Accéder au contenu principal

Conseil municipal du mardi 25 juin : de la philosophie au programme

Les Halles Saint-Louis vont être rénovées par la Compagnie de Phalsbourg d'ici 2015, où une grande surface alimentaire doit aussi s'implanter, en plus des commerces habituels et de logements. Crédit photo : structurae.de

Le dernier conseil municipal de l’année 2012/2013 s’est réuni mardi 25 juin. L’avenir du commerce a occupé une bonne partie des débats, notamment en lien avec le projet du nouveau centre commercial par la Compagnie de Phalsbourg à la place des Halles Saint-Louis. La réforme du rythme scolaire voulue par le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, a été à nouveau discutée et votée par l’assemblée municipale. Les questions comptables et administratives ont été au centre de ce conseil par ailleurs.

L’avenir du commerce brestois

C’est Laurent Prunier qui a ouvert les hostilités en demandant à la municipalité si elle condamnait les propos d’Alain Masson du dernier conseil communautaire de vendredi 21 juin à propos des commerçants de Brest. Fortuné Pellicano réagit à cette polémique : « Samedi, je me suis promené et je me suis demandé si le message était bien passé ? C’est incontestable qu’ici l’activité commerciale connaît des difficultés. Je me suis documenté avec des dossiers de l’Adeupa (Agence d’urbanisme du pays de Brest et de son environnement). Ce qu’on peut en dire c’est que pour la période 2006-2011, sur le territoire de BMO, notre agglomération n’est pas resté les bras croisés par rapport aux difficultés rencontrées par le commerce brestois. Si la collectivité ne peut rien toute seule, plusieurs intervenants sont concernés », continue-t-il d’affirmer. « Les secteurs brestois qui souffrent le plus ont bénéficié de la mise en place du tram, comme le centre-ville avec des zones piétonnes. Les commerçants sont les piliers du commerce à Brest », défend-t-il. « Mais de nombreuses raisons expliquent la baisse de la consommation dans notre agglomération : internet, la vente à distance ». « La collectivité ne peut pas et ne doit pas se substituer aux initiatives des commerçants », lâche-t-il.

Alain Masson, dans une opération de désamorçage de ses propos de la semaine dernière regrette ceux-ci : « Si mes propos ont pu blesser quiconque, ce n’était pas ma volonté ».  Avant d’ajouter : « Mais sur le tram, avouez qu’il y a de quoi perdre son calme quelque fois ». « Il est vrai que deux secteurs géographiques ont des difficultés : la place de Strasbourg avec 69 cellules commerciales vides, soit 27 de plus que l’an dernier et le secteur de Recouvrance où il y a une diminution des cellules commerciales et où la vie des commerçants et des riverains est difficile depuis 2009, depuis le début des travaux du tram ». « Mes propos n’étaient là que pour réagir à ceux caricaturaux proférés conseils après conseils », conclut-il.

Frédérique Bonnard Le Floc’h, en charge du commerce et de l’industrie proclame confiante : « Je crois en l’avenir du commerce à Brest ». Celle-ci rappelle qu’un parking gratuit de 250 places a été construit place de Strasbourg à côté d’un nouveau pôle commercial, que le centre commercial du Pilier-Rouge a fait l’objet d’une rénovation et qu’il y a 220 places de stationnement gratuites à Kerfautras à côté. « Le cœur de Jaurès, association des commerçants du bas Jaurès regroupe deux centres commerciaux ». « Le directeur de Cœur de Jaurès m’a confié qu’il avait un projet de rénovation pour 6 millions d’euros. En haut de la rue de Siam, de nouveaux commerces ont ouvert ». Puis elle a présenté la délibération au sujet du projet du nouveau centre commercial à la place des Halles Saint-Louis. D’après elle, « Brest conserve la propriété des Halles Saint-Louis ». L’UDC fait part de ses inquiétudes par la voix de son jeune chef, Laurent Prunier : « Qui nous assure qu’il y aura une grande surface alimentaire ? En cas d’échec du projet, reviendra-t-on vers le public ? Non, ces halles ne redeviendront pas en cas d’échec un service public ». Mme Bonnard Le Floc’h tente de le rassurer : « Si ce permis n’est pas déposé, nous ne vendrons pas la parcelle, donc les halles n’auront jamais cessé d’être publiques ». Sans surprises, les groupes EELV et les deux groupes de droite se sont abstenus sur ce projet.

Les bons comptes font les bons amis
Les comptes de la ville ont fait l’objet d’une délibération aussi. La ville a dépensé 164 millions d’€ en mouvements réels en 2012. Les recettes de fonctionnement sont supérieures à l’inflation de 8,8 %. L’annuité de la dette représente en 2012 17,2 millions d’euros. Par ailleurs, la ville a emprunté l’an passé 3 millions d’euros. La capacité d’épargne a augmenté. L’épargne brut s’établit à 20 millions d’€, l’épargne nette : 12,4 millions d’€. La capacité de désendettement de la ville est de 3,3 années. Chiffre salué aussi par Renaud Le Floc’h de l’UDC. M. Polard s’exclame alors : « Sur le plan financier, vert sur vert, tout est clair, mais cela ne dessine pas une ville en rose pour l’avenir, parce qu’il y a la mise en service des équipements de la ville qui va augmenter les dépenses comme la médiathèque des Capucins avec des coûts de fonctionnement ».

La DGF (Dotation globale de fonctionnement) alloué aux collectivités territoriales a aussi été au centre des débats, car le gouvernement vient d’annoncer une baisse de 750 millions d’€ de cette dotation dans un contexte de crise budgétaire.  Ce budget représente 41,3 milliards d’euros en 2013. François Cuillandre, maire de Brest déplore « une réalité ». Laurent Prunier lui répond : « J’adore comment vous refaites l’histoire. Car vous ne cessiez de demander une augmentation de la DGF, vous vous plaigniez quand on est passé au gel, mais jamais le gouvernement de droite n’a fait la baisse que fait le gouvernement actuel ».

Nouveau rythme scolaire

Marc Sawicki, en charge de la politique éducative dans l’équipe municipale informe que Brest participe à hauteur de 130 000 € à cette réforme. « Dès jeudi 27 juin, les enfants auront dans leur cartable les explicatifs pour la rentrée prochaine », annonce aussi ce dernier. Et il finit en citant le philosophe allemand Nietzsche : « Le jour viendra où toutes les discours politiques se résumeront à parler d’école ». Dans un concours de citations, Laurent Prunier cite à son tour ce même philosophe : « Mène ta vie de telle sorte qu’elle se renouvelle plusieurs fois ». Celui-ci affirme que la réforme de la semaine à 4 jours et demi dans les écoles maternelles et primaires coûtera en fait 900 000 € dès la rentrée 2013. Il conteste les chiffres avancés par la municipalité. « L’impact réel de cette réforme est particulièrement lourde à porter même si vous n’y avez pas associé les élèves du privé, qui représentent 3 720 élèves, soit 1/3 des élèves brestois ».

Quant à Fortuné Pellicano, celui-ci ne voit « rien d’improvisé dans l’urgence ». « Ils refusent la réforme parce qu’elle ne serait pas bonne, mais tout le monde est d’accord pour dire que la semaine de 4 jours et demi est bonne pour l’enfant ». Ce qui fait réagir Laurent Prunier : « 18 ans de mandat ont mené à un lavage de cerveau un homme de droite, il y a un intérêt à ce qu’il vous rejoigne l’année prochaine ». Yann Guével du groupe socialiste, reconnaît qu’ « une telle réforme nous bouscule tous, donc elle peut générer des inquiétudes ». « Je veux saluer tous les acteurs qui ont su se mobiliser autour de cette question », remercie-t-il.

Marc Sawiki conclut le débat par ces mots du dramaturge et comédien Molière : « Qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère ? » Et de poursuivre : « Depuis le début, j’y vois l’intérêt des enfants et notamment de ceux en difficulté ». « Je n’ai pas trouvé d’experts qui trouvent que la semaine à 4 jours soit meilleure que celle à 4 jours et demi ». « Les Atsem (Agent territorial spécialisé école maternelle), qui sont dans leur immense majorité des femmes, vont nous accompagner pour l’accueil des 2-3 ans qui font plein de choses à l’école », admet-il.

Une subvention et un accord de convention avec la Maison d’Agriculture biologique du Finistère jusqu’en 2016 a été votée, dans le cadre de la restauration scolaire des écoles de Brest, approvisionné exclusivement en produits bilologiques depuis 2 ans. Anne-Marie Kervern se félicite que le bio représente 23 % des volumes d’achat en 2012 de la ville. « La ville se fixe un objectif de 30 % de volume d’achats dans les prochaines années », annonce celle-ci. « Ainsi, santé et emploi durable se retrouvent dans les assiettes de nos enfants », affirme cette dernière.

Nouvelle assemblée de BMO
Le nombre de délégués de BMO diminue de 83 membres à 64 membres. Brest a 35 sièges. Jacqueline Héré, du Front de gauche, condamne cette réforme tout comme celle de Sarkozy précédemment, qui « visait à éloigner encore plus les citoyens des élus ». Et elle appelle de ses vœux « une décentralisation réelle au sein de la VIème République ». Pour sa part, Laurent Prunier, juge aussi que cette réforme est mauvaise car « Brest qui représente les 2/3 de la population de l’agglomération ne représentera plus que 50 % des délégués au conseil communautaire ». « Il y a un risque de modifier les prises de décision au sein de BMO en privilégiant peut-être les intérêts de certaines communes au détriment de la métropole urbaine ». Et de conclure : « Nous voterons cette délibération mais sans conviction ».


Bref ce fut un conseil municipal encore tendu sur les questions qui feront encore l’actualité à la rentrée prochaine comme la mise en place du nouveau rythme scolaire et périscolaire.

Marc Gidrol

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

« Colère de Brest ! L’humain d’abord » dévoile sa liste.

Les 10 premiers candidats de la liste "Colère de Brest ! L'humain d'abord", samedi 15 février, devant les marches de la mairie de Brest. Comme prévu, la liste « Colère de Brest ! L’humain d’abord » a dévoilé la composition de sa liste, notamment les 10 premiers noms, samedi 15 février. Voici ceux-ci : Quentin Marchand, 28 ans, Assistant d’éducation, quartier du Centre. Christine Panaget-Le Roy, 52 ans, Salariée association, quartier du Pilier-Rouge. Julien Delbende, 39 ans, Sans emploi, quartier du Centre- Saint Michel. Josette Brenterch, 62 ans, Retraitée de l’Éducation nationale, Bellevue. Hubert Casel, 57 ans, Ingénieur, Recouvrance. Sylvie Gourmelen, 62 ans, Aide Soignante, Recouvrance. Antoine Larfaoui, 22 ans, Étudiant, quartier de Saint-Martin. Anne-Marie Alayse, 63 ans, Cadre de recherche, Bellevue. André Garçon, 60 ans, Technicien Télécom, Saint-Marc. Monique Le Guillou, 63 ans, Retraitée Conseillère Principale d’Éducation, Centre. Noto

Le Parti de Gauche (PG) et le Parti Ouvrier Indépendant (POI) unis à Brest pour les départementales

Photo de groupe des candidats de la liste "République unie et indivisible" avec les remplaçants à l'issue de la conférence de presse. Le Parti de Gauche (PG) du pays de Brest, composante du Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, et le Parti Ouvrier Indépendant (POI) s’associent pour présenter une liste commune aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains à Brest, la liste «  République unie et indivisible  ». Ceci dans deux cantons de la Ville.   Dans le canton du Centre-ville et Recouvrance et dans celui de Kérichen-Europe-Saint-Marc. Les candidats ont présenté leur liste lors d’une conférence de presse vendredi 13 février. À la question “pourquoi uniquement ces deux cantons ?“ Quentin Marchand, du PG et candidat sur le canton du Centre-ville et Recouvrance, répond : «  C’est une question de moyens  ». Roger Calvez du POI, candidat sur le canton de Kérichen-Europe-Saint-Marc et technicien informatique à la Faculté des Lettres et Sciences

Le Parti de Gauche de Brest fidèle à sa position anti-austérité pour les élections départementales

De gauche à droite, Guilhem Grimal, Julien Delbende, Anjela Gallais-Lavanant et Antoine Larfaoui , militants du Parti de Gauche de Brest, lors de cette conférence de presse. Le Parti de Gauche (PG) du pays de Brest a tenu une conférence de presse jeudi 29 janvier pour présenter son programme pour les élections départementales des 22 et 29 mars 2015 et réagir à l'actualité récente avec la victoire de Syriza, rassemblement de toutes les mouvances de la gauche n'ayant jamais gouvernés auparavant en Grèce, dimanche 25 janvier. Julien Delbende, jeune militant du Parti de Gauche, revendique pour son parti, et donc pour le Front de Gauche dont le PG est une composante : «  Nous saluons La victoire de Syriza en Grèce. Ce parti a toujours été proche idéologiquement du Parti de Gauche contrairement à toutes les récupérations de tous les partis politiques auxquelles nous pouvons assister depuis dimanche  ». Le jeune militant de la gauche radicale souligne que «  Syriz