Le dernier conseil municipal de
l’année 2012/2013 s’est réuni mardi 25 juin. L’avenir du commerce a occupé une
bonne partie des débats, notamment en lien avec le projet du nouveau centre
commercial par la Compagnie
de Phalsbourg à la place des Halles Saint-Louis. La réforme du rythme scolaire
voulue par le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, a été à
nouveau discutée et votée par l’assemblée municipale. Les questions comptables
et administratives ont été au centre de ce conseil par ailleurs.
L’avenir du commerce brestois
C’est Laurent Prunier qui a
ouvert les hostilités en demandant à la municipalité si elle condamnait les
propos d’Alain Masson du dernier conseil communautaire de vendredi 21 juin à
propos des commerçants de Brest. Fortuné Pellicano réagit à cette polémique :
« Samedi, je me suis promené et je
me suis demandé si le message était bien passé ? C’est incontestable qu’ici
l’activité commerciale connaît des difficultés. Je me suis documenté avec des
dossiers de l’Adeupa (Agence d’urbanisme du pays de Brest et de son
environnement). Ce qu’on peut en dire c’est
que pour la période 2006-2011, sur le territoire de BMO, notre agglomération n’est
pas resté les bras croisés par rapport aux difficultés rencontrées par le
commerce brestois. Si la collectivité ne peut rien toute seule, plusieurs
intervenants sont concernés », continue-t-il d’affirmer. « Les secteurs brestois qui souffrent le plus
ont bénéficié de la mise en place du tram, comme le centre-ville avec des zones
piétonnes. Les commerçants sont les piliers du commerce à Brest », défend-t-il. « Mais de nombreuses raisons expliquent la
baisse de la consommation dans notre agglomération : internet, la vente à
distance ». « La
collectivité ne peut pas et ne doit pas se substituer aux initiatives des
commerçants », lâche-t-il.
Alain Masson, dans une opération
de désamorçage de ses propos de la semaine dernière regrette ceux-ci : « Si mes propos ont pu blesser quiconque, ce
n’était pas ma volonté ». Avant
d’ajouter : « Mais sur le
tram, avouez qu’il y a de quoi perdre son calme quelque fois ». « Il est vrai que deux secteurs géographiques
ont des difficultés : la place de Strasbourg avec 69 cellules commerciales
vides, soit 27 de plus que l’an dernier et le secteur de Recouvrance où il y a
une diminution des cellules commerciales et où la vie des commerçants et des
riverains est difficile depuis 2009, depuis le début des travaux du tram ».
« Mes propos n’étaient là que pour
réagir à ceux caricaturaux proférés conseils après conseils »,
conclut-il.
Frédérique Bonnard Le Floc’h, en
charge du commerce et de l’industrie proclame confiante : « Je crois en l’avenir du commerce à Brest ».
Celle-ci rappelle qu’un parking gratuit de 250 places a été construit place de
Strasbourg à côté d’un nouveau pôle commercial, que le centre commercial du
Pilier-Rouge a fait l’objet d’une rénovation et qu’il y a 220 places de
stationnement gratuites à Kerfautras à côté. « Le cœur de Jaurès, association des commerçants du bas Jaurès regroupe
deux centres commerciaux ». « Le directeur de Cœur de Jaurès m’a confié qu’il avait un projet de rénovation
pour 6 millions d’euros. En haut de la rue de Siam, de nouveaux commerces ont
ouvert ». Puis elle a présenté la délibération au sujet du projet du
nouveau centre commercial à la place des Halles Saint-Louis. D’après elle, « Brest conserve la propriété des Halles
Saint-Louis ». L’UDC fait part de ses inquiétudes par la voix de son
jeune chef, Laurent Prunier : « Qui
nous assure qu’il y aura une grande surface alimentaire ? En cas d’échec
du projet, reviendra-t-on vers le public ? Non, ces halles ne
redeviendront pas en cas d’échec un service public ». Mme Bonnard Le
Floc’h tente de le rassurer : « Si
ce permis n’est pas déposé, nous ne
vendrons pas la parcelle, donc les halles n’auront jamais cessé d’être
publiques ». Sans surprises, les groupes EELV et les deux groupes de
droite se sont abstenus sur ce projet.
Les bons comptes font les bons amis
Les comptes de la ville ont fait
l’objet d’une délibération aussi. La ville a dépensé 164 millions d’€ en
mouvements réels en 2012. Les recettes de fonctionnement sont supérieures à l’inflation
de 8,8 %. L’annuité de la dette représente en 2012 17,2 millions d’euros. Par
ailleurs, la ville a emprunté l’an passé 3 millions d’euros. La capacité d’épargne
a augmenté. L’épargne brut s’établit à 20 millions d’€, l’épargne nette :
12,4 millions d’€. La capacité de désendettement de la ville est de 3,3 années.
Chiffre salué aussi par Renaud Le Floc’h de l’UDC. M. Polard s’exclame alors :
« Sur le plan financier, vert sur
vert, tout est clair, mais cela ne dessine pas une ville en rose pour l’avenir,
parce qu’il y a la mise en service des équipements de la ville qui va augmenter
les dépenses comme la médiathèque des Capucins avec des coûts de fonctionnement ».
Nouveau rythme scolaire
Marc Sawicki, en charge de la
politique éducative dans l’équipe municipale informe que Brest participe à
hauteur de 130 000 € à cette réforme. « Dès jeudi 27 juin, les enfants auront dans leur cartable les
explicatifs pour la rentrée prochaine », annonce aussi ce dernier. Et
il finit en citant le philosophe allemand Nietzsche : « Le jour viendra où toutes les discours
politiques se résumeront à parler d’école ». Dans un concours de
citations, Laurent Prunier cite à son tour ce même philosophe : « Mène ta vie de telle sorte qu’elle se
renouvelle plusieurs fois ». Celui-ci affirme que la réforme de la
semaine à 4 jours et demi dans les écoles maternelles et primaires coûtera en
fait 900 000 € dès la rentrée 2013. Il conteste les chiffres avancés par
la municipalité. « L’impact réel de
cette réforme est particulièrement lourde à porter même si vous n’y avez pas
associé les élèves du privé, qui représentent 3 720 élèves, soit 1/3 des
élèves brestois ».
Quant à Fortuné Pellicano,
celui-ci ne voit « rien d’improvisé
dans l’urgence ». « Ils
refusent la réforme parce qu’elle ne serait pas bonne, mais tout le monde est d’accord
pour dire que la semaine de 4 jours et demi est bonne pour l’enfant ».
Ce qui fait réagir Laurent Prunier : « 18 ans de mandat ont mené à un lavage de cerveau un homme de droite, il
y a un intérêt à ce qu’il vous rejoigne l’année prochaine ». Yann
Guével du groupe socialiste, reconnaît qu’ « une telle réforme nous bouscule tous, donc elle peut générer des
inquiétudes ». « Je veux
saluer tous les acteurs qui ont su se mobiliser autour de cette question »,
remercie-t-il.
Marc Sawiki conclut le débat par
ces mots du dramaturge et comédien Molière : « Qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère ? » Et
de poursuivre : « Depuis le
début, j’y vois l’intérêt des enfants et notamment de ceux en difficulté ».
« Je n’ai pas trouvé d’experts qui
trouvent que la semaine à 4 jours soit meilleure que celle à 4 jours et demi ».
« Les Atsem (Agent territorial
spécialisé école maternelle), qui sont
dans leur immense majorité des femmes, vont nous accompagner pour l’accueil des
2-3 ans qui font plein de choses à l’école », admet-il.
Une subvention et un accord de
convention avec la Maison
d’Agriculture biologique du Finistère jusqu’en 2016 a été votée, dans le
cadre de la restauration scolaire des écoles de Brest, approvisionné
exclusivement en produits bilologiques depuis 2 ans. Anne-Marie Kervern se
félicite que le bio représente 23 % des volumes d’achat en 2012 de la ville. « La ville se fixe un objectif de 30 % de
volume d’achats dans les prochaines années », annonce celle-ci. « Ainsi, santé et emploi durable se
retrouvent dans les assiettes de nos enfants », affirme cette
dernière.
Nouvelle assemblée de BMO
Le nombre de délégués de BMO diminue
de 83 membres à 64 membres. Brest a 35 sièges. Jacqueline Héré, du Front de
gauche, condamne cette réforme tout comme celle de Sarkozy précédemment, qui « visait à éloigner encore plus les citoyens
des élus ». Et elle appelle de ses vœux « une décentralisation réelle au sein de la VIème République ». Pour
sa part, Laurent Prunier, juge aussi que cette réforme est mauvaise car « Brest qui représente les 2/3 de la
population de l’agglomération ne représentera plus que 50 % des délégués au
conseil communautaire ». « Il
y a un risque de modifier les prises de décision au sein de BMO en privilégiant
peut-être les intérêts de certaines communes au détriment de la métropole
urbaine ». Et de conclure : « Nous voterons cette délibération mais sans conviction ».
Bref ce fut un conseil municipal encore
tendu sur les questions qui feront encore l’actualité à la rentrée prochaine
comme la mise en place du nouveau rythme scolaire et périscolaire.
Marc Gidrol
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