Hosny Trabelsi, maire adjoint du quartier de l'Europe, un des sept grands quartiers de Brest, mardi 16 avril devant la mairie de l'Europe. |
S'il est un quartier qui change énormément dans sa physionomie depuis quelques années c'est bien le quartier de l'Europe, au nord de Brest, et plus particulièrement son sous quartier : Pontanézen, naguère entaché d'une image négative de quartier ghetto. J'ai rencontré son maire adjoint, Hosny Trabelsi. Voici l'entretien en quatre questions :
1°) Malgré tous les changements
apportés au sous quartier de Pontanézen dans le quartier de l’Europe, des faits
de violence récents sont à déplorer, par exemple les incendies de voitures
perpétrées par des jeunes du quartier sur la voie du tram vendredi 5 avril vers
21 h 30, est-ce que ce ne sont pas là les limites de la politique de rénovation
du quartier ?
Hosny
Trabelsi : « La vie d’un
quartier populaire est faite d’heureux évènements tels que la récente
réalisation du terrain synthétique de Ménez-Paul, la réalisation d’une salle
couverte au complexe sportif du Petit Kerzu, la future inauguration du gymnase
de Pen-ar-Stréat qui sera ouvert à tous les Brestois, l’espace enfance
association à l’emplacement de l’ancien centre commercial de Pontanézen, la
future crèche à Pen-ar-Créach, l’aménagement d’espaces commerciaux sur la place
Daumier, en lien avec la construction de très beaux immeubles comportant de
très belles écritures architecturales différentes pour structurer la rue
Cézanne et la rue Daumier. Sans oublier la rénovation de l’école primaire
Pen-ar-Stréat, du centre culturel L’Escale et de la médiathèque Jo Fourn. Petit
rappel, en parallèle il y a eu la construction de la mairie de quartier il y a
4 ans. Tout cela correspond à la métamorphose du quartier et cerise sur le
gâteau, le passage du tram à Pontanézen. Ce qui est inédit car ce n’était pas
gagné d’avance que le tram passe par ce quartier. Malheureusement, on n’est pas
à l’abri de quelques incidents qui restent quand même des actes isolés condamnés
par tous les habitants du quartier. Ceux-ci voient eux par contre une
transformation de l’image de leur quartier et l’avenir avec optimisme et
sérénité. Reste un taux de
réussite scolaire bas et une courbe du chômage qu’on doit infléchir ».
2°) En quoi l’ORU (Opération de
rénovation urbaine) en cours sur Pontanézen depuis plusieurs années se
différencie-t-elle des politiques urbaines précédentes (Habitat et Vie Sociale
de 1983 à 1988, Développement Social des Quartiers de 1989 à 1994, Contrat de
ville de 1994 à 1999) ?
H.T. : « Avant, ce n’étaient pas les mêmes moyens ni
les mêmes objectifs. Premièrement les moyens n’étaient pas conséquents. On se
contentait de passer une couche de peinture sur les murs des immeubles et ça s’arrêtait
là. Deuxièmement, on essaye de transformer les mentalités. On a une richesse
associative avec un lien social très fort qui permet de faire de la pédagogie
auprès des habitants. On a crée les outils du succès pour nos enfants grâce à plusieurs
leviers actionnés simultanément. Le levier éducatif tout d’abord avec les
écoles, la médiathèque, le centre culturel, etc. Le levier sportif ensuite (Menez-Paul,
le Petit Kerzu, le futur gymnase Pen-ar-Stréat, etc.). Le levier de l’habitat enfin
avec la déconstruction de tours et la construction d’immeubles conviviaux, plus
propices à l’épanouissement des enfants.
Une dynamique commerciale est enclenchée aussi avec par exemple la
boutique Biocoop Kerbio qui doit ouvrir à l’automne prochain sur la place
Daumier et qui attirera un public bobo, on fait ainsi venir une autre clientèle
au quartier. Les prix seront peut-être un plus élevés que dans les autres
commerces mais au final on s’y retrouvera car les produits sont sains et
meilleurs au goût. Biocoop est une coopérative qui fait de l’éducation contre
la malbouffe.
De plus, les résultats de notre politique sont concrets. Par exemple,
lorsque l’on a relié le réseau de chauffage du quartier à la décharge du
Spernot, le coût de la facture énergétique a diminué pour les habitants du
quartier.
L’ensemble donne un cadre de vie agréable ».
3°) Ne risque-t-on pas de créer
deux ensembles de logements inégaux et disparates dans ce quartier entre les
HLM datant des années 60 et 70 et les nouveaux ensembles en construction, tel
le projet Kermarrec ?
H.T. : « On était dans un quartier mono architectural.
C’est une chance d’avoir différentes architectures sur un même quartier. Cela
permet le brassage social, donc une plus grande mixité sociale. Indicateur du
succès de l’attractivité du quartier, c’est que des promoteurs tels que
Kermarrec, Polimmo ou Trecobat ont confiance dans le quartier et viennent construire
des immeubles qui seront terminés d’ici 2 ans. Déjà, en juin prochain, on va
réceptionner environ une centaine d’appartements. Sans compter des maisons de
ville. Le tout Bâtiments Basse Consommation (BBC) ».
4°) Partant pour un 3ème
mandat de maire-adjoint du quartier ?
H.T. : « Cela dépendra de la liste qu’aura composée
François Cuillandre, mais quelle que soit l’issue je continuerai à servir mon
quartier, ma ville en tant que citoyen ».
Propos recueillis par Marc Gidrol
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