Voici un édito écrit par le secrétaire national à la bataille idéologique au Parti de Gauche, François Delapierre, suite à la mobilisation énorme dimanche 11 janvier, du jamais vu depuis la Libération en 1944, en France, en hommage aux tués (journalistes, dessinateurs, policiers et citoyens français) des l'attentat de Charlie Hebdo et de la Porte de Vincennes.
Un dimanche (chômé) du peuple
Ne discutons pas les chiffres. Il
y avait une affluence considérable à la marche nationale d’hommage aux
victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. Il y avait sans doute des
aspirations diverses à la manifestation : un souci de concorde
nationale, le rejet du terrorisme, volonté d’une manifestation citoyenne
sans les partis, fierté de voir la France de nouveau agissante, esprit
libertaire typique de Charlie Hebdo… Et surtout la conviction bien
partagée ici qu’il n’y a pas de République sans républicains et que donc
la Nation est l’affaire consciente de tous. Surtout quand il s’agit
d’affirmer l’unité nationale par-delà les appartenances communautaires
auxquelles est si sensible la thèse du choc des civilisations.
Rien qui ne soit dans la récupération politicienne à
laquelle nous avons assisté. Un carré de tête des dirigeants
austéritaires engagés dans une bien inefficace « guerre contre le
terrorisme », des appels à l’unité nationale derrière le PS à la veille
des élections départementales, appels à un durcissement de la
législation sécuritaire, image de fin dans une synagogue avec Benjamin
Netanyahu. Gageons que ces tentatives seront aussi efficaces que
ramasser la mer avec les doigts.
La bataille politique continue donc. Notre
projet d’émancipation par une laïcité intransigeante est plus que
jamais d’actualité, à l’heure où le Premier ministre multiplie les
photos avec des signes religieux ostentatoires. Nos propositions sur la
sûreté publique résonnent d’une manière renouvelée. Le silence
assourdissant sur les attaques de mosquées doit être brisé.
Certains au gouvernement le souhaiteraient sans doute mais l’heure n’est pas venue de nous taire.
François Delapierre
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