Le conseil communautaire de Brest
Métropole Océane (BMO) s’est réuni vendredi 21 novembre. Et, comme d’habitude
il a été agité par les polémiques autour des grands projets d’infrastructure
pour l’avenir de la métropole comme le téléphérique.
Christine Margogne du groupe
Brest Alternative (BA) regrette qu’il n’y ait « pas eu de débat public sur le projet de téléphérique ».
D’autant que d’après cette dernière, « le téléphérique n’est plus un investissement pertinent pour Brest en
période de panne de croissance économique ». Elle déplore aussi la
réduction du nombre de salles du futur hypothétique 2ème multiplexe
sur le plateau des Capucines, passant de 12 à 6. « Comment souscrire à un projet de téléphérique et à son supposé côté
urgent ? », interroge-t-elle. Puis elle compare le téléphérique à
un attrait touristique : « Un
téléphérique pourrait être fait pour les quelques touristes, il pourrait être
notre tour Eiffel à nous, mais qu’en pensent nos concitoyens quand ils voient
les commerces de la ville tagués et fermés ». « Les Capucins ne sont toujours pas une île
jusqu’à nouvel ordre », conclue-t-elle. Alain Masson lui répond
sèchement : « Le débat sur les
Capucins est pris par le petit bout de la lorgnette. Attaquer les Capucins par
ce bout-là, ce n’est pas le bon bout pour attaquer ce projet. Le temps du
projet et celui des évolutions ne coïncident pas. Nous investissons pour
l’avenir et pour que les premiers habitants de ce futur éco-quartier puissent y
vivre. Cette cité internationale sortira de terre d’ici la fin de l’année 2015
ou le début de 2016 », finit par prédire M. Masson.
L’ouverture de la médiathèque est
prévue fin 2016, avec 120 000 documents, un auditorium, une salle
d’exposition, un café, une cantine numérique, des expositions temporaires installées
à l’extérieur, un belvédère. Ce sera, à n’en pas douter, un des moteurs de
l’attractivité du lieu. Sans compter que le plateau des Capucins comprendra
aussi Le Fourneau, le centre d’art créatif des arts de la rue et le 2ème
multiplexe. François Cuillandre, Président de BMO, répond tout aussi
sèchement : « Passer son temps
à polémiquer, j’ai autre chose à faire. D’autant qu’il y a eu le temps de la
campagne électorale des dernières municipales pour cela déjà ».
La 1ère délibération
portait sur le projet LNOBPL (Liaisons Nouvelles Ouest Bretagne- Pays de la Loire). Projet qui prévoit
de relier en TGV Brest et Quimper à moins de 3 h 00 de Paris à l’horizon 2030. L’enjeu
pour les élu(e)s du Pays de Brest est déjà de militer pour un TGV reliant Brest
et Quimper en 3 h 30 de Paris dès 2017, car la ligne Rennes-Paris sera de 1 h
24 seulement dès cette date. C’est un enjeu économique, social, technique pour
l’Ouest breton. Ronan Le Pichon, du groupe EELV, souligne que si son groupe
« est favorable au développement du
train, ce projet risque d’accentuer les inégalités territoriales en Bretagne
(…), il prend pour hypothèse la
construction d’un aéroport entre Rennes et Nantes (l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes) alors que ce projet est plus qu’hypothétique parce qu’il
est lié à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, auquel les élus EELV sont
opposés ». Il fait alors une réponse de Normand : « Nous ne pouvons pas voter pour cette
délibération, mais nous ne souhaitons pas voter contre ce projet, donc nous avons
fait le choix de ne pas participer à cette délibération »,
explique-t-il.
Bernadette Malgorn (RPB) insiste
sur « l’importance d’un consensus
sur ce sujet », tout en estimant que « Notre-Dame-des-Landes a du plomb dans l’aile ». « Qu’il y ait besoin de plus de rigueur
économique, technique et financière en termes de construction ferroviaires,
nous sommes d’accord mais il y a des limites. Brest doit être relié à Paris en
3 h 30 déjà en 2017 », préconise-t-elle. « Il faut souligner l’importance du Brest-Quimper »
ajoute-t-elle. « Donc, nous
voterons cette délibération », lâche-t-elle. Pour sa part Gaëlle
Abily, élue communiste commente : « Placer Brest et Quimper de Paris en moins de 3 h 00 est un souhait que
nous partageons depuis longtemps. La
LGV (Ligne à Grande Vitesse) entre Brest et Rennes dès 2017 permettrait de gagner 45 minutes déjà ».
« Il faut favoriser le transfert du
train à d’autres transports. Le groupe des élus communistes et de progrès de
Brest est attaché à ce projet. Nous voterons donc pour cette délibération tout
en étant vigilant sur les modes de transports de tous les Bretons ».
Le rapport annuel des
représentants de la collectivité au sein du conseil d’administration de
Brest’Aim était soumis aussi à délibération. Il en ressort que la Ville et ses infrastructures
touristiques attirent chaque année 160 000 visiteurs. Le certificat ISO 300 001 a même été
décerné cette année à Brest’Aim pour son volet environnemental. Cependant parmi
ces bonnes nouvelles, il est à déplorer une baisse de fréquentation à
Océanopolis de – 30 %. Le budget de Brest’Aim s’élève tout de même à
18 000 000 € cette année. Mme Collovati (BA) prévient : « Le groupe Brest Alternative (BA) votera contre cette délibération car
l’achat du filet de protection au Rinkla Stadium aurait pu se concrétiser dès
le début de l’année 2013 ». Bruno Sifantus du groupe RPB s’interroge
sur « la maîtrise des charges en
interne, en externe ou en personnel, vu les difficultés budgétaires
inquiétantes. Le co-financement de 10 millions d’euros sur l’Arena en 2013
entre Brest’Aim et la Ville
nous paraît étonnant. Donc, nous voterons contre ce rapport ».
Stéphane Roudaut, maire de
Gouesnou et conseiller communautaire répond : « Le tour des équipes a été fait pour la sécurité du public du Rinkla
Stadium. Quant à Océanopolis, le bâtiment date de 1990 et il ne répond
peut-être plus aux exigences du bâti en normes environnementales ».
Alain Masson s’emporte : « Il
ne faut pas réduire le problème du centre-ville aux problèmes de stationnement.
Il faut arrêter avec cela. Il faut arrêter ». Bruno Sifantus
corrige : « Mon inquiétude
c’est sur la baisse de fréquentation en centre-ville ». Le dernier mot
revient à M. François Cuillandre : « Brest’Aim est une vraie réussite malgré quelques aléas liés à
Océanopolis, où l’on enregistre une érosion de la fréquentation mais où l’on a
tout de même enregistré le 10 000 000ème visiteur cet été ».
Les tarifs du bateau La Recouvrance ont été
fixés pour 2015, avec une inflation des prix de l’ordre de 0,7 %. La sortie
journée coûtera ainsi 52 euros TTC au lieu de 49,50 euros jusqu’à présent par personne.
La sortie croisière reviendra dorénavant à 72 € TTC par personne.
Le conseil communautaire a aussi
révisé la ZPPAUP
(Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager) qui s’appellera
AVAP (Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine) à partir de
juillet 2016.
BMO a aussi approuvé le quitus à
Brest Métropole Aménagement pour sa mission de mandataire pour des travaux sur
le centre commercial du Bergot. À ce sujet, Marc Berthelot (RPB) a témoigné de « l’exaspération voire la colère bien légitime
des habitants de la cité des Bahamas à Bellevue », suite aux nombreux
actes délictueux dont a été victime ce quartier.
Le conseil communautaire a aussi
validé la convention et le financement du système d’informatisation multimodale
pour les transports collectifs à l’échelle de la Bretagne avec le
dispositif Breizhgo.
Au final, ce sont des projets
porteurs d’avenir qui ont été engagés lors de ce conseil.
Marc Gidrol
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