Petit détournement du logo de l'UMP réalisé par mes soins. |
J’ai longtemps hésité pour le
titre de cet édito. J’aurais pu l’intituler « UMP : Ulcère mortel sur
le Pommier » ou « Union pour une Mort en Politique », tant le
parti de droite est secoué par la guerre que se livrent les deux prétendants à sa
présidence, François Fillon et Jean-François Copé. Et qui constitue sans doute
la crise la plus grave qu’ait connu ce parti depuis sa création.
En effet, l’UMP joue ces jours-ci
sa survie politique dans le conflit opposant les deux candidats depuis le
scrutin du dimanche 18 novembre ouvert aux militants. François Fillon, le
candidat malheureux, contestant la victoire de Jean-François Copé, élu avec 98
voix d’avance. La médiation d’Alain Juppé, co-fondateur de l’UMP en 2002 avec
Philippe Douste-Blazy et Jean-Claude Gaudin, a malheureusement échoué. Nicolas
Sarkozy, vu comme le sauveur du parti dont il a été le président de 2004 à 2007, préconise de nouvelles élections au
moins dans les fédérations départementales où il y a litiges, mais Jean-François
Copé refuse l’organisation de nouvelles élections. Dans le même temps, l’ancien
Président de la République
a fortement déconseillé à François Fillon d’en recourir à la justice. Benoist
Apparu, qui n’avait pas déclaré pour qui il était dans cette bataille, a
d’ailleurs tweeté dimanche dernier : « Un nouveau courant pour l’UMP : la droite morte ».
François Fillon accuse de son
côté : « Jean-François Copé
porte seul désormais la responsabilité d’un échec qui touche notre parti et
compromet au-delà l’image de l’action politique (…) Je saisirai la justice pour rétablir la vérité des résultats et rendre
la parole aux militants », a par ailleurs menacé l’ancien Premier
ministre de Nicolas Sarkozy. Jean-François Copé en appelle de son côté à
« la commission des recours (qui)
doit pouvoir travailler et statuer en
deuxième instance sur la régularité du scrutin ». La commission chargée des recours a confirmé son élection du 18 novembre hier.
Les parlementaires proches de
François Fillon se réunissaient ce matin pour décider s’ils créent un nouveau
groupe parlementaire ou non. Sachant que leur choix de quitter leur groupe
parlementaire de l’UMP est lourd d’incidences notamment financières pour le
premier parti d’opposition et même le premier parti de France en nombre
d’adhérents avec 324 945 adhérents à jour de cotisation au 18 novembre 2012. Ils ont pourtant décidé de créer un nouveau groupe parlementaire,
Rassemblement UMP. En réponse Christian Jacob, soutien de Copé a annoncé un
groupe parlementaire aussi pour le clan resté fidèle à ce dernier. C’est
jusqu’au 30 novembre justement que les députés avaient à dire dans quel groupe
parlementaire ils s’inscrivent.
Plus de 176 000 militants se
sont déplacés pour voter et ils doivent avoir l’impression d’être floués et que
leur vote n’est pas respecté. De son côté NKM (Nathalie Kosciusko Morizet) a
lancé une pétition sur internet pour de nouvelles élections, elle a recueilli à
ce jour plus de 16 000 votes.
L’UMP, digne héritier du RPR
(Rassemblement pour la république), est un parti qui a gardé le Bonapartisme
comme tradition de gouvernance, c’est-à-dire le culte du chef, inspiré de
Napoléon Ier (1799-1815) et surtout du Second Empire de Napoléon III
(1851-1870). Ce qui explique aussi la crise que connaît ce parti depuis
maintenant plus d’une semaine. Crise qui est à regretter au moment où une vraie
opposition forte doit pouvoir s’opposer à la politique de François Hollande et
au gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault. Pour une démocratie saine.
Marc Gidrol.
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