Pour le dernier conseil municipal de Brest de l'année, les esprits étaient toujours aussi aiguisés en petites phrases assassines. Le conseil a adopté à la majorité le compte administratif 2015 de la ville, entre autres. Ainsi que le vœu présenté par le groupe d’opposition, RPB, pour le collège de Kerhallet qui se bat pour être classé en zone d'éducation prioritaire REP +.
Le budget de la ville pour 2015 se monte à 158,5 millions d'euros en mouvements réels.
18 % de ce budget sont alloués aux investissements, soit 23 millions d'€. "Cela aussi participe à l'activité économique et à l'emploi", plaide Mme Bernadette Abiven, première adjointe au maire de Brest, en charge des finances.
Les subventions aux associations non conventionnés qui se montent à 14 millions d' €, sont en baisse comme il fallait s'y attendre, de 1,7 %. Les associations conventionnés en revanche ont le droit à un peu plus que celles qui ne le sont pas, elles ont obtenu 14,5 millions d'€ en 2015.
L'excédent global à la clôture est de 4 millions d'€.
Bonne nouvelle. Alléluia ! La dette est en baisse de 3,6 millions d'€. "Le désendettement se poursuit et ceci est une bonne chose pour faire face aux contraintes budgétaires", lance crâneuse comme toujours, Mme Abiven.
Mme collovati du groupe Brest Alternative (BA), pointe pour sa part "les recettes de fonctionnement (qui) accusent depuis 5 ans pour la première fois une baisse de 0,5 %". Elle annonce en conséquence que "le groupe BA s'abstiendra lors du vote sur cette délibération".
Bruno Sifantus (RPB) note que "le poids (des dépenses de fonctionnement, NDLR) pèse surtout sur la ville, pour les quatre-cinquième, celle-ci voit ses remboursements des services communs augmenter de + 2,2 %, pour une masse salariale qui augmente elle, de 0,6 %. La ville achète - cher - toujours plus de services".
Il a remarqué aussi que c'est "grâce à la Métropole, (qu') un certain niveau d'investissement a pu être maintenu à la ville; On observe d'ailleurs à cette occasion, et probablement grâce à ce swap, un petit début de prise de conscience des risques d'une politique trop débridée de construction de logements aux marges de l'agglomération; On a en effet plus construit à Brest que sur la métropole, avec un produit fiscal qui augmente plus vite, mais dans un marché immobilier qui reste fortement déprimé, plaçant l'agglomération parmi les grandes métropoles où les pris sont les plus bas". Tollé du coup dans la salle du conseil municipal.
Bernadette Abiven répond à la droite brestoise que leur "argumentaire est toujours le même". "Nous avons des garanties d'emprunt auprès des bailleurs sociaux", assure-t-elle. Elle rappelle que "nos priorités à la ville sont les politiques en direction de la jeunesse, de l'éducation, de l'enfance". Comme pour celles de François Hollande au niveau national. La jeunesse était même sa priorité dans ses promesses de campagne en 2012.
François Cuillandre, maire de Brest, informe que "l'évaluation du patrimoine de Brest Métropole Habitat (BMH) se situe autour d'un milliards d'€". "Si le besoin d'une garantie se faisait sentir pour la ville, BMH n'aurait aucun problème".
"C'est invendable", rétorque Mme Bernadette Malgorn, l'agitatrice de la scène politique brestoise depuis deux ans. Le maire lui rétorque : "C'est invendable votre histoire !" Puis il s'emporte une nouvelle fois contre l'opposition — beaucoup plus souvent que sous l'ancienne mandature lorsque Laurent Prunier était le chef de file de l'opposition — et lance comme au conseil de métropole vendredi dernier : "Vous êtes contre le logement social. C'est là une différence entre la gauche et la droite".
"Quand on ne gère pas bien on caricature !" se défend Madame Malgorn. "Puisque vous partez dans l'absurde, continuons. Rendre liquide un bâtiment, c'est être capable de le vendre", en déduit la cheffe de file de la droite brestoise. François Cuillandre finit par lâcher : "On va arrêter là parce que cette discussion n'a aucun intérêt".
Une interruption de séance a eu lieu pour le collectif des enseignants et parents d'élèves du collège de Kerhallet de Bellevue et qui était présent à ce conseil. Les membres de ce collectif rappellent que "la carte présentant les nouveaux réseaux d'éducation prioritaire ne comporte pas le collège de Kerhallet en zone REP +". Or, c'est là une revendication de ce collectif. Là-dessus, tous les groupes politiques de la ville sont d'accords pour l'inscription du collège de Kerhallet en zone d'éducation prioritaire. Les élus du groupe de l’opposition municipale, RPB, ont déposé un vœu dans ce sens et qui a été voté à l’unanimité.
Non sans mal toutefois, les réticences venant cette fois-ci du groupe de la gauche radicale Brest Nouvelle Citoyenneté (BNC)-L'Autre Gauche, émettant des réserves à voter le vœu proposé par la droite. "Ce vœu présenté par la droite nous pose problème, du fait des 40 % de postes d'enseignants supprimés sous le mandat de Nicolas Sarkozy, du fait aussi de la suppression de la formation des professeurs".
Véronique Bourbigot (RPB) remet en cause dans son intervention "la carte relative à la répartition académique de l'éducation prioritaire publiée par le Ministère de l'Éducation nationale, qui n'a retenu pour la période qu'un seul établissement en Bretagne, dans la région rennaise, est totalement injustifiée et totalement déconnectée de la réalité du terrain".
Elle alerte que "la situation risque d'être figée jusqu'à la rentrée 2019/2020. C'est donc maintenant qu'il faut agir et vite !", lance la jeune élue locale. "Car tout devrait au contraire plaider en faveur de l'inscription du collège de Kerhallet dans ce dispositif REP +, de par son environnement sociologique, économique et territorial", plaide encore l'élue, pressentie aussi pour se présenter aux législatives sur Brest ville sous la bannière Les Républicains l'année prochaine.
Bellevue est en effet un quartier populaire avec beaucoup de logements sociaux. Mme Bourbigot rappelle d'ailleurs que "depuis le 1er janvier 2015, le territoire que couvre le collège de Kerhallet fait partie des 200 quartiers d'intérêt national du NPNRU".
Le dernier conseil municipal de l'année aura eu le droit encore à son interruption de séance, mais cette fois-ci cette interruption a été approuvée par toute l'assemblée municipale, soucieuse de la qualité de ses écoles, collèges et lycées sur son territoire. Et ça, c'est essentiel !
Marc Gidrol
Le budget de la ville pour 2015 se monte à 158,5 millions d'euros en mouvements réels.
18 % de ce budget sont alloués aux investissements, soit 23 millions d'€. "Cela aussi participe à l'activité économique et à l'emploi", plaide Mme Bernadette Abiven, première adjointe au maire de Brest, en charge des finances.
- Les recettes : 99,6 %
- Les dépenses : 53,8 %
- Les recettes de fonctionnement : 79 %, en augmentation de 0,2 % par rapport à 2014.
- Les impôts des ménages : 54 % des recettes de fonctionnement.
- Le budget de fonctionnement augmente de 0,4 %. "C'est la traduction de nos efforts pour construire un budget prenant en compte le contexte financier dans lequel nous nous trouvons", justifie Mme Abiven.
Les subventions aux associations non conventionnés qui se montent à 14 millions d' €, sont en baisse comme il fallait s'y attendre, de 1,7 %. Les associations conventionnés en revanche ont le droit à un peu plus que celles qui ne le sont pas, elles ont obtenu 14,5 millions d'€ en 2015.
L'excédent global à la clôture est de 4 millions d'€.
Bonne nouvelle. Alléluia ! La dette est en baisse de 3,6 millions d'€. "Le désendettement se poursuit et ceci est une bonne chose pour faire face aux contraintes budgétaires", lance crâneuse comme toujours, Mme Abiven.
- L'épargne brute : 5,4 millions d'€
- L'épargne nette : 9,3 millions d'€
Mme collovati du groupe Brest Alternative (BA), pointe pour sa part "les recettes de fonctionnement (qui) accusent depuis 5 ans pour la première fois une baisse de 0,5 %". Elle annonce en conséquence que "le groupe BA s'abstiendra lors du vote sur cette délibération".
Bruno Sifantus (RPB) note que "le poids (des dépenses de fonctionnement, NDLR) pèse surtout sur la ville, pour les quatre-cinquième, celle-ci voit ses remboursements des services communs augmenter de + 2,2 %, pour une masse salariale qui augmente elle, de 0,6 %. La ville achète - cher - toujours plus de services".
Il a remarqué aussi que c'est "grâce à la Métropole, (qu') un certain niveau d'investissement a pu être maintenu à la ville; On observe d'ailleurs à cette occasion, et probablement grâce à ce swap, un petit début de prise de conscience des risques d'une politique trop débridée de construction de logements aux marges de l'agglomération; On a en effet plus construit à Brest que sur la métropole, avec un produit fiscal qui augmente plus vite, mais dans un marché immobilier qui reste fortement déprimé, plaçant l'agglomération parmi les grandes métropoles où les pris sont les plus bas". Tollé du coup dans la salle du conseil municipal.
Bernadette Abiven répond à la droite brestoise que leur "argumentaire est toujours le même". "Nous avons des garanties d'emprunt auprès des bailleurs sociaux", assure-t-elle. Elle rappelle que "nos priorités à la ville sont les politiques en direction de la jeunesse, de l'éducation, de l'enfance". Comme pour celles de François Hollande au niveau national. La jeunesse était même sa priorité dans ses promesses de campagne en 2012.
François Cuillandre, maire de Brest, informe que "l'évaluation du patrimoine de Brest Métropole Habitat (BMH) se situe autour d'un milliards d'€". "Si le besoin d'une garantie se faisait sentir pour la ville, BMH n'aurait aucun problème".
"C'est invendable", rétorque Mme Bernadette Malgorn, l'agitatrice de la scène politique brestoise depuis deux ans. Le maire lui rétorque : "C'est invendable votre histoire !" Puis il s'emporte une nouvelle fois contre l'opposition — beaucoup plus souvent que sous l'ancienne mandature lorsque Laurent Prunier était le chef de file de l'opposition — et lance comme au conseil de métropole vendredi dernier : "Vous êtes contre le logement social. C'est là une différence entre la gauche et la droite".
"Quand on ne gère pas bien on caricature !" se défend Madame Malgorn. "Puisque vous partez dans l'absurde, continuons. Rendre liquide un bâtiment, c'est être capable de le vendre", en déduit la cheffe de file de la droite brestoise. François Cuillandre finit par lâcher : "On va arrêter là parce que cette discussion n'a aucun intérêt".
Une interruption de séance a eu lieu pour le collectif des enseignants et parents d'élèves du collège de Kerhallet de Bellevue et qui était présent à ce conseil. Les membres de ce collectif rappellent que "la carte présentant les nouveaux réseaux d'éducation prioritaire ne comporte pas le collège de Kerhallet en zone REP +". Or, c'est là une revendication de ce collectif. Là-dessus, tous les groupes politiques de la ville sont d'accords pour l'inscription du collège de Kerhallet en zone d'éducation prioritaire. Les élus du groupe de l’opposition municipale, RPB, ont déposé un vœu dans ce sens et qui a été voté à l’unanimité.
Non sans mal toutefois, les réticences venant cette fois-ci du groupe de la gauche radicale Brest Nouvelle Citoyenneté (BNC)-L'Autre Gauche, émettant des réserves à voter le vœu proposé par la droite. "Ce vœu présenté par la droite nous pose problème, du fait des 40 % de postes d'enseignants supprimés sous le mandat de Nicolas Sarkozy, du fait aussi de la suppression de la formation des professeurs".
Véronique Bourbigot (RPB) remet en cause dans son intervention "la carte relative à la répartition académique de l'éducation prioritaire publiée par le Ministère de l'Éducation nationale, qui n'a retenu pour la période qu'un seul établissement en Bretagne, dans la région rennaise, est totalement injustifiée et totalement déconnectée de la réalité du terrain".
Elle alerte que "la situation risque d'être figée jusqu'à la rentrée 2019/2020. C'est donc maintenant qu'il faut agir et vite !", lance la jeune élue locale. "Car tout devrait au contraire plaider en faveur de l'inscription du collège de Kerhallet dans ce dispositif REP +, de par son environnement sociologique, économique et territorial", plaide encore l'élue, pressentie aussi pour se présenter aux législatives sur Brest ville sous la bannière Les Républicains l'année prochaine.
Bellevue est en effet un quartier populaire avec beaucoup de logements sociaux. Mme Bourbigot rappelle d'ailleurs que "depuis le 1er janvier 2015, le territoire que couvre le collège de Kerhallet fait partie des 200 quartiers d'intérêt national du NPNRU".
Le dernier conseil municipal de l'année aura eu le droit encore à son interruption de séance, mais cette fois-ci cette interruption a été approuvée par toute l'assemblée municipale, soucieuse de la qualité de ses écoles, collèges et lycées sur son territoire. Et ça, c'est essentiel !
Marc Gidrol
bernice@mail.postmanllc.net
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