François Hollande lors de la conférence de presse au parc des expositions de Penfeld de Brest, lundi 30 janvier. (Photo : Marc Gidrol) |
Au lendemain de l’entretien télévisé du Président de la République, le candidat socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande, était en déplacement à Brest lundi 30 janvier. Après une visite à l’île longue, passage obligé pour tout candidat à la magistrature suprême, et une rencontre avec les acteurs locaux, il a réagi aux propos de Nicolas Sarkozy et expliqué son programme lors d’une conférence de presse.
Au programme de sa longue journée à Brest, le matin il visitait un sous marin, “Le Triomphant“, à l’île longue. « Je n’ai pas pu trouver un nom plus modeste, sinon j’aurais pu aller sur “Le Redoutable“ », a-t-il plaisanté l’après-midi lors de la conférence de presse au parc des expositions de Penfeld. Après avoir rencontré le maire de Brest, François Cuillandre, le Président du Conseil régional, Jean-Yves Le Drian et d’autres élus locaux, il s’entretenait l’après midi avec les ouvriers de la Sobrena. Entreprise de réparation navale dans la tempête depuis l’année dernière (voir mes précédents articles). « Je leur ai dit combien j’attachais du prix à la réparation navale », a-t-il rappelé. Tout comme pour l’usine de lingerie Lejaby menacée de fermeture, il a souligné « un savoir faire français en danger quand les entreprises sont délocalisées ».
Il a aussi rencontré le président de l’Université de Bretagne occidentale (UBO), les responsables du pôle mer, de la DCNS. Il a d’ailleurs émis le souhait d’augmenter la part des énergies renouvelables parmi les sources d’énergie et parmi celles-ci l’éolien maritime, « beau projet de développement ».
François Hollande a aussi rappelé sa vision de l’arme nucléaire, « elle est la riposte dans le cadre de la stratégie défensive ». Mais il entend redéfinir les priorités militaires si il est élu, car « il y a nécessité à lutter contre la prolifération de l’arme nucléaire ». À ce titre il entend lancer un livre blanc sur la défense pour une nouvelle loi de programmation militaire de 2014 à 2020. Le choix du budget militaire se fera en fonction du contexte budgétaire et en tenant compte des menaces pesant sur la sécurité de la France et du monde. « La défense sera soumise aux mêmes règles que pour les autres budgets », pose-t-il comme principe.
À une question sur ce qu’il pense de l’émission de Nicolas Sarkozy la veille, il répond : « Je ne retiendrai qu’une seule annonce, l’augmentation de la TVA. Inopportune, pace que le taux de croissance de la France va descendre à 0,85, peut-être même moins. Injuste au moment où tant de cadeaux ont été faits aux riches. Infondé au regard de la compétitivité de la France. Improvisé, car il n’y aurait, selon lui, aucune répercussion sur la hausse des prix. Nicolas Sarkoyz a dit que les Français devaient même se dépêcher de consommer tout de suite avant l’instauration de la TVA, créant ainsi un effet d’aubaine pour les commerces ». François Hollande a d’ailleurs pointé du doigt le laps de temps entre la décision de cette TVA immédiate et sa mise en application en octobre prochain, « parce qu’il y a deux dates que vous savez entre ces deux moments, les élections présidentielles et les élections législatives ». « Il n’y a aucun courage à faire davantage payer les classes moyennes et les classes populaires », a-t-il dénoncé.
Le candidat socialiste a aussi vanté le principe d’une banque publique d’investissement, repris par le Chef de l’État « mais bien tard ». Celle-ci devrait avoir une portée régionale. Il promet aussi une nouvelle étape dans la décentralisation avec des compétences nouvelles accordées aux collectivités locales dès cet été. Il a conclu sa conférence de presse par ces mots : « Mon respect, c’est de m’être présenté depuis plusieurs mois, d’avoir présenté mon projet, c’est de ne pas être dans la confusion des genres. Je n’ai pas de bilan à présenter, j’ai un projet ». Après cette conférence de presse, François Hollande rencontrait à 18 h 00 les militants lors d’une grande réunion publique au même endroit.
Marc Gidrol
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