François Hollande en Tunisie, à Tunis, vendredi 5 juillet 2013. Crédit photo : msn. |
François Hollande en visite d'Etat en Tunisie jeudi 4 et vendredi 5 juillet 2013 a rencontré le Président tunisien Moncef Marzouki et (presque) tous les députés de l'assemblée constituante tunisienne. Il a notamment pratiqué le consensus politique dont il est coutumier depuis qu'il a été Premier secrétaire du Parti socialiste entre 1997 et 2008, en affirmant que l'Islamisme est compatible avec la démocratie. "La France sait que l'Islam et la démocratie sont compatibles", a-t-il ainsi adressé aux élus Ennahda. Il a ainsi caressé les élus du parti islamiste, Ennahda, dans le sens du poil. Élevant la révolution tunisienne de 2010 au même rang que la Révolution française, il a loué " un espoir qui va bien au-delà du peuple tunisien, bien au-delà du peuple arabe". En comparant l'évolution politique de la Tunisie par rapport à la "violence" en Libye, à "la guerre civile" en Syrie et à "l'incertitude" en Egypte, il a affirmé que la Tunisie est "une lueur d'espoir" dans cette région du monde. Il a par ailleurs demandé que toute la lumière soit faite sur l'assassinat de l'opposant de gauche, Chokri Belaid le 6 février dernier.
Contentieux historique
Revenant sur l'assassinat du leader nationaliste Farhat Hached, fondateur de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) en 1952 sous le protectorat français, il a promis d'aider à faire "toute la vérité" par l'ouverture des archives françaises sur ce meurtre jamais élucidé. Il a assuré aussi que la France participera à la recherche des biens mal acquis de Ben Ali et de ses proches.
Visite décevante sur les droits de l'homme
En revanche sur la question des droits de l'homme et de la femme, il a été consensuel là encore, saluant l'héritage du fondateur de la république tunisienne, Habib Bourguiba, qui avait permis à la femme d'avoir un statut très moderne, en avance sur tous les autres pays arabes. Mais une jeune lycéenne qui voulait se faire prendre en photo avec notre Président de la République avec un tee-shirt de soutien à la jeune Amina Sboui, a été empêché de le faire. Amina Sboui est cette femen tunisienne actuellement en prison pour s'être montrée seins nus sur facebook avec l'inscription en arabe : "mon corps m’appartient, il n’est l’honneur de personne" sur sa poitrine. Le récit de cette affaire qui a failli devenir d'Etat est sur Rue89 :http://www.rue89.com/2013/07/07/francois-hollande-les-seins-damina-244038.
Réconciliation entre la France et la Tunisie
Pour ce qui est des relations entre la France et la Tunisie, là, François Hollande a réussi son pari de réconcilier nos deux rives. "Il a parlé à tous les représentants du peuple tunisien, et fait la différence entre islamisme et islam", s'est ainsi félicitée Selma Mabrouk, élue du parti Al-Massar (progressiste), membre de la coalition d'opposition Alliance démocratique. En VRP, notre Président a même invité les Français à venir en vacances en Tunisie.
Marc Gidrol
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