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Mosquée de Pontanézen : réponse de Mme Malgorn au maire

Bernadette Malgorn répond au maire de Brest, M. François Cuillandre, suite au courrier de ce dernier, à propos de la mosquée Al-Sunna de Pontanézen, hier. Voici d'abord dans ce post, le courrier adressé par le maire à Mme Malgorn et ensuite la réponse de celle-ci :


Madame,
Répondant dans le Télégramme du 21 novembre 2015 à mon interview donné la veille sur la mosquée SUNNA, vous le faîtes avec une élégance qui vous caractérise en disant de moi "ni shérif, ni courageux". Je ne sais ce qui vous permet de délivrer des brevets de courage mais -au risque de perturber vos certitudes idéologiques- je vous conseille de lire le discours à la jeunesse de Jean Jaurès, qui contient de beaux passages sur le courage et qui, même s'il date de 1903, reste d'une pleine actualité.

Que dit notamment Jean Jaurès .
"Le courage (...) c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel (...) ; c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho ( ... ) aux applaudissements imbéciles et aux huées
fanatiques.

Pour compléter Jean Jaurès, je pense que le courage politique, aujourd'hui plus que jamais, est de faire preuve de pédagogie, non de démagogie, et de rappeler inlassablement les principes républicains et les fondements de notre démocratie à nos concitoyens. une fois de plus, vous cherchez à opposer les institutions républicaines entre elles, lorsque celles-ci (ville, police, justice...) travaillent ensemble sans mélanger les rôles. L'état d'urgence ne met pas hors-jeu l'état de droit !

Votre réaction me permet de constater une nouvelle fois ceci : compte tenu de vos anciennes fonctions préfectorales, on pouvait s'attendre à mieux de votre part. Vous faites de la politique politicienne quand l'unité nationale devrait s'imposer à tous.
Je pense d'ailleurs que les électeurs, dans leur majorité, s'en sont bien rendus compte.

Veuillez agréer, Madame, l'expression de mes salutations distinguées.

Et, voici la réponse de Mme Malgorn :

Monsieur le Maire,

Je reçois votre courrier du 23 novembre 2015, dans lequel vous vous offusquez des critiques que je vous adresse à propos de la mosquée Sunna. Vous n’aviez pas daigné répondre, ou alors de manière dilatoire, à mes précédentes interventions qui portaient sur des questions de fond, tant lors des conseils municipaux des 2 avril, 11 juin et 1er octobre 2015, que par mes courriers des 26 mai et 12 juin 2015. 

Je ne décerne pas de brevets mais use, s’il est encore permis à Brest de le faire, de ma liberté d’expression, une des valeurs républicaines qui nous a réunis le 11 janvier dernier et dont il ne faudrait pas qu’elle soit à géométrie variable. 


Je ne vois pas non plus quelle qualité vous avez pour décerner des brevets d’élégance.

Puisque vous vous décidez enfin à me reconnaître comme interlocuteur sur l’affaire de la mosquée Sunna, j’en profite pour réitérer les questions qui vous ont été posées par le groupe du Rassemblement pour Brest, depuis le mois d’avril, tant en votre qualité de maire que de président de la métropole et président de Brest métropole habitat. 

Le 2 avril 2015, à l’occasion de la présentation du projet de contrat de ville, je dénonçais l’impasse faite par votre majorité municipale sur des questions essentielles comme la sécurité, l’intégration ou le radicalisme. 

Le 11 juin 2015, la métropole délivrait le permis de construire d’extension de la mosquée Sunna. Pourtant ce même jour, en conseil municipal, vous-même M. le maire-président et votre vice-président chargé de l’urbanisme, affirmiez que celui-ci était en phase d’instruction. S’agissait-il d’une erreur ou d’une dissimulation ?

Je vous ai demandé un état complet et objectif sur ce dossier, dans le cadre du respect de la légalité républicaine et des principes de laïcité, qu’il s’agisse du respect des règles et procédures d’urbanisme, des conditions d’accueil et de sécurité du public notamment : mes questions de fond n’ont pas reçu de réponses. 

Par courrier du 9 novembre dernier, Marc Berthelot vous a demandé en votre qualité de président de Brest métropole habitat, la copie du bail emphytéotique de 2008 par lequel un terrain appartenant à BMH était cédé à la mosquée Sunna en vue d’une création de parking. Nous n’avons pas pu voir, à ce jour, la concrétisation de cette opération. Je réitère donc notre demande d’être destinataire de ce document. 


Les conditions d’opacité dans lesquelles vous conduisez ces affaires ne font qu’ajouter à l’inquiétude de la population qu’il appartient aux autorités locales comme nationales de
protéger.



Puisqu’enfin vous en appelez à Jean Jaurès, souffrez que j’en appelle, parité oblige, à Marguerite Yourcenar : « l’essentiel est que l’homme parvenu au pouvoir, ait prouvé par la suite qu’il méritait de l’exercer ». 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.

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