La 6ème et avant-dernière assemblée citoyenne de la liste "Colère de Brest ! L'humain d'abord" s'est tenue hier soir au centre socio-culturel de Pontanézen comme je l'avais annoncé sur mon blog hier. Je m'y suis rendu pour vous en rendre compte sur ce blog. Au menu de cette assemblée citoyenne, les discussions ont tourné autour de l'emploi, en pleine crise à Brest, mais aussi le tram, la culture populaire, les friches industrielles. Les préoccupations d'ordre nationales se sont aussi recoupées avec celles plus locales.
Pour redynamiser les quartiers d'habitat social, "Colère de Brest ! L'humain d'abord" mise plutôt sur des structures proposant aux jeunes et moins jeunes de la culture populaire par exemple, mais encore des centres de santé municipaux dont les prestations seraient également à un faible coût voire même gratuites. La liste des services offerts par ces centres de santé municipaux reste ouverte, mais ils pourraient comporter en plus des consultations de médecins et d'infirmières, des activités comme le yoga ou la méditation pour entretenir son corps et son esprit.
La discussion a tourné aussi autour du nucléaire. "Il faut dénucléariser", a martelé un des colistiers. "Il faut au contraire garder la bombe (ndlr, le nucléaire)", lui rétorquait un participant, un ouvrier de l'arsenal se lamentant d'avoir été "licencié à 50 ans sans ménagement". "Comment redonner du boulot à nos jeunes plutôt que de leur proposer uniquement le RSA ?" demandait-il aux deux porte-paroles. Ceux-ci ont répondu que les solutions passent par la reconversion industrielle, en déconstruisant par exemple des anciens bateaux de la Marine nationale à Brest, "ce que l'on sait faire à Brest", ou en investissant dans les énergies marines renouvelables (EMR), ce qui en même temps est bon pour la planète.
Pour ce qui est du tram, les réactions ont été nombreuses. Certains estimant que le tram ne rend pas service à la population brestoise mais uniquement "aux grandes multinationales comme Ikéa". D'autres estimant qu'il aurait plutôt fallu améliorer le service de bus, qui de surcroît aurait coûté moins cher (le tram a coûté en tout 400 000 € à la ville, donc aux Brestois). "Le tram ne dessert même pas la gare SNCF et routière" s'étonne un monsieur dans l'assistance. " En ce qui concerne les liaisons SNCF, il y en avait plus au départ de Brest en 1930 qu'aujourd'hui", fait-il aussi remarquer. Quelqu'un d'autre lui emboîte le pas sur ce sujet : "Quand on veut aller à Nantes en train par exemple, il n'y a pas de ligne directe, il faut descendre d'abord sur Quimper alors que des liaisons en car seraient directs". "Il est stupéfiant de constater que la mairie considère qu'il faut un téléphérique pour se rendre aux Capucins alors qu'une station de tram n'est qu'à 500 mètres de ce futur éco-quartier et que la même distance entre chaque station ne lui paraisse pas trop grande par contre", s'insurge un participant à cette assemblée. "On a détruit notre patrimoine industriel sur le plateau des capucins", regrette l'ancien ouvrier de 50 ans.
En ce qui concerne les friches industrielles dans la ville, plusieurs personnes considèrent que c'est du grand n'importe quoi. "Au lieu de construire des bureaux, nous construirons plutôt des logements sociaux et des infrastructures vraiment utiles à la population comme les commerces de proximité", avancent les deux porte paroles, Quentin Marchand et Christine Panaget- Le Roy.
Une question sur la sécurité a été posée par votre humble serviteur. C'est
un thème d'ordinaire avancé par la droite (notamment ici à Brest par
Laurent Prunier, Bernadette Malgorn et le candidat fn, Alain Rousseau),
mais qui concerne au premier chef des quartiers populaires comme celui
de Pontanézen. Et donc des préoccupations des classes laborieuses
habitant ces quartiers d'habitat social, au même titre que l'emploi. Car les premières victimes de l'insécurité sont celles-ci. Et
l'on sait trop bien qu'à chaque fois que les partis de gauche se sont
détournés des préoccupations des travailleurs et des précaires ceux-ci
se sont tournés en grande partie, malheureusement, vers le front national.
Pour
Quentin Marchand, tête de liste et un des porte-parole, il n'est pas
question d'installer de la vidéosurveillance dans les rues de la ville
s'ils étaient élus : "La vidéo-protection, ça ne sert à rien et de
toute façon les délinquants feront toujours les actes délictueux dans
les rues où il n'y a pas de caméras". "La délinquance naît de la
désespérance sociale, ce qu'il faut combattre c'est la délinquance du
capitalisme qui laisse sur le bord du chemin des millions de gens", a
souligné un des colistiers. "La répression coûte au final plus cher à la
société que la prévention, en termes de coût humain et financier,
notamment pour les personnes incarcérées qui souffrent de problèmes
psychiatriques et dont il faut préparer la réinsertion", m'a répondu un
autre participant à l'assemblée. Christine Panaget - Le Roy m'a répondu
qu'il faut simplement envisager la réinstallation des commissariats de
police dans les quartiers, dont la présence serait dissuasive. "La
société est trop éclatée de nos jours, avant quand il y avait plus de
solidarité, on n'avait pas peur de réprimander un enfant qui avait fait une bêtise, sans aller jusqu'à donner une claque", rappelle un des colistiers.
Marc Gidrol
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