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Laurent Prunier cherche l’originalité



Laurent Prunier présentant son programme jeudi 13 mars 2014 à la mairie de l'Europe, à Pontanézen.


Laurent Prunier, l’autre candidat de la droite brestoise, tête de liste de « Vous, nous, Brest ! », – soutenu par les instances nationales de l’UDI, Le Nouveau Centre d’Hervé Morin, l’UMP (mais sans l’investiture), le Parti radical de Jean-Louis Borloo, Le Chêne de Michèle Alliot-Marie et la Charte culturelle de Brest 2014 de 4 artistes –, présentait son programme à la mairie du quartier de l’Europe, aux abords de la cité HLM de Pontanézen, jeudi 13 février à 20 h.

D’emblée il a présenté son équipe comme étant « la plus jeune, la plus expérimentée et comportant des élus sortants ». « Notre idée n’est pas de critiquer l’équipe sortante, mais de montrer que l’on a un projet qui est plus détaillé et plus ambitieux pour Brest ». « Entre la droite traditionnaliste de Mme Malgorn et la gauche conservatrice de François Cuillandre, il y a de la place pour nous », argumente-t-il encore. Il résume ainsi son programme autour duquel il a développé ses propos : « moins d’impôts, plus de sécurité et plus de développement économique ».

D’abord, en ce qui concerne les impôts, Laurent Prunier a promis que la taxe d’habitation baissera de 10 % d’ici la fin de son mandat. De même, le versement transport payé par les entreprises diminuera aussi. La ville et Brest Métropole Océane (BMO) ne remplaceront pas un fonctionnaire territorial sur 2 partants à la retraite, « pour rendre du pouvoir d’achat aux Brestois ». Les subventions aux associations seront redistribuées. « Les Sociétés d’Économie mixtes (SEM) seront remises à plat au cours de ma mandature, comme Brest’Aim, dont on peut se demander si les budgets alloués sont toujours justifiés, car on peut faire aussi bien avec moins de moyens », défend le candidat de la droite républicaine.

Sur la deuxième thématique, la sécurité, thème cher à la droite s’il en est, M. Prunier promet que la police municipale et un système de vidéo-protection qu’il appelle de ses vœux, seront soumis à un référendum auprès de la population brestoise, dès le mois d’avril. Il rappelle qu’il s’est rendu à Marseille et à Nice pour voir les caméras de vidéosurveillance, qui servent grandement les forces de police selon lui. « Il ne faut pas en faire un phantasme », rassure-t-il. « De toute façon, on est filmé partout », justifie-t-il (voir la vidéo). 



Pour ce qui est du développement économique de l’agglomération brestoise, il passe aussi par la mer et les énergies marines renouvelables (EMR) d’après lui. Sur ce point il est sur la même longueur d’onde que les candidats de gauche (“Colère de Brest ! L’humain d’abord“ et la liste de François Cuillandre). Mais il propose en plus, un projet original et pertinent pour Brest : des stations essences de la mer au port de commerce. « L’Union européenne (UE) a demandé aux élus de réfléchir à la façon d’accueillir le maximum de bateaux pour faire des stations services de la mer », explique-t-il. «  Notre volonté, c’est de tourner résolument Brest vers la mer », stipule encore Laurent Prunier. En cela il rejoint les porte-paroles de la liste « Colère de Brest ! L’humain d’abord », qui ne disent pas autre chose sur ce sujet.

Il attire l’attention sur le centre-ville qui a perdu beaucoup d’attractivité selon lui. En cause le manque de végétation : « Brest est devenue une ville trop minérale et pas assez végétale, avec des façades trop grises », récrimine-t-il. Mais il accuse aussi le tram d’être responsable du déclin du centre-ville. « Avant la mise en place du tram, il y avait davantage de passants rue de Siam que maintenant ». Il rappelle que la mairie avait justifié la baisse du chiffre d’affaires des commerçants du centre-ville pendant la période de travaux du tram en promettant qu’une fois en place, celui-ci ferait repartir l’activité commerciale, « pour l’instant les commerçants attendent toujours les retombées économiques du tram », insiste M. Prunier. « Sa mise en place a coûté une sacrée somme, un demi-million d’euros, pour un outil dont on peut se demander s’il a apporté quelque chose à la ville », interroge l’élu candidat. Il reconnaît qu’il faut une deuxième ligne, mais « on n’a pas de 2ème ligne de tram pertinente à proposer ». Parmi les plans de piste qu’il propose, « notre idée consiste en deux plans de circulation, l’un vers l’hôpital de la Cavale-Blanche via les facs et Bellevue, l’autre irait vers Lambézellec ». En association avec le tram il plaide aussi pour « un maximum de places de stationnement aux alentours des stations de tram », en particulier « en bas de la rue de Siam, où il en manque le plus ». « On ne met pas en concurrence la voiture et les transports collectifs urbains mais on plaide pour une complémentarité », ajoute-t-il. 

Il met l’accent en particulier sur un secteur de la ville : « Tout le haut-Jaurès est sinistré », se lamente-t-il. Pour y remédier, il faut « mettre les locaux libres de ce secteur à disposition des associations », plaide-t-il.

Quant au quartier de Pontanézen, où il faisait sa réunion publique, il a souligné que si ce quartier a été réhabilité, c’est aussi avec l’argent de Jean-Louis Borloo – lorsque celui-ci était ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine de 2002 à 2004 –, « je rappelle toujours ».

Laurent Prunier avec à gauche, Maria Paillard, auteure, comédienne interprète, une des quatre artistes à l'avoir rejoint sur sa liste.

Pour la question de la culture, il accuse la mairie de pratiquer du clientélisme, « je n’irais pas jusqu’à les accuser de corruption » (mais presque), en faveur de certaines associations ou structures comme « le centre d’art contemporain Passerelle, dont le montant élevé des subventions n’est pas justifié », au détriment des autres. « Le poste d’adjoint à la culture revient depuis des années toujours à un communiste », déplore-t-il. Il répondait hier soir notamment à la détentrice du poste, « la Cerbère de service, Gaëlle Abily » qui s’interrogeait par voie de presse récemment sur l’intérêt de la présence d’un collectif de quatre artistes sur la liste de M. Prunier. « Je suis le seul candidat a avoir répondu favorablement à leur charte culturelle, défendait-il, tandis que ce collectif est méprisé par la gauche, Mme Abily disant qu’ils n’étaient pas représentatifs des artistes brestois ».

Enfin pour ce qui est de la protection des animaux, dont le chenil de la SPA du petit Minou a fermé l’an dernier, de tous les candidats, il est là aussi le seul à avoir répondu favorablement aux demandes des associations de protection des animaux pour l’ouverture d’un nouveau refuge à Brest dans l’intérêt de nos amis les bêtes. Ce qui explique la présence sur sa liste d’un membre d’une association de défense des animaux, Mme Michèle Sellin. « Les Verts sont plus préoccupés par leurs intérêts politiques que par les animaux », ironisait-il. Il propose donc dans l’immédiat, l’ouverture d’ici l’été 2014 d’une structure d’accueil pour 49 chiens puis l’implantation d’une nouvelle fourrière et d’un nouveau refuge, gérés par une association, dans le cadre d’une délégation de service public, avec aussi à l’avenir un cimetière pour animaux et un centre d’éducation canin homologué.

Au total, ce fut un exposé avec des propositions dont certaines sont judicieuses comme les stations services de la mer ou un complexe dédié aux animaux, mais reste à savoir si elles convaincront les Brestoises et les Brestois. 

Marc Gidrol

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