entendus ? Seul l’avenir le dira.

*Tract du Snuipp du Finistère du 9 janvier 2013

Marc Gidrol

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